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Francophones : où partir quand on souhaite faire carrière à l'étranger ?

francophone
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Écrit parAsaël Häzaqle 24 Juin 2022

C'est la 5e langue mondiale, et la seule, avec l'anglais, à être parlée sur les cinq continents. Selon les chiffres de l'observatoire de la francophonie, les personnes utilisant le français au quotidien sont actuellement 255 millions ; les francophones, eux, sont 321 millions. 

Si l'anglais reste la première langue commerciale au monde, le français garde de sérieux atouts, surtout dans les villes cosmopolites et/ou à forte présence francophone. Quelles sont donc ces contrées où il fait bon de parler français ?

Francophones : les villes où s'expatrier pour travailler

La bonne nouvelle vient de Preply, application et plateforme d'apprentissage de langue. Dans une étude de mars 2022 analysant 1,5 million d'offres d'emploi, l'entreprise réalise une cartographie des profils les plus attrayants. La maîtrise de la langue française s'impose comme une compétence recherchée par les entreprises. Si les pays de la francophonie font, sans surprise, partie des meilleurs recruteurs, ils ne sont pas les seuls. Les États-Unis, la Pologne, l'Allemagne, le Royaume-Uni, l'Autriche ou Singapour recherchent aussi des francophones. Selon l'étude de Preply, en mars, un peu plus de 5 000 offres d'emploi londoniennes demandaient la maîtrise du français. C'est 1667 à Toronto, et 1577 à New York.

Les secteurs demandant le plus la maîtrise du français sont, là aussi, sans surprise, ceux ouverts à l'international et/ou ayant un marché régional avec d'autres États de la francophonie. Commerce, marketing, communication, télécommunication, finance, banque, enseignement… Le secteur tertiaire est un gros pourvoyeur d'emplois pour les francophones. La digitalisation des échanges rend leur profil encore plus attrayant pour les recruteurs, surtout s'il est combiné avec la maîtrise d'autres langues, langue locale et anglais en tête. Les secteurs de la santé et de l'industrie ne sont pas à négliger pour autant, bien au contraire. La langue française reste un atout sur le CV, et permet même d'obtenir un meilleur salaire. Toujours selon l'étude, les francophones travaillant à Toronto gagnent en moyenne 137 500 euros annuels. Ottawa et Chicago rémunèrent tout aussi bien, respectivement 115 700 et 103 700 euros. Les pays européens arrivent derrière : 93 900 euros en moyenne en travaillant à Karlsruhe (Allemagne), 65 700 euros en travaillant à Milan.

Travailler à l'étranger pour un francophone : à quoi faut-il s'attendre ?

Si le Canada est tant apprécié par les francophones, c'est, notamment, grâce à « l'avantage » qu'il offre. Le français est, avec l'anglais, la langue officielle du pays. L'on pense souvent au Québec, qui concentre une forte communauté francophone. Les autres provinces, comme l'Ontario ou la Colombie britannique, ont aussi une communauté francophone. Mais tout miser sur le français est une erreur.

S'expatrier est, certes, plus facile lorsque l'on n'a pas à apprendre la langue du pays d'accueil. C'est par exemple le cas si l'on maîtrise déjà la langue. Mais même dans ce cas, il existe des langues secondaires qu'il est bon d'apprendre pour son intégration. Le cas des pays recrutant des francophones est encore différent, puisque la langue officielle n'est pas le français (même au Canada, il faut aussi parler anglais). Même si l'on s'expatrie pour le travail, l'on ne passera pas sa vie au bureau à parler français. Sans maîtrise de la ou des autres langues parlées dans le pays, l'on risque de s'exclure de la vie sociale.

Les francophones ne doivent pas donc s'attendre à se réfugier dans des « quartiers français » où tout leur serait familier. Au contraire, ils ont tout à gagner à préférer loger hors des communautés francophones, ou du moins, à multiplier les échanges avec les non-francophones. C'est là le vrai but de l'expatriation. S'ouvrir à la culture locale. Être recruté en Pologne, en Allemagne, en Australie ou en Afrique du Sud (notamment) pour ses compétences en français n'autorise donc pas à faire l'impasse sur l'apprentissage de la langue locale.

Faut-il tout capitaliser sur le français ?

Les francophones doivent garder à l'esprit que leur maîtrise du français ne fait pas tout. Certains font l'erreur de tout capitaliser sur le français, oubliant que des millions d'autres parlent cette langue. L'atout du français ne masque pas l'obligation de compétence dans le domaine professionnel visé. La mondialisation rend la compétition de plus en plus rude. Les non-francophones sont de plus en plus nombreux à apprendre le français pour booster leur CV. La maîtrise du français est un sérieux atout pour s'expatrier, mais toujours combiné avec d'autres compétences : maîtrise de la langue locale, de l'anglais, compétences techniques, savoir-être… C'est bien l'ensemble de ces facultés qui mettra en avant les candidatures des futurs expatriés, pour une véritable expérience de vie à l'étranger.

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A propos de

Titulaire d'un Master II en Droit - Sciences politiques ainsi que du diplôme de réussite au Japanese Language Proficiency Test (JLPT) N2, j'ai été chargée de communication. J'ai plus de 10 ans d'expérience en tant que rédactrice web.

Commentaires

  • marc1965
    marc1965il y a 2 ans
    C'est déjà une aliénation de travailler dans notre société, faut-il encore renoncer, à raison de huit heures par jour, à tout ce que véhicule notre langue ?
    Notre histoire, un schéma de pensé, notre identité culturelle.
    Faut-il céder à l'uniformisation de la communication dans une autre langue non maternelle dont nous ne maîtriserons pas les subtilités.
    Doit-on rendre les armes devant d'insidieuses obligations ? que reste-t-il aujourd'hui  des langues mortes ? Ce qui ne manquera d'arriver à la langue Française si nous capitulons devant l’hégémonie de l'anglais.
    Faites attention parlez avec des zéro et des uns et vous raisonnerez comme un ordinateur, parlez anglais et dans plusieurs génération nous raisonnerons comme des anglo-saxons.
    Quelle tristesse...

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