En cette fin d'année, la période festive sera certainement différente, avec la crise sanitaire mondiale qui bat son plein. De nombreux pays ont déjà décidé d'annuler leurs grands événements annuels afin de minimiser les risques de contagion. Les foules habituelles ne seront pas au rendez-vous, compte tenu du reconfinement de certains pays au cours des dernières semaines. Comment les expatriés comptent-ils profiter de la période festive malgré toutes ces restrictions ? Découvrez leurs témoignages.
« Cette année, il n'y aura sans doute pas de feux d'artifice et les rencontres se limiteront à 5 personnes provenant de deux familles différentes. Que nous reste-t-il à faire ? » Pour Frank, qui vit en Allemagne, il est clair que les festivités de fin d'année ne ressembleront pas à grand-chose cette année. En effet, les politiciens, ainsi que les syndicats de la police en Allemagne, sont en faveur de l'interdiction des feux d'artifices qui attirent généralement de grosses foules pour la Saint Sylvestre. Même si cette décision ne fait pas l'unanimité, les expatriés en Allemagne n'ont pas vraiment le choix. D'ailleurs, Frank ne s'attend pas à ce que ces restrictions s'allègent dans les prochaines semaines compte tenu de la progression du virus en Europe.
L'Allemagne n'est pas le seul pays à interdire les rassemblements festifs durant cette fin d'année. A Moscou, tous les événements de grande envergure ont été annulés afin de respecter les normes d'hygiène en vigueur. Qui plus est, les bars et restaurants qui restent généralement ouverts jusqu'à fort tard sont tenus de fermer plus tôt jusqu'à la mi-janvier 2021. Il n'empêche que les rues de la capitale et des autres villes russes revêtiront leurs plus beaux décors pendant la période festive. Ce sera également le cas en Irlande où la municipalité de Dublin a d'ores et déjà annoncé l'annulation de tous les événements prévus. Il est d'ailleurs intéressant de noter que les célébrations de fin d'année, qui se tiennent sur 3 jours à Dublin, attirent près de 110 000 participants chaque année. Quelque 80 000 personnes se déplacent pour l'occasion afin de contempler les feux d'artifices. Il s'agit de l'un des événements les plus attendus de l'année.
En Angleterre, l'inquiétude règne depuis que le Premier ministre britannique a annoncé son souhait de permettre aux familles de se réunir pour Noël. Selon ses propositions, le confinement en cours sera allégé pendant 5 jours, soit du 23 au 27 décembre. Cette mesure permettra aux membres de 3 foyers maximum de célébrer Noël ensemble à l'intérieur et à l'extérieur. Cependant, ces petites « bulles » ne seront pas autorisées à sortir au restaurant ou à aller prendre un verre dans un bar ensemble. Des expatriés en Angleterre nous livrent leurs sentiments. « Nous espérons que notre famille, qui se trouve au Pays-Bas, pourra nous rejoindre pour Noël, mais si ce n'est pas le cas, nous devrons nous contenter de FaceTime. D'ailleurs, nous y sommes habitués maintenant », explique Henry, un expatrié américain. « Avec les réglementations en vigueur et les règles de distanciation sociale, ça va sans doute être une petite réunion familiale ».
Patty, qui vient du Guatemala, espérait pouvoir revoir ses beaux-parents pour Noël. « Comme nous ne savons toujours pas si nous aurons la possibilité de voyager pendant cette période, je suis en train de réfléchir à quelques activités qu'on pourrait faire ici, à North Somerset ». Elle a déjà plein d'idées, comme des projets de développement personnel, du sport et des recettes à tester. Patty a même fait une liste des endroits qu'elle voudrait visiter en 2021 ! « Comme on le dit si bien en Angleterre, « Keep calm and carry on... » (Restez calme et avancez) ».
Du côté de l'Espagne, qui est de nouveau confinée, on préfère jouer la carte de la prudence. C'est ce que nous indique Chrystel : « Nous n'avons pas prévu grand-chose. J'attends de voir comment évoluera la situation. Si la France est encore en confinement et que l'on a pas possibilité de se réunir en famille, je passerai les fêtes en Espagne ». Même son de cloche en Andalousie, avec Nadine qui avait également prévu de revoir sa famille en France pour les fêtes : « Si ce n'est pas possible, nous resterons chez nous en Andalousie. Il y a pire ! Et puis malheureusement nous n'avons pas le choix », concède-t-elle. Jacqueline, une expatriée suisse en Espagne, passe généralement les fêtes de fin d'année à Benidorm Palace. « Cette année, rien de rien. Nous resterons chez nous et passerons la veille de Noël avec quelques amis ». Alain, un expatrié français, souhaite pour sa part pouvoir se rendre au restaurant avec quelques amis pour faire la fête : « S'ils décident de fermer de nouveau les restaurants, nous n'aurons pas d'autre choix que de rester chez nous ».
Aux États-Unis, où les fêtes de fin d'année sont généralement célébrées en grande pompe, ce sera vraisemblablement le calme plat. D'ailleurs, les organisateurs de nombreux événements, comme la Saint Sylvestre du Times Square, ont choisi de passer au virtuel. Un petit nombre de personnes seront admises sur les lieux afin d'échanger sur les thématiques, les défis et les inspirations qu'a apportés l'année 2020. Ainsi, n'importe qui pourra y assister grâce au dispositif numérique qui sera mis en place. Néanmoins, cela n'empêchera pas les expatriés aux États-Unis de passer les fêtes à leur manière. Sylvain, qui vit en Floride depuis de nombreuses années, nous parle de ses projets : « Je vais passer 8 jours dans le sud des Appalaches, la montagne me manque. La Floride, c'est bien mais c'est d'un plat ! ». Quant à Olivier, un Français qui vit en Californie, il part passer Thanksgiving en compagnie de son épouse chez leur fille à Los Angeles. « Nous y serons pour une dizaine de jours ».
Pour Andy, un Australien au Vietnam, il n'est pas question de rentrer dans son pays d'origine pour les fêtes : « Je vais me contenter de prendre un verre avec des amis, partager un repas avec mes proches et regarder les feux d'artifices depuis le toit de ma maison ». La simplicité sera donc de mise cette année.
