![vivre en Martinique](https://www.expat.com/images/upload/7/9/4/4/1672920069-martinique-news_item_slider-t1672920069.jpg)
On les définit encore trop souvent à travers les images toutes faites de plages de sable fin, de soleil et de cocotiers. Mais ces images sont loin de refléter toute la richesse et la beauté des territoires d'outre-mer, qui ont chacun leur identité propre. Partir vivre dans un territoire d'outre-mer permet de s'en rendre compte. Mais comment appeler ces personnes qui quittent la métropole pour s'établir en territoire d'outre-mer ?
Qu'est-ce qu'un territoire d'outre-mer ?
Comme son nom l'indique, un territoire d'outre-mer est un territoire qui se situe au-delà des mers, par rapport à une métropole donnée. La France, par exemple, compte un Pays et Territoires d'Outre-mer (Nouvelle-Calédonie), 5 Collectivités d'Outre-mer (Saint-Martin, Saint-Pierre et Miquelon, Saint-Barthélémy, Wallis-et-Futuna, et la Polynésie française). À cette liste s'ajoutent 5 Départements et Régions d'Outre-mer, dont 2 Départements et régions (la Guadeloupe et la Réunion), et 3 Collectivités territoriales uniques (la Martinique, la Guyane et Mayotte). Il faut aussi compter les 5 districts qui forment les Terres Australes et Antarctiques françaises (ces terres sont inhabitées) et Clipperton, qui bénéficient d'un statut spécial. Toutes ces terres constituent la République française, au même titre que la France métropolitaine.
Qu'est-ce qu'un expatrié ?
Contrairement à son homologue « immigré », le mot « expatrié » a toujours été à la mode. Pourtant, si l'on prend sa définition stricte, il ne concerne qu'une poignée d'individus. En effet, au sens strict, l'expatrié est celui qui part exercer une mission à l'étranger dans le cadre d'un contrat d'expatriation. Il quitte donc temporairement son pays (quelques années en général) pour son travail. Or, la majorité des « expatriés » d'aujourd'hui part sans contrat d'expatriation. Les expatriés sont plutôt étudiants, salariés ou en recherche d'emploi, en reconversion, conjoint suivent, en voyage de découverte. Ils sont donc immigrés – terme désignant toute personne qui quitte son pays pour en rejoindre un autre (les expatriés rentrent aussi dans cette catégorie).
Pas d'expatriation entre la métropole et les territoires d'outre-mer
Partant de ces définitions, un métropolitain qui part vivre en territoire d'outre-mer ne s'expatrie pas : il déménage. On entend et on lit pourtant souvent cet abus de langage. Ceci s'explique en partie par la distance géographique entre la métropole et les territoires d'outre-mer.
Si l'on reprend l'exemple de la France, sa partie métropolitaine et ses parties d'outre-mer sont séparées par des milliers de kilomètres. Mais cela ne justifie bien sûr pas l'emploi du mot « expatriation ». Un Français qui quitte la métropole pour la Nouvelle-Calédonie reste toujours en France. Il change juste de région, comme s'il quittait la région bretonne pour aller dans le Bordelais. Par contre, un Coréen qui part vivre en Nouvelle-Calédonie réalise une expatriation (ou immigration, les deux termes renvoyant à une même réalité).
Le rapport entre une métropole et ses territoires d'outre-mer peut aussi expliquer la confusion. On définit toujours les territoires d'outre-mer (TOM) par rapport à leur métropole. L'histoire et la colonisation ne sont jamais loin, et ont laissé des traces. Pour beaucoup de métropolitains, les TOM sont une destination lointaine et touristique, qu'ils n'assimilent pas toujours au « pays véritable » (qui serait la métropole). En parlant de « la France », on parle bien plus souvent de « la France métropolitaine », oubliant qu'elle est bien plus large que le traditionnel hexagone.
Vivre dans un territoire d'outre-mer : avantages et inconvénients
Les avantages sont nombreux, pour peu que l'on prenne le temps de les chercher. La première chose dont on parle, c'est le fameux décor de carte postale. Oui, soleil, plage et mer sont au rendez-vous. Mais ils ne sont pas les seuls paysages des TOM, loin de là. Chaque territoire a son univers propre, ses quartiers avec chacun leur identité. Paysages volcaniques, plaines, forêts, jardins, montagnes, quartiers urbains, quartiers résidentiels… Tous ces espaces font l'identité de chaque territoire d'outre-mer. Il faut bien sûr ajouter des cultures fortes, faites de traditions, de richesses linguistiques, de valeurs d'accueil, d'hospitalité et d'entraide.
Mais vivre dans un territoire d'outre-mer coûte cher, plus cher qu'en métropole. De 10 à près de 50 %, selon le territoire. Des chiffres en hausse avec l'inflation, et surtout, malgré les annonces gouvernementales d'inverser la tendance. La question du pouvoir d'achat reste un sujet de crispation pour les habitants. À cela s'ajoute un taux de chômage parfois plus élevé qu'en métropole (les chiffres varient selon les territoires concernés).
Vivre dans un territoire d'outre-mer : les conseils en plus
Oublier ses préjugés est un prérequis. L'outre-mer n'est pas un pays étranger de la métropole. Les deux ensembles forment le pays. Comprendre cela est fondamental pour employer le bon vocabulaire. Un métropolitain ne s'expatrie pas en outre-mer : il déménage. Il n'est pas étranger en outre-mer, pas plus que les autres habitants. Tous sont des ressortissants d'un même pays.
Ne pas rester dans un entre-soi métropolitain. Déménager à des milliers de kilomètres pour ne retrouver que ses semblables n'a pas de sens. Il faut éviter de ne voir un territoire d'outre-mer qu'à travers le prisme des rares informations diffusées à la télévision métropolitaine (lors des élections, lors d'incidents violents).
Apprendre la langue maternelle du territoire d'outre-mer est tout aussi indispensable. Trop de métropolitains ne parlent encore que la langue nationale. Se faisant, ils se coupent du monde social et professionnel. En Martinique, par exemple, la langue officielle est le français. Mais le créole est la langue maternelle. Les deux langues sont d'ailleurs enseignées à l'école. D'autres langues sont également parlées : l'espagnol, l'anglais, le portugais, l'arabe, l'italien et le chinois.
Faire un premier voyage de reconnaissance et fuir les quartiers touristiques est un bon moyen pour apprécier la vie dans le territoire d'outre-mer qu'on a choisi.