Golden visa pour les riches expatriés
C'est l'une des 6 mesures de la Direction générale de l'immigration indonésienne pour accélérer l'immigration. Alors que certains pays, notamment en Europe, font marche arrière concernant le Golden visa, le président indonésien Joko Widodo compte sur lui pour attirer les riches expatriés. Annonce faite le 29 mai par Sandiaga Uno, ministre du Tourisme et de l'Économie créative.
Le Golden visa indonésien sera réservé aux investisseurs étrangers. Le pouvoir espère attirer les talents étrangers du digital et de l'innovation, des nouvelles technologies, de la recherche et de la santé. Soit, les secteurs économiques les plus dynamiques. Le pouvoir compte également sur ces investisseurs étrangers pour booster le marché de l'emploi et la croissance économique, notamment à Bali et dans les autres destinations touristiques. Sandiaga Uno table sur 4,4 millions d'emplois dans le tourisme et les économies créatives à l'horizon 2024.
L'exécutif indonésien n'avance pas les mains vides. Il promet une série d'avantages pour séduire les riches expatriés : visa de 5 ou 10 ans, démarches d'immigration simplifiées, accès à la citoyenneté accéléré, visa à multiples entrées sur le territoire indonésien, accès à la propriété. Le gouvernement fournira prochainement des détails supplémentaires, notamment, le minimum à investir pour pouvoir postuler. Bahlil Lahadalia, ministre de l'investissement et chef du Conseil de coordination des investissements suggère, à titre d'exemple, qu'un « investissement de 30 à 40 milliards de roupies (entre 2 et 2,6 millions de dollars) » pourrait ouvrir les portes du Golden visa de 5 à 10 ans.
Digital nomad visa à Bali
Les nomades numériques ont décidément le vent en poupe. L'Indonésie évoquait déjà la venue future d'un visa nomade digital (ou nomade numérique). Bali confirme et annonce la création d'un visa nomade digital de 5 ans. La cité touristique compte sur son excellente réputation auprès des voyageurs internationaux. Depuis la crise sanitaire, le travail à distance gagne de plus en plus de terrain. De nombreux pays touristiques ont développé leur visa nomade numérique pour attirer ces nouveaux travailleurs 5.0. Des travailleurs qui, par leurs dépenses sur place, contribueront à l'économie locale.
Sandiaga Uno est sûr de sa stratégie. Selon lui, le visa nomade numérique devrait ramener 3,6 millions de touristes internationaux, et créer 1 million d'emplois pour les Indonésiens. Car le principe du nomadisme numérique a de quoi intéresser les États : les nomades digitaux ne travaillent pas pour une entreprise locale, mais pour l'étranger. Ils disposent des fonds nécessaires pour vivre sur place et ont leur propre assurance santé (ces points font partie des conditions classiques à remplir pour faire une demande de visa nomade numérique). Le profil de ces nouveaux travailleurs se rapproche de celui des touristes : ils ne « coûtent rien » à l'État, mais, au contraire, contribuent à l'économie du pays.
Pour attirer ces travailleurs internationaux, Bali avance une exemption de taxes, mais seulement pour ceux qui travaillent exclusivement avec l'étranger. Le gouvernement estime son projet plus avantageux que les autres : rares sont les États à accorder un visa de 5 ans. L'exécutif veut faciliter la vie des nomades numériques, et prend aussi en compte les nouvelles aspirations des voyageurs. Impossible de passer à côté de l'urgence environnementale. Sandiaga Uno assure que sa stratégie tient compte de l'écologie. Il promet une approche durable et le développement de l'écotourisme.
« Xpats Gateway », le recrutement express pour les expatriés qualifiés
Accélération côté programmes d'immigration, accélération aussi côté mesures de recrutement. À partir du 15 juin, les entreprises n'auront plus à attendre 3 mois pour recruter des expatriés hautement qualifiés. Annonce faite par Rafizi Ramli, ministre de l'Économie.
Pour atteindre son nouvel objectif, le gouvernement mettra en place une « approche de guichet unique » (aussi à partir du 15 juin). Car jusqu'alors, environ 11 services traitaient les demandes de visa de travail. Un chiffre beaucoup trop important, source de retards et de délais toujours plus longs pour embaucher les étrangers qualifiés, jusqu'à 80 jours selon les secteurs. La nouvelle approche permettra de réduire considérablement les délais. L'exécutif table sur 5 jours pour une demande de visa et son approbation (contre actuellement 30 jours en moyenne). Les entreprises ne devront plus attendre que 14 jours pour publier des offres d'emploi lorsque les postes ne sont pas pourvus (contre 30 jours en moyenne). En définitive, l'ensemble du processus de recrutement des expatriés qualifiés devrait passer à environ 20 jours, contre 3 mois actuellement.
Le gouvernement prévient cependant que ce nouveau système sera déployé par étapes. Les services de l'immigration, qui, pour l'instant, utilisent leur propre système, déploieront peu à peu le « Xpats Gateway ». Un effort supplémentaire sera fait dans le secteur du numérique, l'un des plus dynamiques à l'international. Chaque mois, les services de l'immigration indonésienne enregistrent plus de 5000 demandes de visa pour travailler dans le numérique.
Second home visa
Fin 2022, le gouvernement indonésien annonçait la création d'un nouveau visa, le « Second home visa ». Un visa de longue durée, permettant aux riches expatriés de séjourner 5 à 10 ans sur le territoire. Mais attention à ne pas le confondre avec le tout récent Golden visa ! Le passeport doré est réservé aux riches investisseurs. Ce n'est pas le cas du Second home visa, destiné à tous les hauts revenus. Pour être éligibles, les postulants doivent avoir au minimum 130 000 dollars sur leur compte bancaire. Aucune condition d'investissement n'est demandée.
Le visa n'attirerait cependant pas autant d'expatriés que prévu. D'où la création du Golden visa et du Digital nomad visa, pour élargir tout en ciblant des publics spécifiques : les investisseurs, entrepreneurs (de nombreux nomades digitaux sont à leur compte) et riches retraités.