La pandémie de COVID-19 a changé les habitudes de travail dans le monde entier. La plupart des salariés peuvent désormais choisir d'exercer à domicile ou en mode hybride. Certains aiment, d'autres non. Et que ce soit pour travailler à distance ou pour goûter à une nouvelle expérience, les expatriés choisissent souvent de s'installer dans les îles. À Ibiza et Majorque, en Espagne, par exemple, un résident sur cinq est un expatrié. Ce dernier recherche généralement une ambiance de vacances permanente lorsqu'il s'y installe. Il se laisse séduire volontiers, par les paysages, les plages, les lagons, les collines, les chutes d'eau ou les volcans à explorer, selon l'île où il choisit de vivre. Après le travail, il a toujours l'option de se rendre à la plage pour admirer le coucher de soleil en sirotant un cocktail !
Comment est la vie dans une île ? Entre mythe et réalités
Gaëlle Gilles est professeure de français et vit à Mayotte depuis 5 ans maintenant. Elle a quitté la France métropolitaine car elle voulait vivre une nouvelle expérience. « Je ne voulais pas rester en région parisienne. J'avais aussi envie de voyager et de découvrir autre chose. » Vivre sur une île n'est pas toujours un rêve comme nous le rappelle Gaëlle, même si : « C'est comme vivre dans un autre endroit avec ses avantages et ses inconvénients. Il fait toujours beau, le climat est agréable, c'est très orienté nature et très différent de la vie en métropole. On porte des shorts ou des robes toute l'année et les gens y sont beaucoup plus détendus. Presque tout le monde est très accueillant et il est très facile de rencontrer des gens. »
Et Mayotte, comme de nombreuses îles en développement, vient aussi avec son lot de difficultés. « Très fréquemment nous subissons des coupures d'eau. Cela nous est arrivé déjà pendant plusieurs mois avec des coupures jusqu'à deux fois par semaine. En plus, on n'y trouve pas de tout, particulièrement les grandes marques. Il y a aussi un niveau élevé d'insécurité dû à l'immigration clandestine », partage Gaëlle.
Cependant, de nombreuses recherches tendent à prouver que l'immigration ne fait pas nécessairement augmenter la violence. Michaël Light, criminologue à l'université du Wisconsin, à Madison, a constaté que l'immigration clandestine n'a pas entraîné de hausse vertigineuse de la violence au cours des trois dernières décennies aux États-Unis. Paradoxalement, selon Light, ce qui peut donner un sentiment d'insécurité dû à l'immigration, c'est le manque de politiques publiques pour aider les migrants. Selon un autre article de Laurent Faret en 2020, la migration sans gestion adéquate peut pousser à la prolifération de bidonvilles autour des « métropoles », ce qui accentue des problématiques nouvelles, liées à l'exploitation des nombreux migrants, telles que : l'insalubrité, la criminalité, la pollution et d'autres vulnérabilités.
Cela vaut-il la peine de vivre dans une île ?
Pour Gaëlle, la vie dans les îles vaut toujours la peine d'être vécue, ne serait-ce que pour ses points positifs : « Il y a le soleil, la mer, les gens agréables, et aussi cette impression que chaque semaine on est en vacances. Je passe mes dimanches à aller voir des dauphins ou des tortues. Au-delà de la bonne humeur des gens, la culture mahoraise est très différente de celle de la métropole, et la nourriture locale y est incroyable. » Les écarts de températures n'y sont pas extrêmes non plus. En été comme en hiver, il y fait toujours bon. Le mercure ni ne monte, ni ne baisse abruptement comme dans les métropoles. Et puis, la vie, en général, n'est pas aussi chère dans les îles. Même si les expatriés vivent dans des zones plutôt touristiques toujours un peu plus chères qu'ailleurs, le coût global de la vie y est considérablement inférieur, comparé à celui du Royaume-Uni, des États-Unis ou dans la plupart des pays d'Europe.
Pour l'instant, Gaëlle envisage de rester quelques années de plus. « Je n'ai pas envie de revenir vivre en France pour le moment. Si je quitte Mayotte, ce sera pour une autre île. J'aime ce lieu où nous sommes aussi déconnectés de la réalité. Nous ne subissons pas toute la pression négative des médias. On ne vit pas la COVID-19 de la même manière, c'est beaucoup plus cool et détendu. J'aime beaucoup Mayotte et en termes de travail, j'ai aussi eu des opportunités que je n'aurais jamais eues en France. »