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Découvrez comment vous pouvez vivre à l'étranger avec des avantages étonnants

jeune fille dans une petite ville en Italie
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Écrit parAsaël Häzaqle 01 Novembre 2023

Faut-il y voir une stratégie des États pour attirer les étrangers ? Avis aux passionnés d'aventure, de sensations fortes, de challenges, de dépaysement. Il est possible de vivre à l'étranger, et même, d'être quasiment payé pour le faire. Décryptage.

Des expatriés pour faire revivre le village

Bienvenue en Italie. Loin des traditionnelles cités touristiques, Ollolai, commune paisible de la région de Sardaigne, a de nombreux atouts à faire valoir. Pour gagner en visibilité, elle fait appel aux nomades numériques. Pour eux, la municipalité a conçu un programme spécial ; les nomades numériques sont logés gratuitement. Un cadre idéal propice au travail, au voyage et aux rencontres, et une visibilité nouvelle pour la petite commune.

Le village d'Ollolai n'en est pas à son coup d'essai. C'est lui qui, en 2018, se fait connaître avec ses maisons à un euro. Le village perd des habitants et innove pour attirer de nouveaux administrés. Il se tourne vers les étrangers, avec succès. Le maire d'Ollolai note d'ailleurs une nette augmentation du nombre d'étrangers dans la commune. Attirés par le programme de maisons à un euro, ils n'ont pas hésité à se lancer dans des travaux de grande envergure pour rénover et réhabiliter les bâtisses abandonnées.

La nouvelle initiative de la mairie permet d'accueillir 30 étrangers travailleurs à distance. Chacun pourra tour à tour rester dans le village et y loger gratuitement jusqu'à 3 mois consécutifs (durée maximale de séjour sans visa en Italie pour un non Européen). La mairie réglera également les factures et taxes liées au logement. 20 000 euros ont été débloqués pour le projet. Les candidatures sont ouvertes jusqu'en décembre. Le projet est prévu pour durer deux ans.

Cercle vertueux

Les nomades numériques ne se contentent pas de séjourner gratuitement en profitant du haut débit (Ollolai allie calme champêtre et bon réseau Internet). Ils participent à la vie locale. La municipalité tient à leur faire découvrir la région, et les invites aux festivals et rencontres du village.

Les nomades numériques apportent aussi leur pierre. La mairie tient en effet à un échange gagnant-gagnant. Elle aussi doit conserver une trace du passage des expatriés. Ces derniers peuvent s'engager dans différents projets. Ils peuvent réaliser un documentaire, produire un essai, organiser ou participer à une conférence, parler de leur métier, de leur présence à Ollolai, de leurs découvertes, de leur engagement pour l'environnement, la préservation de la nature, etc.

Être payé pour vivre à l'étranger ?

L'expérience italienne s'observe aussi dans d'autres pays. La presqu'île grecque d'Anticythère fait parler d'elle depuis quelques années. Déjà en 2019, on parlait de l'initiative de l'île pour attirer de nouveaux habitants. À l'époque, l'île ne comptait qu'une vingtaine de résidants permanents. La municipalité a lancé son plan pour attirer les familles (au moins 3 enfants). Un plan généreux, avec une maison offerte et 500 euros d'allocation par mois pendant 3 ans. L'offre semble toujours d'actualité. Au Canada, la Saskatchewan cible aussi une population bien particulière : les diplômés. Dans le cadre du Graduate Retention Program (GRP), la province canadienne promet jusqu'à 20 000 dollars de remise (selon le niveau d'étude). L'offre est disponible pour les étudiants vivant déjà dans la Saskatchewan ou en déménagement dans la province.

Aux États-Unis, l'État du Vermont, dans la région de la Nouvelle-Angleterre, propose jusqu'à 7500 dollars attirer de nouveaux habitants sur son territoire. En contrepartie, ces nouveaux résidents s'engagent à travailler pour une entreprise locale. Si l'entreprise est à l'extérieur du Vermont, ils devront être en télétravail dans l'une des villes de la Nouvelle-Angleterre. D'autres initiatives existent, comme celle de Presicce-Acquarica, ville située dans la région des Pouilles, en Italie. La ville s'est fait connaître grâce à son ambitieux projet pour attirer de nouveaux résidents. Chaque nouvelle famille qui s'installe peut en effet recevoir près de 30 000 euros. En contrepartie, elle s'engage à acheter une maison. De plus, la ville prévoit un bonus de 1000 euros supplémentaires pour chaque enfant.

S'expatrier dans une région reculée

Toutes ces régions ont un point commun : leur population vieillit, et baisse. Les jeunes manquent à l'appel. Or, moins d'habitants, c'est moins de commerces, d'écoles, de services publics, et également moins d'argent pour faire vivre la commune. Un cercle vicieux que les municipalités combattent pour faire revivre leurs villes. On comprend donc que les projets d'expatriation dans les régions reculées ne sont pas à considérer sous le simple angle du cadeau matériel et/ou financier (maison offerte ou peu chère, subventions, etc.). Il faut aussi prendre en compte les autres aspects de la vie à l'étranger. Part-on chercher du travail ? Est-on en reconversion professionnelle ? Est-on déjà en activité ? L'activité sera-t-elle exerçable dans la nouvelle commune ? Part-on en solo, en couple, en famille ? Quel projet de vie souhaite-t-on construire ?

De plus en plus d'expatriés se disent sensibles à la question environnementale. Tout comme les nationaux ont quitté les grandes villes pour les communes rurales pendant la crise sanitaire, les expatriés s'interrogent sur leur impact environnemental, sur leur rythme de vie et la façon dont ils pourraient contribuer à la vie dans leur région d'accueil. Les projets des municipalités pour accueillir de nouveaux résidents s'inscrivent dans cette dynamique. Plus que de simples « nouveaux habitants anonymes », ces expatriés deviendront un nouveau maillon de la chaîne. Les échanges et le partage sont au cœur de ces projets. Un moyen, pour les étrangers, de donner un sens nouveau à leur expatriation.

Liens utiles :

Vermont relocation incentives

Saskatchewan program

Vivere Presicce-Acquarica (en italien)

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A propos de

Titulaire d'un Master II en Droit - Sciences politiques ainsi que du diplôme de réussite au Japanese Language Proficiency Test (JLPT) N2, j'ai été chargée de communication. J'ai plus de 10 ans d'expérience en tant que rédactrice web.

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