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Surmonter le sentiment de non-appartenance en tant qu'expat : c'est possible !

jeune homme seul faisant face a la mer
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Écrit parNatallia Slimanile 07 Avril 2023

Le parcours d'un expatrié est souvent rempli d'aventure, d'euphorie et d'opportunités en termes de développement personnel. Cependant, hormis l'attrait des nouvelles expériences, il y a un défi implicite auquel de nombreux expatriés sont confrontés : le sentiment de ne pas être à sa place. En s'embarquant dans cette odyssée mondiale, les expatriés doivent faire face à une diversité complexe d'émotions et de défis, dont l'adaptation à de nouvelles cultures, langues et normes sociales.

Dans cet article, nous allons tenter d'examiner les facteurs qui contribuent au sentiment de non-appartenance des expatriés et d'offrir des pistes sur la manière de naviguer sur ce terrain émotionnel.

Pourquoi les expatriés peuvent-ils avoir le sentiment de ne pas être à leur place ? 

Les expatriés éprouvent souvent un sentiment de non-appartenance en raison d'une variété de facteurs qui peuvent rendre difficile l'adaptation à un nouvel environnement. Certains des facteurs clés qui contribuent à ce sentiment sont notamment : 

  • Le choc culturel : s'installer dans un nouveau pays peut être une expérience déroutante en raison des différences culturelles considérables. Les expatriés se retrouvent souvent aux prises avec des coutumes, des normes sociales et des valeurs qui ne leur sont inconnues, ce qui peut les amener à se sentir désorientés et déconnectés de leur nouvel environnement.

Dans son blog et son récit sur le déracinement des expatriés, Gabriela Encina, psychologue expatriée, explique en détail ce qui a fait qu'elle ne s'est pas sentie à sa place dans son pays d'expatriation : « Mon premier déracinement s'est produit dans mon pays natal, le Chili. Je suis passée d'une ville relativement grande, la ville portuaire de Valparaíso, à la capitale de plus de 8 millions d'habitants, Santiago. Et c'était très, très difficile. Je n'étais pas au fait pas tous les « codes » des habitants de Santiago. Tout le monde avait déjà ses amis de l'école, de l'université et du travail. J'étais quelque peu perdue dans le bus et dans le métro : les gens avaient l'air de partir à l'abattoir. Ils ne souriaient quasiment pas. Je suis aussi arrivée avec plein de préjugés : la capitale est dangereuse, les transports en commun sont une calamité, la pollution est insupportable. » 

  • Les barrières du langage : La communication est essentielle pour nouer des relations et de comprendre son environnement. Lorsque les expatriés sont confrontés à des barrières linguistiques, ils peuvent avoir du mal à s'exprimer véritablement, ce qui entraîne des malentendus et un sentiment d'isolement. En effet, la barrière de la langue peut être assez déroutante et décourageante pour les expatriés.
  • Le mal du pays : Les expatriés peuvent avoir le mal du pays, car les visages, les lieux et les routines familiers de leur pays d'origine leur manquent. Cette nostalgie peut exacerber le sentiment de ne pas appartenir à leur nouvel environnement. 

Dans son blog LaurenonLocation, Lauren, une expatriée en série, explique que le mal du pays est l'un des principaux facteurs qui favorise le retour au pays : « Même en tant qu'expatrié, un sentiment intense de mal du pays peut constituer une surprise indésirable et rendre l'installation dans une nouvelle destination beaucoup plus difficile. Pour de nombreux expatriés avec lesquels j'ai travaillé, le sentiment de manque est considéré comme un facteur décisif dans leur choix de rentrer chez soi, voire de se « rapatrier ». 

  • Le manque de soutien social : Il peut être difficile de se constituer un réseau social dans un nouveau pays, surtout lorsque les connexions existantes sont limitées. Les expatriés peuvent avoir du mal à trouver des personnes ou des groupes avec lesquels ils peuvent partager des intérêts communs, ce qui occasionne un sentiment de solitude et d'isolement.

C'est souvent la raison pour laquelle les réseaux sociaux jouent un rôle important dans la vie des expatriés après leur déménagement.

  • Crises identitaires : Vivre dans un environnement étranger peut amener les expatriés à remettre en question leur propre identité et leur sentiment d'appartenance. Ils peuvent ressentir une perte de leur identité culturelle ou de devoir se débattre pour trouver un équilibre entre leur culture d'origine et leur culture d'accueil.

Dans son blog intitulé Dabbling in Jet Lag, Jen, une expatriée chevronnée, explique comment la traversée de nouvelles barrières culturelles peut conduire à des difficultés d'auto-identification. « Au début, l'excitation de partir à l'étranger éclipse tout le reste. Mais une fois que ce sentiment initial disparaît, il est facile de se sentir désorienté. Vous commencez à vous sentir comme l'éternel étranger et vous vous morfondez de la vie que vous aviez auparavant. En essayant de franchir les barrières culturelles, vous vous retrouvez à explorer différentes versions de votre identité. Plus vous expérimentez cet état de fait, plus vous vous demandez quelle version de vous-même vous pouvez accepter. Vous vous retrouvez pris entre l'exploration et l'engagement, et, c'est cet état d'incertitude qui débouche sur une crise d'identité. » 

  • Discrimination ou préjugés : Les expatriés peuvent être confrontés à la discrimination ou aux préjugés dans leur pays d'accueil en raison de leur nationalité, de leur origine ethnique ou d'autres facteurs. Il peut alors leur être difficile de se sentir acceptés et intégrés dans la communauté locale.

Cet article de Conde Nast Traveller explore les problèmes de racisme et de préjugés auxquels les expatriés noirs sont confrontés dans certaines régions. L'article cite l'expatriée Nathalie Calderon, qui a travaillé en Corée du Sud en tant qu'enseignant d'anglais pendant cinq ans : « Ne vous attendez pas à ce qu'un voyage ou un déménagement à l'étranger soient la solution pour éviter le racisme. La discrimination est ancrée dans de nombreuses cultures, qu'elle soit fondée sur le racisme ou la couleur, et c'est une chose à laquelle vous devrez faire face. » 

  • L'équilibre entre vie professionnelle et vie privée : Les expatriés peuvent subir des niveaux élevés de stress en raison des exigences professionnelles ou des difficultés d'adaptation à une culture de travail différente. Cela peut laisser peu de temps pour les activités sociales et l'épanouissement personnel, ce qui peut contribuer au sentiment de non-appartenance. 
  • Des attentes irréalistes : Certains expatriés peuvent avoir idéalisé leur vie dans leur pays d'accueil, mais lorsqu'ils se trouvent confrontés à la réalité, ils peuvent être déçus. Cela peut encore accroître le sentiment de non-appartenance. 

Claudia Brision, ancienne chercheuse française en neurosciences qui s'est expatriée au Danemark, décrit ce phénomène comme une « violation des espérances ». « La bonne nouvelle, c'est qu'il est possible de modifier ses attentes. Mieux encore, si vous vous préparez avant de partir à l'étranger et si vous vous renseignez à l'avance sur le pays dans lequel vous allez vous installez, vos attentes seront probablement plus réalistes. Comprendre ces facteurs peut aider les expatriés à développer des stratégies pour mieux s'adapter à leur nouvel environnement et surmonter les difficultés liées au sentiment de non-appartenance ».

Comment les expatriés peuvent-ils surmonter le sentiment de non-appartenance ? 

Le sentiment de ne pas être à sa place est une expérience commune à de nombreux expatriés. Voici quelques conseils qui peuvent vous aider à surmonter ce sentiment de non-appartenance : 

Rejoignez des groupes d'expatriés : l'une des façons d'entrer en contact avec des personnes qui partagent des expériences similaires est de rejoindre des groupes d'expatriés. Ces groupes peuvent être accessibles en ligne ou par l'intermédiaire d'organisations locales. Faire partie d'une communauté de personnes qui vivent la même transition que vous peut s'avérer particulièrement utile pour surmonter le sentiment de non-appartenance. 

Nouez des contacts avec la population locale : rencontrer des habitants et interagir avec eux peuvent vous aider à vous sentir mieux intégré dans la communauté locale. Essayez de participer à des événements locaux, de faire du bénévolat ou de suivre des cours afin d'entrer en contact avec des habitants qui partagent les mêmes centres d'intérêt que vous. 

Apprenez la langue : apprendre la langue locale peut vous aider à mieux communiquer avec les habitants et à vous sentir plus à l'aise dans votre nouvel environnement. Cela montre également une volonté de s'adapter et de s'intégrer à la culture locale.

Explorez votre environnement : apprendre à connaître votre nouvel environnement peut vous aider à vous sentir plus proche de la région. Faites des promenades, des randonnées ou explorez les attractions locales pour vous familiariser avec votre nouveau lieu de vie.

Prenez soin de vous : s'installer dans un nouveau pays peut être accablant, c'est pourquoi il est important de prendre soin de soi. Prenez le temps de faire des activités qui vous plaisent, mangez des aliments sains, faites de l'exercice et prenez suffisamment de repos.

Demandez l'aide d'un professionnel : si vous avez le sentiment de ne pas être à votre place, il peut être utile de parler à un professionnel de la santé mentale qui pourra vous apporter un soutien et des conseils supplémentaires.

N'oubliez pas qu'il faut donner du temps au temps et qu'il faut de la patience pour s'adapter à un nouvel environnement. En prenant des dispositions pour vous rapprocher des autres et en prenant soin de vous, vous pouvez surmonter le sentiment de non-appartenance et construire, de ce fait, un nouveau foyer loin de chez vous. 

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A propos de

Titulaire d'une licence (avec distinction) en langue anglaise et interprétation simultanée, Natallia a exercé en tant que rédactrice et éditrice pour diverses publications et chaînes médiatiques en Chine pendant dix ans.

Commentaires

  • EricMaquenhen
    EricMaquenhenl'année dernière

    Une telle expérience se prépare longtemps à l'avance dans la mesure du possible et ce qui me semble essentiel reste de s'inscrire dans une démarche d:ouverture et d'humilité, parce que certaines personnes ont une tendance naturelle à faire référence à leur pays d'origine et à comparer. C'est aussi le danger des groupes d'expatrié.e.s qui peuvent vite amplifier le mal-etre plutôt que l'atténuer. Immersion dans la vie locale, écoute, participation de manière à se sentir utile et intégré, oui. Repli sur soi, non. Bien entendu, cette démarche et sa profondeur dépendent du pays de résidence.

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