Les cyclones, puissantes tempêtes tropicales qui se forment au-dessus des mers chaudes, font partie du paysage météorologique local depuis des années. Alors que leur venue est crainte pendant la saison cyclonique, qui s'étend généralement de décembre à mars, la question persiste : faut-il réellement avoir peur de ces phénomènes naturels ?
Des visites régulières
Maurice se retrouve chaque année sur la trajectoire potentielle des cyclones. Depuis 1892, les services météorologiques du pays ont répertorié 44 cyclones dits “historiques” en raison de leur puissance des dommages causés. Parmi eux, Gervaise, qui a traversé l'île du 5 au 7 février 1975, demeure le plus intense, avec des rafales allant jusqu'à 280 km/h.
D'autres tempêtes notoires comme Carol en 1892, Hollanda en 1964, et plus récemment Belal, ont laissé des souvenirs indélébiles dans la mémoire des Mauriciens. En effet, les cyclones peuvent laisser des marques durables, allant de la destruction des infrastructures à des coupures d'électricité prolongées. On se souvient d'Hollanda, qui avait laissé environ 1500 résidents sans abri, tout en causant d'importants dégâts au réseau électrique. Résultat : une chute de 10% du PIB mauricien cette année-là.
Des cyclones plus violents ?
Depuis le passage de Gamède, en février 2007, on considère qu'il n'y a plus eu de cyclone notable ayant affecté Maurice. Mais cela ne rend pas le pays moins vulnérable : le changement climatique ajoute une couche d'incertitude à cette dynamique météorologique bien établie. D'ailleurs, le rapport des Services météorologiques de l'île sur l'été 2023-2024 avait prédit des risques accrus d'événements météorologiques extrêmes.
Actuellement, le consensus scientifique suggère que le réchauffement de la planète pourrait intensifier les cyclones tropicaux, les rendant potentiellement plus puissants. En effet, les récentes simulations climatiques du sixième rapport du GIEC révèlent une augmentation inquiétante de la violence des cyclones sous l'impact du changement climatique. Avec une prévision de hausse de 5% de l'intensité moyenne des cyclones et de 14% pour les cyclones très intenses, les risques s'accroissent. Les pluies cycloniques augmenteront de près de 15% pour un réchauffement global de 2 °C. Les observations récentes soulignent déjà cette tendance, avec une augmentation de l'activité cyclonique, notamment dans l'Atlantique nord.
Faut-il en avoir peur ?
Pour les expatriés à Maurice, il est important de noter que malgré la possibilité de cyclones tropicaux, le pays dispose d'un système de gestion des risques bien établi. Les autorités météorologiques surveillent de près les conditions météorologiques et émettent des alertes en temps opportun en cas de menace cyclonique. Les infrastructures locales sont conçues pour résister aux conditions extrêmes, et les procédures d'évacuation sont bien planifiées. Les expatriés peuvent se rassurer en sachant que les autorités locales prennent au sérieux la sécurité de la population, et que des mesures efficaces sont en place pour minimiser les risques et assurer la protection de tous.
Comment se préparer ?
En cas d'alerte cyclonique, des pavillons rouges sont hissés sur divers bâtiments publics pour signaler les dangers imminents. Les avertissements sont divisés en six phases, allant de la simple préparation à une évacuation immédiate en fonction du niveau de menace : restez attentifs aux communiqués de la station météo de Vacoas, et attention aux fake news sur les réseaux sociaux !
A l'approche d'un cyclone, il est essentiel de prendre des mesures préventives. Consolidez vos fenêtres, sécurisez votre véhicule, stockez des vivres, et fermez hermétiquement votre maison. Pensez aussi à recharger vos appareils électroniques et prévoyez des bougies, les coupures de courant étant fréquentes lors du passage de la tempête.
A partir de la classe 3, il sera crucial de rester chez vous tout en restant attentifs aux bulletins météo diffusés régulièrement. Attendez la levée des alertes avant de sortir, suivez les directives des autorités, et restez vigilant face aux fils électriques tombés et aux structures endommagées.
