A la suite de la discussion "foultitude d'escrocs en Guyane"
https://www.expat.com/forum/viewtopic.php?id=186492
Je me suis fait (gentiment) cadrer par Julien qui trouvait le post négatif... Il est vrai que comme je le lui ai précisé, on ne parle que des avions qui s'écrasent et pas de ceux qui arrivent à l'heure.
Bien sûr qu'il y a des gens bien en Guyane!
Ayant vécu un quart de siècle de mon plein gré entre la Guyane et le Brésil, j'aurais été singulièrement maso de rester si longtemps dans le cas contraire. D'ailleurs la situation de ce département un peu "far-west" a tendance à se normaliser (malheureusement on commence par ce qui fait le plus ch... le monde et pas parce qui est le plus utile)
D'abord et sauf exception comme partout, j'ai eu en général un excellent contact avec les "locaux", que ce soit les Créoles, les Amérindiens, les Bushnengués, les Asiatiques, etc.
Il faut simplement prendre les gens comme ils sont et ne pas attendre d'eux qu'ils s'adaptent à vous. Souvent, j'ai entendu: "les Guyanais ne sont pas sympas, ils ne vous invitent jamais" (par exemple)
A la réponse: "et vous, vous les invitez?" il y a comme de la stupéfaction.
J'ai eu de la chance: on m'avait prévenu. Vous arrivez, on attend de vous que vous vous présentiez: quand je suis arrivé, je me suis présenté aux gens avec qui j'aurais affaire, je les ai invités à une sorte d'apéro dinatoire, et sans mettre les petits plats dans les grands j'ai montré que je faisais un effort.
A partir de ce moment les invitations se sont succédé et j'ai pu goûter les "blaffs", les "bouillons wara", les atipas, etc.
Ne pas s'imaginer que les gens vous attendent comme le Messie. Prendre son temps, observer, participer avant de ramener sa fraise.
Il y a des sujets "passionnels" (esclavage, bagne) qu'il vaut mieux n'aborder qu'avec prudence une fois que vous êtes jugé "ouvert", sinon vous risquez de déclencher des réactions irrationnelles.
Le "philo-amérindianisme" fait des ravages. On se passionne pour eux avant de s'en détacher d'un air désabusé: "tous des faux culs, tous des profiteurs" (mille fois, j'ai entendu cela). Non, c'est simplement qu'ils n'ont pas les mêmes codes que nous. Ils ne disent pas "NON", ils restent dans le vague et il faut les côtoyer longtemps pour les décrypter... et se rappeler que ce sont des êtres humains avec les défauts des humains.
Pour les métros... Ce qui fait du mal, c'est le "chasseur de prime", fonctionnaire qui vient là pour quatre ans, qui s'en va quitte à aller dans un autre département pour toucher une autre prime. A tel point qu'à la cinquième ou sixième année, on vous dit étonné (mais heureusement surpris) "ah vous restez avec nous?"
C'est vrai qu'il y a une certaine langueur pas due qu'au climat. Restez zen et dites vous que si on ne fait pas tout en temps et en heure, on ne vous demande pas de le faire (ça plait, ou non En général ceux qui gueulent le plus contre ça sont ceux qui en font le moins).
Et puis ce pays a une forêt fabuleuse (bien qu'on la dégrade) et des rivières fantastiques: le paradis, c'est là qu'on le trouve en Guyane.