Myriam à Misahualli : « Les équatoriens aiment faire la fête »

Interviews d'expatriés
Écrit par Expat.com team le 01 octobre, 2015
Originaire de Nantes, Myriam s'est installée en Équateur depuis maintenant trois ans. Ancienne ambulancière, elle préside désormais une association venant en aide aux familles et communautés indigènes.

D'où viens-tu, Myriam, et que fais-tu actuellement ?

Je suis Française, originaire de de Nantes en Loire Atlantique. Avant de venir ici, j'étais ambulancière. Aujourd'hui, je préside une petite association que j'ai créée avant de venir. Cette association vient en aide aux familles et communautés indigènes au travers de micro-projets.

Qu'est-ce qui t'a attirée vers l'Équateur ?

L'Équateur a été un pur hasard. Je cherchais à partir dans un pays étranger pour faire de l'humanitaire qui ne soit pas dangereux pour mes enfants en bas âge. On m'a parlé d'un hôpital à Riobamba qui recherchait du personnel. Je suis donc partie en repérage. Cela fait maintenant trois ans que nous vivons en Équateur.

Pourquoi as-tu choisi Tena au départ ?

Pour tout quitter, il faut avoir un véritable coup de cœur et ce ne fut pas le cas pour Riobamba. En revanche, après avoir visité une communauté près de Tena, j'ai eu un véritable coup de foudre. J'ai surtout ressenti un véritable appel. C'est une petite ville où l'on trouve de tout. Nous avons déménagé à Misahualli il y a quelque temps, mais on remonte souvent à Tena pour les grandes courses ou si l'on souhaite manger une bonne petite glace avec les enfants au Nice Cream.

Quelles étaient les procédures à suivre pour qu'une citoyenne française puisse s'y expatrier ?

Comme je suis un peu timbrée, je suis venue avec un simple visa de tourisme de trois mois au départ. Puis, grâce aux bonnes personnes, j'ai pu obtenir un visa de volontaire de deux ans. Il m'a tout de même fallu retourner en France pendant quatre mois pour l'obtenir. Pour finir, depuis peu, j'ai enfin obtenu la résidence définitive. J'ai misé sur ma rente de veuvage et visé le visa 9-1. Cela a fonctionné.

Comment s'est passée ton installation ?

Connaissant quelques personnes à notre arrivée qui parlaient français (de mon côté, je ne baragouinais que quelques mots d'espagnol), celles-ci m'ont aidée à trouver un logement meublé pour commencer, à inscrire mes enfants à l'école...

Quels sont les types de logements disponibles en Équateur ?

Il y a des affiches un peu partout et on trouve de tout à différents prix. Ça va de l'immense maison au petit appartement. Il ne vous reste plus qu'à savoir quelle somme vous souhaitez investir dans votre loyer. Si vous avez l'intention de vivre ici, il vaut mieux investir dans des meubles, et surtout dans un frigo. Mais si vous restez peu de temps ou quelques mois, il est toujours possible de trouver un logement meublé.

Qu'est-ce qui t'as le plus surpris à ton arrivée au pays ?

Ce qui m'a le plus surpris, c'est le décalage entre la pauvreté dans la sierraet la pauvreté en Amazonie.

Une idée reçue qui s'est avérée fausse ?

Je ne me fais jamais d'idées avant de voir par moi-même.

Que penses-tu du mode de vie des Équatoriens ?

C'est assez différent de ma propre culture, vis-à-vis de l'intimité, par exemple. Mais on finit par s'y faire. Il suffit de mettre des limites à ce que nous pouvons accepter.
Les Équatoriens aiment faire la fête et ils restent souvent très proches les uns des autres. Les familles ne sont jamais très loin les unes des autres et tout le monde se connait.

As-tu eu des difficultés d'adaptation à ton nouvel environnement ?

Il a, en effet, fallu s'adapter à certaines idées reçues des locaux qui partent du principe que si vous êtes blanc, vous êtes riche, il faut se faire sa place, ne pas faire confiance à tout le monde, savoir dire « non », ce qui n'est pas toujours simple. Une fois qu'on a appris tout ça, on se fait un cercle de relations, des amis et c'est parti pour une nouvelle vie.

A quoi ressemble ton quotidien à Misahualli ?

Mon quotidien n'est pas très différent de celui des mamans qui travaillent. J'emmène mes enfants à l'école et je pars travailler. Je ne travaille, la plupart du temps, que le matin pour être présente pour mes enfants l'après-midi. Mais parfois, dans certaines circonstances, ils m'accompagnent aussi.

Que fais-tu pendant ton temps libre ? Quels sont les loisirs qui y sont accessibles aux expatriés ?

Dans le coin, il y a pas mal d'activités comme descendre les rios sur des bouées, faire du rafting, visiter des cascades ou des piscines naturelles, la plage de Misahualli et ses petits singes en liberté, de belles promenades en jungle. Le soir, pour se détendre, une petite bière entre amis ou un petit cocktail à l'Arana sur le malecon de Tena.

Quelles sont tes spécialités culinaires locales préférées ?

Le maïto de tilapia : le poisson est cuit à l'étouffée dans de grandes feuilles de bananiers, avec du yucca et du palmier. J'apprécié aussi le wayusa qui est une boisson locale naturelle et énergisante.

Qu'est-ce qui te manque le plus par rapport à la France ?

Je ne cache pas qu'un bon fromage et une bonne bouteille de Monbazillac seraient les bienvenus.

Quel est ton avis sur le coût de la vie en Équateur ? Est-il difficile pour un expatrié d'y vivre ?

La vie à en Équateur n'est pas excessive si on n'a pas des goûts de luxe et si on ne mange pas tous les jours au restaurant. Avec 800$ par mois pour trois personnes, c'est faisable. L'Équateur peut-être un véritable paradis pour les expatriés, même avec peu de moyens.

Des conseils aux personnes qui souhaiteraient s'expatrier en Équateur ?

Je me permettrais seulement de conseiller de se mélanger, d'apprendre la langue, les us et coutumes et les respecter. Ne pas faire bande à part entre Français, Canadiens ou quelle que soit la nationalité. Dans la majorité des cas, c'est un choix de s'expatrier. C'est donc à nous de nous adapter au pays et non au pays et à ses habitants de s'adapter à nous. Et franchement, ce pays et ses habitants en valent la peine.

Tes projets d'avenir ?

Mes projets sont assez simples en fait. Je vais continuer de développer des projets avec d'autres familles et d'autres communauté. Maintenant que j'ai obtenu la résidence définitive, je vais essayer de me trouver un petit boulot à mi-temps car je ne suis qu'une présidente bénévole et il faut bien vivre.

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