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Julie à Melbourne : « C'est une société assez calme, où les gens prennent leur temps »

Publié le 13 Juillet 2016
Originaire de France, Julie s'est installée à Melbourne en février 2016 avec son époux australien. Photographe professionnelle et blogueuse, elle monte actuellement son entreprise au pays des kangourous.

D'où viens-tu, Julie, et que fais-tu actuellement ?

Je suis la rédactrice et photographe qui anime le blog « The Little Girl in Boots », qui raconte mon arrivée en Australie et des anecdotes sur la vie quotidienne de ce côté du globe. Après un doctorat en littérature comparée entre la France, l'Allemagne et la Suisse, j'ai décidé de déménager à Melbourne avec mon Australien. Je suis actuellement photographe professionnelle.

Pourquoi as-tu choisi de t'expatrier en Australie ?

Les raisons sont multiples. D'abord, la raison de cœur : mon Australien était « home sick », comme on dit. Le soleil, la chaleur et les tartes à la viande lui manquaient beaucoup ! Après avoir passé quatre années en Suisse et en France, il aspirait à revenir dans sa zone de confort, notamment au niveau linguistique (Ah, le suisse-allemand et le français ne sont pas des langues si faciles à s'approprier). J'avais, de mon côté, très envie de découvrir son pays plus en profondeur.
J'avais quitté la France depuis cinq ans et ne voulais pas vraiment rester en France. Les opportunités d'emploi après ma thèse étaient limitées, et je souhaitais conserver cet environnement multilingue que nous avions à Zurich. Après avoir mûrement réfléchi (c'était tout de même un sacré saut dans le vide car nous parlions de nous installer à long terme, pas de venir pour seulement deux ou trois ans), l'Australie nous offrait de bonnes perspectives, tant professionnellement que personnellement : le niveau de vie, la météo, l'optimisme ambiant... La plage aussi, une société plus dynamique que celle de la vieille Europe, plus flexible et moins morose.

Comment s'est passée ton installation ?

Notre installation s'est très bien passée. Peut-être faut-il préciser qu'il s'agit d'une expatriation très spéciale, car l'un de nous revenait chez lui. Si je compare avec mon arrivée en Suisse, où j'étais livrée à moi-même, avec un employeur qui n'a pris que très peu en charge les démarches administratives (sans même parler de la recherche d'un appartement, d'une assurance maladie, etc.), ce déménagement s'est passé de façon beaucoup moins abrupte. Dans notre couple, il n'y a qu'un expatrié : c'est moi. Et j'ai pu suivre le mouvement, assurée que mon mari savait ce qu'il faisait. (Même si cette dynamique de lâcher-prise n'est pas du tout dans mes habitudes.)
Pour partir en Australie, il faut s'organiser bien en avance, car même si nous avions un réseau sur place (sa famille et ses amis), il nous a fallu attendre plus d'un an mon visa, nous occuper des papiers d'importation pour notre chat, prendre nos billets d'avion avec un aller simple, démissionner de nos jobs respectifs, vendre l'ensemble de nos affaires en France (un container coûtait beaucoup trop cher), sélectionner l'essentiel (c'est-à-dire 55 kilos chacun)...
Et ensuite reconstruire une vie dès notre arrivée : trouver un emploi, acheter une maison (cela faisait partie de nos projets en tant que couple), la meubler entièrement, s'occuper de toute la paperasse de mon côté (qui d'ailleurs s'est passée avec une facilité déconcertante... quand on connaît les délais d'attente à la préfecture pour renouveler son permis de conduire en France, les dix minutes australiennes paraissent surréalistes !).
Il nous a fallu environ trois mois pour traverser toutes ces étapes, mais nous avons eu beaucoup de chance et tout s'est très bien combiné. Les parents de mon mari nous ont accueillis chez eux jusqu'à ce que nous emménagions chez nous. Ils nous ont bien chouchoutés pendant cette période de stress assez intense.

Qu'est-ce qui t'a attiré vers Melbourne ?

Il y a une forte rivalité entre Melbourne et Sydney (un peu comme entre Paris et Lyon, ou Paris et Marseille) et vous ne ferez pas déménager à Sydney un habitant de Melbourne. Blague à part, Melbourne comprend 4 millions d'habitants si l'on compte la métropole. C'est raisonnable, sachant que tout le monde est réparti sur une surface énorme. On ne se marche pas sur les pieds. Tout cela pour dire que c'est une vraie grande ville, avec ses avantages (vie culturelle, cafés, restaurants, événements sportifs, etc.) et en même temps nous pouvons en profiter tout en gardant notre espace.
Nous n'habitons pas dans le CBD (très peu de gens le font), mais à une heure de train du centre-ville, ce qui nous convient très bien. Les avantages de la ville sont là, mais nous avons un jardin, avec une vue sur les arbres, des voisins qui ne sont pas trop proches et surtout l'impression de pouvoir mener une double vie, entre ville et campagne !
L'autre élément qui m'attirait vers Melbourne, c'est son caractère très européen, au bout du monde. Dans une ville si éloignée de l'Europe, on pourrait croire d'abord à des traits proches des États-Unis. Or, il n'en est rien : ses habitants livrent un véritable culte à la bonne cuisine, au « vrai » café, aux petites boutiques non-franchisées. Cela peut sembler un détail, mais cela a une énorme influence sur la mentalité des habitants de Melbourne.

Depuis combien de temps t'y es-tu installée ?

Je suis partie au mois de février 2016, cela fait donc quatre mois seulement. Mais j'étais en contact de façon intense avec le pays, via mon mari, sa famille et ses amis, depuis que nous nous sommes rencontrés. Nous venions tous les ans en vacances et Melbourne ne m'était pas complètement inconnue lorsque j'ai débarqué de l'avion.

Quelles étaient les procédures à suivre pour qu'une citoyenne française s'expatrie en Australie ?

Encore une fois, nous sommes dans une situation particulière au niveau du visa. Je n'ai pas demandé un visa de travail, mais un visa partenaire, qui prenait certes plus de temps à être délivré, mais me donnait davantage d'opportunités.
Désormais, je vis comme une Australienne, sans limitations au niveau du travail, par exemple. Je bénéficie aussi de Medicare, la Sécurité Sociale australienne. Je peux choisir de faire le métier qui m'intéresse (et non pas avoir à choisir dans la liste mise à disposition par le Ministère de l'Immigration) et aller à l'université, selon les mêmes modalités qu'un Australien. Je suis une résidente permanente et dans quatre ans je pourrai demander la nationalité (ou bien conserver le statut de résidente). J'ai postulé au visa partenaire en étant encore en Europe, ce qui suppose de suivre une procédure légèrement différente de la procédure si l'on se trouve en Australie (sous un visa vacances-travail, par exemple). Au-delà des papiers nécessaires pour soumettre le dossier, cela signifiait que nous ne pouvions pas partir avant d'avoir obtenu le sésame et qu'une fois obtenu, nous devions plier bagages assez rapidement.
Nous avons donc réuni tous les documents et payé une somme bien rondelette à quatre chiffres. Il fallait des certificats de naissance, de mariage, remplir des formulaires, ajouter des pièces justificatives (photos de nous deux ensemble, preuves que notre relation est réelle comme des invitations pour des mariages, etc.). Le processus était assez lourd et plutôt intrusif dans notre intimité. Nous avons aussi dû demander à deux citoyens australiens d'attester de la réalité de notre relation, et de coucher leur témoignage par écrit. Il y avait des tests médicaux en parallèle : visite chez le médecin officiel approuvé par les autorités australiennes, tests urinaire et sanguin (notamment un test VIH), radio des poumons (pour vérifier qu'il n'y ait pas de traces de tuberculose).
Ensuite, l'attente... L'ambassade nous avait parlé de 14 mois de délai. C'est long, très long, quand vous avez pris une décision et que vous voudriez partir ! Pour mon mari aussi, l'attente était pénible car il avait le sentiment de ne pas pouvoir retourner chez lui.
Nous en avons profité pour entamer la démarche de l'importation de notre chat : 14 étapes tout de même, autant de visites chez le vétérinaire, à l'hôpital, pour des prises de sang vérifiant le taux d'anticorps pour la rage, des vaccinations, des checks-up, des médicaments anti-parasitaires... Il était le chat le plus « clean » de France. Jusqu'au dernier moment, nous avons craint qu'un grain de sable vienne empêcher son départ, mais il a pu monter dans son avion deux jours avant notre départ de Paris.
Finalement le sésame est arrivé au bout de huit mois. Nous avions environ quatre mois pour entrer dans le pays (sans quoi le visa était annulé), donc il a fallu s'organiser pour tout régler rapidement.

As-tu éprouvé des difficultés à franchir ces étapes ?

Cela a représenté beaucoup de stress, notamment au niveau des dates, mais au final, il suffit de suivre les recommandations de l'administration australienne, bien fournir les documents dans les temps, et tout s'est bien passé.

As-tu eu des difficultés d'adaptation à ton nouvel environnement ?

Je suis toujours dans la phase d'adaptation, et je dirais que les choses se font lentement, mais sûrement. L'Australie est un pays d'immigration, les gens sont ouverts et tolérants. On y ressent une certaine flexibilité, qui facilite grandement les choses (« She'll be alright, mate »). Je n'ai pas encore une fois entendu de remarques du genre « Ici, c'est comme ça, tu t'adaptes ou tu pars », alors qu'en Suisse c'était assez récurrent (et en France pour mon mari aussi). Si tu ne te mêles pas de la vie des autres, tu peux faire ce que tu veux, ce qui est franchement appréciable.
Je dirais que le plus difficile, c'est la distance et le décalage-horaire pour rester en contact avec ses proches. Cela demande de l'organisation, de prendre rendez-vous pour un Skype le week-end et du coup cela manque de spontanéité. Ensuite, c'est assez intéressant, car l'Australie reste l'Occident et on pourrait penser que l'adaptation se fait très facilement. Et c'est plutôt le cas, sauf que cela reste une société différente, à tendance anglo-saxonne (je parle de tendance car il y a énormément de communautés différentes à Melbourne, notamment venant d'Asie, d'Italie ou de Grèce). Cela demande de s'adapter à un nouveau mode de vie : la relation qu'ils entretiennent avec la nourriture, le culte du sport (et du corps), les rapports sociaux, entre amis ou au travail, les débats d'idées qui sont souvent bien moins enflammés que chez nous, le rapport à la culture, un peu distant, aux langues (il est rare, parmi les Anglo-saxons, de côtoyer des gens qui ont appris une autre langue et qui du coup comprennent que parfois vous puissiez galérer pour vous exprimer ! Comment, tu ne sais pas dire « barillet » ?).
Même si le pays est ouvert et très multiculturel, les gens n'ont pas nécessairement cette ouverture-là : ils parlent une langue internationale et quand ils voyagent, tout le monde ou presque peut s'adresser à eux. Par conséquent, les difficultés liées à la langue, à la communication en général et aux différences culturelles leur sont très éloignées. Ils peuvent avoir un peu de mal à se mettre dans vos baskets. Cela vaut aussi pour les références à la télévision. On était par exemple un peu surpris que je n'ai jamais regardé une émission d'Oprah. L'idée que la télévision française puisse avoir ses propres émissions, en français, par des Français, cela paraissait un peu de la science-fiction à mes interlocuteurs.
Un détail qui me surprend aussi (et qui est profondément lié !), c'est le manque de diversité dans l'offre culturelle grand public. A la bibliothèque de ma ville et même à la librairie, tous les livres viennent des États-Unis, de Grande-Bretagne ou d'Australie (et les autres pays où l'anglais est une langue officielle). Pas (ou très peu) de traductions d'une autre langue vers l'anglais, donc pas vraiment d'ouverture sur une pensée autre. Je m'attendais à trouver, comme à la maison, un rayon « Littérature étrangère », en anglais. Eh bien non. En en parlant avec mes proches, ils m'ont répondu, tout étonnés : « Pour quoi faire ? » Encore une fois, cela ne leur était pas venu à l'esprit. Et c'est bien normal, puisque cela ne leur est pas accessible !
Pareil pour l'offre de films en DVD ou au cinéma (il y a bien quelques festivals dans l'année, mais ce sont des événements ponctuels) : beaucoup de cinéma américain, un peu d'anglais, et quelques films australiens. Pour le reste, c'est le néant. Or, cela fait un bien fou de regarder un film venant d'ailleurs, avec un humour différent, et pas seulement les comédies standardisées venant d'Hollywood !

Qu'est-ce qui t'as le plus surpris à ton arrivée à Melbourne ?

La taille des routes et des stations essence ! Il n'est pas rare de rouler sur des deux fois quatre voies en ville ! La voiture est reine, avec des distances pareilles on ne peut pas s'en passer (et le réseau de transports en commun demanderait à être mis au goût du jour). Ce qui est surprenant aussi, c'est la différence avec l'Europe, qui parle beaucoup d'écologie, de voitures qui consomment moins... Ici, que nenni : le nombre de V8 aux pneus crissant sur le bitume est impressionnant, et l'essence est moitié moins chère qu'en France, ce qui n'incite pas à l'économie de carburant.

Quelles sont les particularités du marché de l'emploi ? Est-il facile pour un expatrié d'y être embauché ?

Pour le moment, je monte mon entreprise, donc il m'est difficile de répondre à cette question car je n'ai pas envoyé de CV, ni passé d'entretiens. Les démarches pour devenir chef d'entreprise sont vraiment faciles, il suffit de s'inscrire sur Internet. Ensuite, laisser le temps au temps.

As-tu eu des difficultés à rechercher un logement ? Quels sont les types de logements qui y sont disponibles et accessibles aux expatriés ?

Le marché du logement, à l'achat, est assez tendu à Melbourne. Les prix s'envolent et les agences immobilières s'assurent de juteux profits grâce à des ventes aux enchères. Pour les familles disposant d'un petit budget, cela pose problème. Nous avons acheté dans une ville un peu excentrée, à la campagne (et pourtant en dix minutes nous sommes de retour à la « civilisation »), ce qui nous a évité bien des déboires. Nous avons simplement déposé une offre et elle a été acceptée. La difficulté majeure pour acheter un logement directement en arrivant a été pour moi de ne pas avoir d'historique : je n'avais jamais travaillé en Australie et n'avais pas de compte en banque depuis plusieurs années ici.
C'est donc mon mari qui a pu contracter le prêt, pas moi. Malgré l'argent que j'ai pu avancer pour payer la maison, c'est lui qui est lié au prêt et la maison est à lui. Heureusement que nous sommes mariés. Nous avons donc pu trouver une solution, mais j'imagine que pour un couple d'étrangers, cela aurait juste été impossible, car les banques n'auraient pas accordé le prêt. Il nous aurait fallu attendre plusieurs années et louer en attendant.
Mais techniquement, tout est accessible aux expatriés ici, il n'y a aucune restriction et le marché du logement n'est pas du tout bouché si l'on cherche à louer un appartement ou une maison.

Que penses-tu du mode de vie des Australiens ?

Il n'y a pas un mode de vie mais des modes de vie, ce qui rend la réponse à cette question compliquée. Comme les habitants viennent d'un peu partout dans le monde, chaque communauté vit à un rythme différent. Mais globalement, je dirais que les gens sont relax. Les Australiens sont très orientés vers la famille, ils aiment passer du temps ensemble autour du barbecue (un cliché qui se vérifie !). Quand ils ne sont pas en train de profiter dans le jardin, ils prennent un avion pour le bout du monde. Ce sont aussi de grands travailleurs qui se réalisent par leur job (mais pas seulement).
C'est une société assez calme, où les gens prennent leur temps et ne se formalisent pas pour un oui ou pour un non. Elle a aussi une structure horizontale (la notion de hiérarchie est très peu présente), et c'est agréable de ne pas se heurter à des difficultés parce qu'on est trop jeune / vieux / diplômé / pas assez diplômé... Les gens sont vraiment égaux et te le font sentir. C'est quelque chose que l'on ressent au quotidien.

Une idée reçue qui s'est avérée fausse ?

Il n'y a pas de kangourous ni de koalas dans mon jardin. Les araignées sont de taille raisonnable. Si seulement mes amis restés en Europe pouvaient cesser de me demander comment je fais pour survivre au milieu de la jungle ! Melbourne n'est pas infestée de crocodiles m'attendant au tournant.

A quoi ressemble ton quotidien à Melbourne ?

Il ressemble à mon quotidien en Europe, rien de plus, rien de moins. J'habite dans les terres, pas au bord de la plage, donc je ne suis pas en permanence en train de lézarder sur le sable chaud (un autre cliché !). Je travaille de chez moi, donc j'adapte ma journée comme je l'entends. Mon homme, lui, part travailler à huit heures du matin et revient vers 18 heures. Il a une heure de pause déjeuner, ce qui lui permet de faire de l'exercice quand il en a envie (il y a une douche pour les employés). S'il était une femme allaitant son bébé, il pourrait le faire au travail, car une pièce est dédiée à cela ! Le week-end nous en profitons pour voir des amis, visiter la région, se détendre au coin du feu (en hiver) ou griller des saucisses sur le barbecue en été.

Que fais-tu pendant ton temps libre ? Quels sont les loisirs accessibles aux expatriés ?

Mon temps libre en ce moment est bien occupé par l'emménagement dans notre maison. Visites chez Bunnings (l'équivalent de Castorama), dans les boutiques d'ameublement, installation des meubles... Je pense m'inscrire bientôt à un cours de yoga et de peinture pour rencontrer du monde et partager des intérêts ! Nous avons aussi prévu de visiter la région, une activité que l'on adorait partager quand nous étions en Europe. Les paysages sont à couper le souffle. J'ai hâte de découvrir les secrets cachés du Victoria et d'ailleurs.

Qu'est-ce qui te plait le plus à Melbourne ?

La nourriture. Melbourne a une vraie culture « foodie », avec des produits de qualités et des chefs qui travaillent dur pour impressionner la galerie. C'est tant mieux, car j'adore manger. (C'était l'un des points négatifs en Suisse : le rapport qualité-prix au restaurant n'était pas à la hauteur et il n'y avait pas vraiment de diversité, sauf à des prix impossibles.) Même dans ma petite ville au fond de la forêt, nous avons un restaurant chinois, malaisien, japonais, des pubs, des cafés, un restaurant proposant des hamburgers bio et même un bistro français ! Nous avons le choix et c'est top !

Qu'est-ce qui te manque le plus par rapport à la France, ton pays d'origine ?

La nourriture. (Paradoxe ?) Essentiellement le saucisson, dont je suis une grande consommatrice, et les fromages non-pasteurisés (interdits ici), les tartares de bœuf et de saumon (assez compliqués à trouver). Blague à part, l'accès à des livres en français. J'ai fait des études de littérature pendant des années, et il n'y a pas de librairie française à Melbourne, à ma connaissance. On peut commander des livres sur Amazon, mais les prix de la livraison sont prohibitifs.

Tes spécialités culinaires locales préférées ?

La cuisine locale est assez limitée. Les Australiens piochent plutôt dans les cuisines du monde et adaptent les recettes à leur sauce. Franchement, je n'ai pas de plat local à recommander qui serait typiquement australien. Au restaurant, ils font de délicieuses crevettes à l'ail, des burgers à tomber et des superbes raviolis chinois. La viande de bœuf est de très bonne qualité, tout comme l'agneau (allez chez le boucher, ce n'est pas plus cher qu'au supermarché !). Les fruits et les légumes ont du goût, on sent qu'ils sont gorgés de soleil ! Bref, tout est réuni pour cuisiner avec des produits au top.
Le vin, cela compte comme spécialité locale ? L'Australie a plus de 60 régions vinicoles dispersées un peu partout et leur vin est de bonne qualité. On leur pardonnerait presque d'avoir remplacé les bouchons en liège par des bouchons vissés.

Un évènement particulier que tu as vécu en Australie et que tu voudrais partager ?

Allez, parce que ça va faire peur à tout le monde : je suis allée faire une petite randonnée à la journée sur Phillip Island, il y a deux mois environ. Je pars seule, car je veux faire de la photo de paysage et d'animaux (c'est le paradis pour ça !). Après m'être installée quelques minutes près d'une falaise, je remonte sur le chemin pour y trouver un serpent de 80 cm de long qui me regarde fixement, l'air surpris. Comme je ne faisais pas de bruit depuis un petit moment, le pauvre avait certainement cru que le champ était libre ! Bref, sans un bruit, je décide de continuer mon chemin, lui aussi. Plus de peur que de mal. J'ai tout juste eu le temps de prendre quelques photos et un petit film, que je m'empresse de montrer à ma belle-mère le soir en rentrant. « C'est un serpent mortel !» Ah, très bien... Je précise que c'est un événement très rare et qui est arrivé parce que j'étais seule au milieu de nulle part, en pleine nature.

Quel est ton avis sur le coût de la vie à Melbourne et en Australie en général ?

Après la Suisse, tout semble bon marché. Globalement, le coût de la vie est raisonnable, notamment avec les salaires australiens. Mon caddie au supermarché ne me coûte pas plus cher qu'à Lyon, la santé (avec Medicare) est abordable grâce aux centres « bulk billing » (qui envoient la facture directement à Medicare).
Ce qui est cher en revanche, c'est d'acheter une maison. Les prix s'envolent à Melbourne comme à Sydney et les Australiens eux-mêmes sont très inquiets. Il faut s'éloigner de la baie pour trouver des prix plus raisonnables. Les voitures sont chères aussi, souvent près du double des prix pratiqués en Europe. L'importation et le coût du voyage sont répercutés à l'arrivée.
Mon conseil : ne pas comparer. L'équation est bien plus compliquée que de convertir un prix en euros. Il faut prendre en compte l'addition finale : le salaire, les charges, la retraite, les impôts. Au final, il est très clair que je vis mieux ici qu'en France. Prenons des faits : ma maison est quatre fois plus grande que mon appartement à Lyon, j'ai un jardin, nous avons deux voitures et de quoi profiter de la vie le week-end et pendant les vacances.
Oui, certaines choses sont plus chères (et d'autres moins) mais le résultat est que le confort est bien meilleur.

Des conseils aux personnes qui souhaiteraient s'expatrier en Australie ?

Si vous êtes prêts à faire le grand saut (17 000 kilomètres tout de même), foncez ! Cela en vaut vraiment la peine. Avec de l'organisation et de la motivation, on arrive à tout. A mon avis, plus que pour n'importe quel autre départ, il faut bien se préparer en amont car c'est un grand changement (impossible de prendre un avion pour le week-end parce que vous avez le blues).
Prenez aussi bien conscience que vous ne verrez votre famille et vos proches qu'une fois par an maximum. Cela paraît évident, mais entre l'imaginer et le vivre, il y a une bonne marge. Ensuite, préparez-vous bien à votre nouvelle vie, qui sera assez différente pour vous et les membres de votre famille : les rythmes scolaires / au travail, les activités proposées, le logement, la santé, etc.
On peut ouvrir un compte en banque en ligne avant de partir, par exemple. Cela paraît être un détail, mais cela permet de gagner du temps.

Tes projets d'avenir ?

Rester, fonder une famille et profiter de la douce vie « down under », un appareil-photo en main !

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