D'où viens-tu, Marcel, et que fais-tu actuellement ?
Je suis pied noir. Après de nombreuses épopées, j'ai atterri à Cuba car un TO m'avait proposé de le représenter ici.
Pourquoi as-tu choisi de t'expatrier à Cuba ?
D'abord, c'est en raison de l' opportunité de travail qui s'était présentée. Ensuite, pour le soleil et la mer me rappelant l'Algérie. Et enfin, à l' époque les filles étaient belles, ce qui n' est presque plus le cas maintenant. Les plus belles se sont mariées avec des étrangers, comme cela a été dans mon cas.
Comment s'est passée ton installation ?
J'ai tout simplement loué un appartement. Quelques années plus tard, j'ai acheté une maison. Sur le plan professionnel, cela s'est bien passé car j'étais sans cesse en contact avec des compatriotes français et la découverte du pays me plaisait beaucoup. Comme je suis quelqu'un qui s'adapte facilement, je me suis habitué à la forme de vie cubaine qui, avouons le, n'est pas du tout facile.
Depuis combien de temps t'y es-tu installé ?
Je suis à Cuba depuis plus de 20 ans.
Quelles étaient les procédures à suivre pour qu'un citoyen français s'expatrie à Cuba ?
Il fallait être résident permanent et, pour cela, être marié à une Cubaine. C'est ce que j'ai fait. Hélas ! Cela a mal tourné après que je sois sorti des difficultés relatives à ma femme et à la famille. Si vous optez pour la résidence temporaire, il faut que votre employeur vous fasse un contrat.
As-tu éprouvé des difficultés à franchir ces étapes ?
Non, aucune mais l'enquête sur le demandeur est très pointue. On doit avoir un passé exemplaire, sinon la demande de résidence est rejetée. Cette enquête a duré plus d'un an dans mon cas.
As-tu eu des difficultés d'adaptation à ton nouvel environnement ?
Vraiment aucune pour un pied noir ayant de plus fait durant trois ans la guerre d'Algérie.
Qu'est-ce qui t'as le plus surpris à ton arrivée à Cuba ?
L'état de l'île, les restrictions et les Cubains qui sont prêts à tout, soit pour quitter le pays ou pour y vivre.
As-tu eu des difficultés à rechercher un logement ?
Il n'y a vraiment aucune difficulté de ce côté là.
Que penses-tu du mode de vie des Cubains ?
La majorité des Cubains ont une vie difficile par manque de moyens. Ceux qui ont de l'argent, et il y en a, vivent bien mieux que moi. Je vous laisse le soin de trouver lesquels.
Une idée reçue qui s'est avérée fausse ?
La sincérité, pour la majorité des Cubains.
A quoi ressemble ton quotidien à Cuba ?
Quand j'étais en activité, c'était super. De nos jours, c'est une vraie galère.
Que fais-tu pendant ton temps libre ? Quels sont les loisirs accessibles aux expatriés ?
A mon âge, ce sont surtout de petites sorties. De temps en temps, je reçois des compatriotes chez moi. Je leur fait découvrir le pays et leur fait quelques bonnes langoustes, le tout à des prix très abordables. Pour les jeunes, il y a la mer, les activités nautiques, les boites de nuit, entre autres.
Qu'est-ce qui te plait le plus à Cuba ?
A présent, c'est quand je reçoit la visite d'un compatriote.
Qu'est-ce qui te manque le plus par rapport à la France, ton pays d'origine ?
De pouvoir recevoir les chaines françaises, ainsi que les huitres, que j'adore.
Un évènement particulier que tu as vécu à Cuba et que tu voudrais partager ?
La visite du pape Jean Paul 2. J'avais eu 5 journalistes comme clients. Je suis resté ami avec l'un d'eux. C'est un ancien de Radio Montecarlo.
Quel est ton avis sur le coût de la vie à Cuba ?
C'est assez élevé en raison de la rareté des produits. Il ne faut pas être un fin gourmet ici.
Comment accueilles-tu la récente ouverture de Cuba au monde extérieur ? Que penses-tu que cela puisse rapporter au pays ?
Pour l'instant, je ne vois aucun changement réellement notable. Ce qui me chagrine le plus ici, c'est le prix des voitures. Par exemple, une voiture d' occasion qui se vend 1 000 euros, et il y en a à la pelle en France, se vend ici à une moyenne variant de 15 000 à 20 000 CUC ou euros car le taux de change est très proche.
Des conseils à donner aux personnes qui souhaiteraient s'y expatrier ?
Les conseilleurs n'étant pas les payeurs, je dirai « faites selon votre intuition ». Il n' y a pas de remède miracle. Personnellement, malgré mes déboires, je n'hésiterai pas si c'était à refaire.
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