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Que faire quand les catastrophes naturelles font partie de la vie d'expatrié ?

couple looking at damage after natural disaster
Shutterstock.com
Écrit parAmeerah Arjaneele 23 Septembre 2022

S'adapter à la vie à l'étranger signifie s'adapter non seulement à une nouvelle culture, mais aussi à un nouvel environnement naturel, y compris les risques qui y sont associés. Comment se préparer lorsqu'on s'installe dans un pays qui est souvent confronté à des catastrophes naturelles ? Où trouver des informations et de l'aide en cas de catastrophe ?

Évaluer la vulnérabilité de votre pays d'expatriation

Avec l'accélération du changement climatique, de nombreuses destinations populaires pour l'expatriation sont de plus en plus vulnérables aux catastrophes naturelles. Avant même de prendre l'avion, il est important d'effectuer des recherches sur la vulnérabilité de votre nouveau pays au changement climatique et à la fréquence des catastrophes naturelles auxquelles il est confronté. Ainsi, vous serez à même de prendre des mesures de précautions.

Les pays de la Ceinture de feu du Pacifique (l'Asie de l'Est, la côte ouest du continent américain, la Nouvelle-Zélande et les îles de l'océan Pacifique) sont particulièrement vulnérables aux éruptions volcaniques, aux tremblements de terre et aux tsunamis. Les petites îles comme l'archipel des Maldives et l'île Maurice sont vulnérables aux inondations, surtout le long du littoral, où les expatriés aiment bien s'installer afin d'être plus près de la plage. Une grande partie de l'Australie est vulnérable aux incendies de forêt, qui sont des feux de brousse rendus incontrôlables par le changement climatique. La Chine, l'Europe et d'autres parties du monde ont connu des vagues de chaleur intense, également causées par le changement climatique, durant ces dernières années. Ce ne sont là quelques exemples de certains risques climatiques dans différentes parties du monde.

Comment se préparer face à une catastrophe naturelle

Les pays qui sont vulnérables aux catastrophes naturelles ont généralement mis en place un système de gestion visant à minimiser les dégâts et de permettre un retour à normale dans les plus brefs délais après un désastre. Des exercices face aux tremblements de terre, par exemple, sont organisés régulièrement par les écoles et les villes japonaises : les habitants, y compris les enfants, apprennent à se mettre à l'abri au son des sirènes d'alarme, à s'organiser entre collègues ou camarades de classe pour qu'ils quittent un immeuble en toute sécurité, à utiliser les extincteurs et à prodiguer les premiers soins. La plupart des immeubles au Japon, même les gratte-ciel, ont été construits pour résister aux séismes, les structures sont plus susceptibles de se balancer que de s'effondrer.

Un autre exemple de préparation de catastrophes : les autorités australiennes ont créé « Emergency WA » en Australie occidentale. C'est un site web qui affiche sur une carte les dernières informations relatives à tous les dangers dans cette région, qu'ils soient naturels ou causés par l'homme, y compris les signes avant-coureurs comme les petits feux de brousse. La « Federal Emergency Management Agency » (FEMA) des États-Unis, l'Agence fédérale américaine de gestion des urgences, dispose d'une application téléchargeable similaire qui non seulement fait un suivi en temps réel des événements météorologiques, mais indique également l'emplacement des abris d'urgence dans votre région. Vous devez vérifier si votre pays d'expatriation dispose de ressources technologiques similaires. Bien évidemment, vous devez suivre de près le bulletin météorologique dans votre pays d'expatriation à travers les sources traditionnelles telles que la télévision et la radio.

En faisant l'acquisition ou en louant un logement dans une zone à risque, il est important de souscrire à assurance habitation ou à une assurance locative qui couvrira toute éventuelle catastrophe naturelle. Les incendies, les tornades et les dommages provoqués par la neige sont généralement couverts par les plans d'assurance standard, selon Investopedia, mais tel n'est pas le cas pour les inondations et les tremblements de terre. Les dégâts des eaux causés par la rupture d'un tuyau sont inclus dans un plan standard, mais ils sont considérés comme étant différents d'une inondation en tant que catastrophe naturelle. Vous devez donc souscrire à une police supplémentaire contre les inondations ou les tremblements de terre en plus de votre assurance standard. Ces polices sont coûteuses, mais certaines sont subventionnées par l'état dans les régions à haut risque. À titre d'exemple, le « National Flood Insurance Program », le Programme national pour l'assurance contre les inondations, aux États-Unis, subventionne certaines assurances contre les inondations. Au Japon, l'assurance contre les séismes peut être ajoutée à votre assurance incendie.

Il est également important d'avoir un kit d'urgence dans votre maison ou votre voiture. Que doit contenir ce kit ? La Croix-Rouge et la « Ready Campaign » du gouvernement américain recommandent d'avoir de l'eau potable, des aliments prêts à consommer et non périssables (du bœuf séché, des conserves, par exemple) pour une semaine, un ouvre-boîte, un couteau suisse et d'autres outils comme des clés, une lampe de poche, un téléphone portable avec des chargeurs, un transistor, des piles de rechange, une trousse de premiers soins, des médicaments essentiels pour une semaine, des vêtements chauds et des chaussures solides, une couverture, des masques (pour filtrer l'air contaminé), un sifflet (pour appeler à l'aide), des bâches en plastique et du ruban adhésif (pour créer un abri), des lingettes humides (pour l'hygiène personnelle), des sacs poubelle, une carte de la région, une copie des documents personnels (passeport, justificatif de domicile, carte d'identité, polices d'assurance par exemple), les coordonnées des proches et des personnes à contacter en cas d'urgence, et un peu d'argent liquide supplémentaire dans votre trousse d'urgence.

Il est préférable d'avoir une deuxième trousse d'urgence dans votre voiture au cas où il ne serait plus possible d'entrer dans votre maison pour récupérer la première. Vous devez avoir déjà repéré les voies d'évacuation à l'intérieur de votre maison en cas d'incendie ou d'inondation. Votre famille devrait également décider d'un point de rencontre (localisable sur la carte d'urgence) au cas où vous seriez séparés pendant une catastrophe.

À qui s'adresser pour obtenir des informations ou de l'aide

Vous pouvez évidemment vous renseigner auprès de l'ambassade de votre pays et de votre entreprise (surtout si vous êtes affecté à l'étranger dans le cadre d'un programme d'expatriation) sur leurs plans d'évacuation. Vous devriez laisser votre adresse et vos coordonnées à l'ambassade afin qu'elle sache où vous trouver en cas d'urgence.

En plus d'avoir le numéro de la police locale et des pompiers, gardez également dans votre trousse d'urgence le numéro des organisations de secours comme la Croix-Rouge et l'Unicef. Les forces vives locales sont également importantes - rejoignez des groupes d'expatriés ou de citoyens sur les réseaux sociaux qui peuvent s'entraider en cas d'urgence. L'expérience des autres expatriés peut être une source riche en informations, surtout lorsque les autorités locales ne fournissent pas de directives suffisamment claires.

Par exemple, sur le forum d'Expat.com, Camie127, une Américaine d'origine haïtienne cherchant des informations sur son déménagement en République dominicaine, cherchait des conseils pour choisir une zone où les tremblements de terre sont moins susceptibles de se produire. Camie127 a souffert de SSPT (syndrome de stress post-traumatique) après le séisme de 2010 en Haïti et ne souhaite pas revivre une telle expérience. D'autres expatriés en République dominicaine lui ont conseillé de déménager dans le nord de l'île et d'opter pour une maison de construction récente, car les anciennes maisons n'ont pas été réalisées selon les règles parasismiques relativement nouvelles.

Sur un le forum Philippines d'Expat.com, des expatriés partagent leurs expériences pour apprendre à reconnaître les signes d'un tremblement de terre. Par exemple, Nz0, un expatrié français qui vivait aux Philippines en 2016, raconte qu'au début, il pensait que les légères secousses étaient issues de sa migraine ou de son indigestion. Ces témoignages de première main donnent des informations nuancées qu'il est difficile de trouver dans les directives générales, comme le fait de prêter attention aux secousses qui pourraient d'abord sembler toutes banales.

Se remettre d'une catastrophe naturelle

Vivre une catastrophe naturelle peut être très traumatisant, au point de provoquer un syndrome de stress post-traumatique (SSPT), de l'anxiété et une dépression. C'est particulièrement le cas si une personne a perdu sa famille, ses amis ou des biens importants lors de la catastrophe, ou si elle a frôlé la mort.

Les expatriés envisagent souvent de rentrer chez eux ou de s'installer dans un autre pays (ou une autre région) après de telles expériences. Par exemple, sur le forum d'Expat.com, pby92, un expatrié français aux Philippines, raconte que son lit a tremblé « comme dans un remake de l'Exorciste » pendant un tremblement de terre, ce qui l'a amené à envisager sérieusement de s'installer en Thaïlande. Un autre expatrié aux Philippines, qui est originaire de Suède, indique qu'il a choisi de vivre à Palawan, plutôt que dans les autres îles ou provinces de l'archipel, parce que des tremblements de terre moins intenses y ont été ressentis.

« Wave », une biographie de l'économiste sri-lankaise Sonali Deraniyagala est recommandée pour en savoir plus sur le processus de deuil après avoir vécu une catastrophe naturelle. Sonali Deraniyagala a perdu ses parents, son mari et ses deux fils, soit toute sa famille, lors du tsunami survenu sur la côte sri-lankaise en 2004. Si vous souffrez de syndrome de stress post-traumatique après une catastrophe naturelle, il est recommandé de se tourner vers un thérapeute. Après les grandes catastrophes naturelles, les thérapies sont souvent fournies gratuitement par les autorités publiques et les ONG.

Sur le plan financier, après avoir été touché par une catastrophe naturelle, vous serez probablement éligible pour des allocations, des subventions et des prêts. Par exemple, en Australie, si vous pouvez démontrer que vos revenus ont été affectés par une catastrophe naturelle à court terme, il est possible de toucher une Allocation de rétablissement après une catastrophe, la « Disaster Recovery Allowance » (DRA), pendant 13 semaines.

Aux États-Unis, vous pouvez bénéficier d'un prêt à faible taux d'intérêt, appelé la « Small Business Administration's Disaster Loan », pour relancer votre entreprise après une catastrophe naturelle, ainsi que d'un allégement fiscal lorsque vous remplissez vos formulaires annuels de l'IRS. En effet, si votre région a été déclarée zone de catastrophe majeure par le gouvernement fédéral américain, vous pouvez déduire vos pertes estimées de votre prochaine déclaration d'impôts.

Après le terrible tremblement de terre et le tsunami de 2011, le gouvernement japonais a mis en place le programme de création d'emplois « Japan as One » afin de fournir une aide financière aux personnes affectées. Les victimes ont été employées dans des projets de reconstruction publics, et les entreprises ont reçu des subventions pour embaucher des victimes, entre autres. La prestation d'assurance-emploi, qui prévoit le versement d'une allocation aux personnes ayant perdu leur emploi pour des raisons indépendantes de leur volonté (ici une catastrophe naturelle majeure), a également été étendue sur une plus longue période.

Bien qu'une catastrophe naturelle soit une expérience très difficile à vivre, avec le bon système de soutien, et selon l'ampleur des pertes ou dommages subis, il est tout de même possible de s'en remettre, tant sur le plan émotionnel que financier. Et dans les cas où vous ne pouvez pas complètement vous en remettre, le plus important est de parvenir au moins à reprendre une vie relativement normale.

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A propos de

Ameerah est chargée de cours et tutrice privée enseignant l'espagnol et le mandarin à l'île Maurice. Elle a aussi été traductrice indépendante, éditrice et rédactrice de contenu pendant une décennie. Elle a vécu à Madrid et à Pékin.

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