D'où viens-tu, Patrick, et que fais-tu actuellement ?
Je suis originaire de Lille (59). J'ai passé les cinq dernières années à travailler en tant que Web designer dans une petite agence web, près de Lille, avant de venir à Montréal où j'exerce toujours le même métier.
Comment s'est passée ton installation au Canada ?
Assez chaotique ! Je suis arrivé, pour la première fois, en octobre 2013 en tant que touriste. J'étais persuadé de pouvoir trouver un emploi car mon métier est en pénurie. J'avais même quitté mon travail en France. Je suis resté plus de deux mois à Montréal. Réalisant assez vite que personne ne m'embaucherait sans visa de travail, en attendant l'ouverture du Programme Vacances-Travail (PVT), j'ai fait du bénévolat dans mon domaine sachant que ce serait valorisant plus tard. L'ouverture du PVT étant très tardive, je suis rentré en France à Noël, tout en continuant le bénévolat à distance. Quand le PVT a fini par ouvrir, le 2 février 2014, j'ai eu la chance de l'obtenir très rapidement et je suis parti dès le 27 février. C'est à partir de là, permis de travail en poche et de retour à Montréal, que je me suis senti installé, le 4 mars 2014.
Qu'est-ce qui t'a attiré vers Montréal ?
Montréal est très dynamique sur le plan de l'audiovisuel. Durant mes études, on m'en parlait déjà beaucoup. Je ne connaissais pas du tout l'Amérique du Nord, mais c'est un continent qui m'intéressait vraiment et que je souhaitais découvrir. En plus, ne parlant pas bien anglais, j'étais rassuré de commencer une immigration sans la barrière de langue. L'aspect multiculturel en tant que grande métropole, mais à dimension humaine, m'a aussi beaucoup plu quand j'y étais en tant que touriste.
Quelles sont les procédures à suivre pour qu'un citoyen français puisse s'expatrier au Canada ?
Pour ma part, j'ai choisi la voie de la facilité avec le PVT. Le plus dur est de l'obtenir. Ensuite, il suffit de remplir et fournir les documents.
As-tu éprouvé des difficultés à franchir ces étapes ?
Absolument aucune. J'ai décroché le PVT dès la première session et, ensuite, c'est très simple.
Qu'est-ce qui t'as le plus surpris à ton arrivée à Montréal ?
Je dirais l'honnêteté des Québécois. Ici, tout le monde respecte les règles. Les gens font la queue pour entrer dans le bus, ne fraudent pas le métro... De plus, tout marche à la confiance et ça c'est vraiment très agréable.
Une idée reçue qui s'est avérée fausse ?
Je ne connaissais pas bien le Québec avant, alors je n'avais pas de préjugé. Mais j'avais une image d'une région froide où la température ne dépassait jamais les 20°C... Ça, c'était avant que je connaisse l'été caniculaire et l'automne où il fait encore vraiment bon.
Quelles étaient les particularités requises pour être embauché à Montréal ?
Je suis graphiste, plus spécifiquement Web designer et intégrateur. C'est un profil assez recherché, ce qui m'a permis de trouver un poste qualifié en un mois. Les compétences demandées sont plus nombreuses qu'en France, je trouve. En plus, il nous est souvent demandé si on sait parler anglais (à Montréal). Ensuite, comme partout ailleurs, il faut savoir se vendre, savoir expliquer clairement ce que l'on fait ici (la question sera forcément posée) et rassurer l'employeur sur sa volonté de rester lorsque l'on a un visa temporaire.
As-tu eu à rechercher un logement ? Est-il facile d'en trouver ?
Selon moi, il y a plus d'offres que de demandes. J'ai cherché un logement en colocation, ne connaissant personne ici. On en trouve très vite et à des prix bien inférieurs qu'en France. J'ai évité le plateau, voulant rencontrer des Québécois.
As-tu eu des difficultés d'adaptation à ton nouvel environnement ?
Aucune. On dit toujours que le Québec a une mentalité américaine mais l'on oublie que l'Europe aussi est américanisée. Alors certes, il y a beaucoup de différences, mais on ne peut pas parler de choc culturel.
A quoi ressemble ton quotidien à Montréal ?
Tout dépend de la saison. En été, je suis toujours dehors. Je circule presque tout le temps à vélo. Je profite des festivals, je fais les marchés, et je sors beaucoup plus le soir. En hiver, j'évite d'être dehors, c'est sûr, mais la vie ne s'arrête pas pour autant.
Que fais-tu pendant ton temps libre à Montréal ? Quels sont les loisirs qui sont les plus accessibles aux expatriés ?
Tout est accessible. J'apprécie particulièrement le fait que toutes les piscines sont gratuites. Les Québécois font beaucoup de sport, entre les salles de gym, le vélo, le hockey ou encore le patinage.
Quel est ton avis sur le coût de la vie à Montréal et au Canada en général ?
Certaines choses sont plus chères, comme la nourriture. Si l'on veut des produits de qualité, là ça devient vite cher. De l'autre côté, les loyers sont très abordables, d'autant qu'on ne paie pas de taxe d'habitation en temps que locataire. En général, je trouve que la vie à Montréal est tout à fait abordable, surtout pour un touriste qui arrive avec des euros ! Par contre, il ne faut pas tomber malade.
Quelles sont les différences entre la vie au Canada et celle en France ?
Je dirais qu'ici, on est plus serein et détendu. On ne ressent pas de stress et, surtout, on accepte que les choses évoluent. Le travail et l'innovation sont valorisés. Entreprendre quelque chose est plus facile ici. Le poids administratif est beaucoup plus léger. Les mentalités sont également différentes. Les gens sont plus amicales, moins prétentieux, et plus dans les faits que dans le paraître.
Ton pays natal ne te manque-t-il pas ?
La famille et les amis oui. Le pays en lui même, pas du tout. Je suis encore en période de découverte ! J'ai l'impression d'être en vacances, même si je travaille.
Des conseils aux personnes qui souhaiteraient s'expatrier au Canada ?
Pour ceux qui veulent s'expatrier à long terme, évitez de venir à la sortie des études. Pour trouver du travail, le manque d'expérience canadienne est pénalisant. Donc, lorsqu'on n'a pas d'expérience tout court, ça devient très difficile. Ou alors, venez faire un stage. Comme, bien souvent, les stages ne sont pas rémunérés, on peut facilement en trouver dans des grosses sociétés.
Par ailleurs, réfléchissez à deux fois si vous n'exercez pas un métier qui est en pénurie ici. Le Canada pratique une immigration choisie. Sinon, bien comprendre que le Canada n'est pas, ou n'est plus un eldorado. Si l'on est pas bloqué par des barrières linguistiques, il y a d'autres pays, particulièrement les pays émergents, qui offrent plus d'opportunités.
Tes projets d'avenir ?
Obtenir le visa Jeune professionnel pour immigrer à long-terme.