Partie en sac à dos découvrir le monde avec son mari, Marion a posé ses valises à Bali où elle a fondé une famille et ouvert un refuge pour sauver les nombreux chiens balinais abandonnés. Cette expatriée française nous raconte un bout de son histoire.
Pourriez-vous nous raconter comment votre aventure en Asie a commencé et ce que vous faisiez avant Bali ?
Avant Bali, je travaillais à Paris en tant que responsable marketing pour des start-up et j'ai décidé de tout quitter pour faire un voyage en sac à dos avec mon mari. Et du coup, on a traversé une vingtaine de pays en sac à dos avant de décider de poser nos valises à Bali.
Pourquoi avez-vous décidé de vous installer à Bali et que faisiez-vous au début de votre arrivée sur l'île ?
On a décidé de poser nos valises à Bali pour s'entraîner, pour devenir instructeurs d'apnée, donc moniteurs d'apnée. On a aussi un diplôme en plongée bouteille. Le but de base en arrivant à Bali, c'était vraiment de se développer dans ce secteur-là et de vivre un petit peu l'expatriation à Bali qui est une super île pour travailler en ligne mais aussi pour se développer dans le milieu de la plongée. Puis, je suis tombée enceinte et les plans ont évolué.
Vous avez finalement créé refuge pour aider les chiens errants de Bali ? Pouvez-vous nous parler du refuge et de ce qui vous a motivé à le faire ?
En effet, j'ai voulu ouvrir Miko, un refuge dédié aux chiots parce qu'en fait, ici, il y a vraiment un problème de surpopulation de chiens. Surtout dû à la crise que vivent les Balinais et qui n'ont pas assez d'argent pour stériliser leurs chiens et encore moins pour s'occuper de leurs portées. Il y a donc eu pas mal d'abandons dont j'ai fait les frais pendant ma grossesse en 2021.
J'ai trouvé pas mal de petits chiots abandonnés que j'ai pris sous mon aile pour leur trouver une famille d'adoption. J'ai trouvé ça super. Je me suis sentie très utile et j'adore les chiens depuis que je suis toute petite. Ça a été une vocation et je me suis dit pourquoi pas en fait créer un refuge. J'ai donc fait une campagne de financement participatif grâce à mon Instagram « Voyage de Marion » et ça a super bien marché. En trois semaines, j'ai réussi à lever les fonds pour construire le refuge. Miko est ouvert depuis janvier 2022 et tout se passe plutôt bien.
Le projet a-t-il bien été reçu des locaux ?
Oui, ça a été plutôt bien reçu par les locaux. Il y a un besoin. Après, je fais quand même ça de mon côté et ne communique pas trop dessus pour éviter justement que les locaux ne viennent me lancer des chiens par-dessus le mur parce que c'est déjà arrivé. J'essaye de garder ça un petit peu secret. Quand quelqu'un trouve un chiot, on m'appelle et je vois si je peux le prendre. J'ai des critères aussi pour prendre les chiots et une limite de dix chiots en ce moment.
Comment se passe votre intégration au quotidien et celle de votre famille ?
Super ! On a une très bonne intégration. On côtoie beaucoup d'expatriés français puisqu'on habite sur un spot de plongée connu avec beaucoup de Français qui y habitent et sont instructeurs de plongée. Donc une super intégration.
Les Balinais sont très gentils même envers nous les expatriés. Ce n'est vraiment pas difficile de s'intégrer ici. On est une petite communauté donc on est très content à Bali.
Avec un peu de recul, y a-t-il des choses que vous auriez faites différemment ?
Non, pas forcément. L'intégration ? Non, parce qu'au final, on a réussi à se créer un cercle d'amis. Aussi, parce que je suis tombée enceinte et tout a été chamboulé pour moi. Donc, non, je ne ferais pas les choses différemment parce que du coup, ça voudrait dire que je n'aurais pas eu mon enfant. Au contraire, les petits imprévus de la vie nous emmènent à des choses complètement inédites et bien meilleures, au final, que ce que j'avais prévu à la base. Je suis très contente de ce que j'ai fait ici et de l'avenir qui nous attend à Bali.
Avez-vous des conseils pour les expatriés qui envisagent de s'installer à Bali, notamment ceux qui pensent y monter un business ?
Alors mon conseil, c'est de bien se renseigner au niveau de la loi, parce qu'à Bali et en Indonésie, c'est très compliqué d'ouvrir un business et de travailler. On ne peut pas prendre le travail d'un local. Il faut donc faire très attention à bien s'entourer d'un avocat et d'une agence pour avoir tous ses papiers. Monter un business, ça coûte cher et il faut bien se renseigner sur la législation qui est très compliquée. En tant qu'étranger, c'est possible bien évidemment, mais il faut être prêt à sortir un bon billet pour toutes les paperasses en sachant que quand on monte un business à Bali, il faut forcément employer des Balinais.
On ne peut donc pas vraiment travailler dans son propre business parce que si on ouvre un restaurant, par exemple, les emplois de cuisiniers ou de serveurs devront être gardés pour les Balinais.
En revanche, travailler en ligne en tant que digital nomade, là, c'est différent. C'est beaucoup plus simple parce qu'on travaille en ligne, on ne prend le travail de personne. C'est vraiment deux choses différentes donc il faut bien se renseigner sur les deux points par rapport aux visas, à la législation, etc. Il y a beaucoup de choses qui sont assez compliquées ici mais il faut juste s'entourer des bonnes personnes et contacter des agences qui s'occupent de faire la paperasse pour vous.
Vous imaginez-vous rester longtemps à Bali ? Comment voyez-vous la suite de votre aventure ?
Alors oui, je me vois vivre longtemps à Bali parce qu'on a pris des chiens, parce que j'ai construit mon refuge. Et, surtout, parce qu'on est en train de fonder une famille. On a déjà eu un enfant, possiblement un deuxième bientôt. Donc oui, je me vois vivre à Bali pendant assez longtemps parce qu'on aime cette île. Donc si la vie nous le permet, on restera ici plus longtemps.
Et comment on voit la suite de notre aventure ? Alors ça… J'avoue qu'on se projette peu. On n'est pas trop le genre de personnes à se projeter, à créer des projets sur le long terme. On aime notre vie ici, on travaille un peu en ligne et moi je travaille beaucoup avec le refuge. Peut-être agrandir le refuge dans le futur et essayer de m'associer à des autres associations ici, faire quelque chose d'un peu plus structuré, surtout sur le refuge, parce que là, c'est vraiment le début.
On verra ce que l'avenir nous réserve mais Bali c'est vraiment un super endroit pour vivre. Il y a des choses bien et d'autres moins bien. Comme partout, quand on s'expatrie, il est impossible de trouver le pays parfait. Il y aura toujours des désavantages, des choses, des inconvénients qu'on n'aime pas dans un pays. Alors il faut bien peser le pour et le contre, entre ce qu'on aime en France et ce qu'on n'aime pas, ce qu'on aime à Bali, ce qu'on n'aime moins et en tirer ses conclusions.