Expatriation : un aperçu des logements uniques dans le monde

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Écrit par Ameerah Arjanee le 09 août, 2024
C'est tout naturellement que vous allez louer, voire acheter, un logement dans votre pays d'expatriation. Mais attention, vous risquez d'être surpris par les particularités du marché immobilier local, étroitement lié au mode de vie des habitants. Voici quelques exemples de types de logements que l'on peut trouver à travers le monde.

Les petits appartements, courants à Hong Kong et à Singapour

Avec ses 7 333 200 habitants (chiffres de 2022 après Covid) répartis sur 1 000 km² des 2 755 km² totaux, Hong Kong n'a pas volé sa place parmi les endroits les plus densément peuplés de la planète. Ajoutons à cela un coût de la vie également élevé. La population de ce centre financier mondial majeur, bien que vieillissante, vit dans une ville verticale. Malgré une légère baisse des prix de l'immobilier après la pandémie, la ville reste l'une des plus chères au monde, tant pour la location immobilière que pour l'achat de logement.

Le manque d'espace et le coût élevé de la vie ont donnée l'idée aux promoteurs immobiliers de Hong Kong de créer des « micro-appartements » ou « nano-flats ». Les plus exiguës, d'une superficie inférieure à 20 m², sont souvent surnommées « maisons-cages » ou « maisons-cercueils » en raison de leurs dimensions. Mais gardez en tête que les appartements considérés comme étant de taille raisonnable à Hong Kong peuvent toujours sembler petits par rapport aux normes internationales. Cela donne des logements d'environ 28 mètres carrés pour les personnes seules tandis que ceux destinés aux familles varient entre 42 et 60 mètres carrés.

En contrepartie, les architectes d'intérieur Hongkongais ont appris à optimiser l'espace. Comme le rapportent le South China Morning Post et Never Too Small, on trouve des rangements sous le plancher, des lits à plate-forme, des machines à laver intégrés aux meubles, des étagères à hauteur de plafond, qui servent également de plates-formes pour les chats, etc. Tout cela sans rogner sur l'aspect esthétique, grâce à des éléments décoratifs stratégiquement placés sur les murs et les plafonds.

À Singapour, bien que ce phénomène ne soit pas aussi poussé qu'à Hong Kong, les appartements ont tendance à être également compacts pour les mêmes raisons : la rareté des terrains dans la cité-État, à laquelle s'ajoute un coût de la vie élevé. En conséquence, la grande majorité de la population vit en appartement, laissant les maisons individuelles aux plus fortunés.

La plupart des Singapouriens vivent dans des appartements construits par le Housing and Development Board (HDB), donc appartenant à l'État. Quant aux expatriés à Singapour, ils ont la possibilité de louer des logements HDB, mais leur nombre est réglementé par un système de quota. Ils ne peuvent pas non plus acheter directement ces logements auprès du gouvernement, à moins de passer par le marché de la revente. Ce qui pousse la plupart de cette population à se tourner vers le marché locatif privé au sein des copropriétés, les fameux condominiums. Pour favoriser le sentiment de communauté et l'interaction entre voisins dans ces immeubles, les promoteurs privilégient les logements en rez-de-chaussée, avec jardin commun.

Les Australiens aiment les maisons spacieuses en banlieue ou proches de la nature

L'Australie est une destination prisée des voyageurs provenant principalement de pays anglophones, d'Asie ainsi que des étudiants de tous horizons. Et bonne nouvelle, si les petits appartements sont la norme à Hong Kong et à Singapour, c'est tout le contraire dans ce pays. Les études immobilières montrent que lorsque les Australiens cherchent un logement, ils privilégient les maisons spacieuses avec 3 ou 4 chambres, plusieurs places de parking et un jardin, généralement en banlieue.

En Australie, particulièrement dans les banlieues de grandes villes comme Sydney et Brisbane, les maisons sont plus spacieuses que celles de nombreux autres pays occidentaux, y compris les États-Unis. Et malgré ces dimensions généreuses, elles restent relativement abordables par rapport à d'autres grandes villes ailleurs dans le monde. Même les acheteurs disposant d'un budget serré privilégient souvent les petites maisons individuelles aux appartements en ville, phénomène qui illustre l'attachement des Australiens à la propriété individuelle et à l'espace extérieur. En conséquence, les centres-villes sont principalement peuplés d'étudiants et de jeunes professionnels, tandis que les familles s'installent pour la plupart en banlieue.

Ce n'est un secret pour personne : l'Australie étant un vaste pays, chaque région possède son propre style architectural. Parmi les styles les plus célèbres, citons le Queenslander, typique dans les banlieues de Brisbane. Ces maisons, belles et spacieuses, sont construites en bois, avec des toits à pignons et possèdent un étage. Élevées sur des pilotis, elles sont protégées des inondations et entourées d'une véranda, pour se prémunir contre les conditions climatiques du pays. En effet, dans cette région, le climat chaud encourage les habitants à se rafraîchir en s'asseyant à l'extérieur.

Malgré cette beauté, l'utilisation du bois dans de nombreuses maisons australiennes rend ces dernières particulièrement vulnérables aux incendies de forêt, une préoccupation croissante avec l'intensification du changement climatique. Ce problème touche particulièrement les Australiens et les expatriés qui ont choisi de vivre près du bush pour bénéficier d'un environnement plus verdoyant.

Selon SGS Economics and Planning, 2,2 millions de personnes en Australie résident actuellement dans des zones susceptibles d'être détruites par des feux de brousse. Ces personnes sont encouragées à adapter leurs maisons pour les rendre plus résistantes au feu, notamment en créant une bande dénudée autour de la propriété, en remplaçant le bois par des matériaux moins inflammables et en installant des volets coupe-feu.

Si vous projetez de vous expatrier en Australie, prenez le temps d'analyser le niveau de sécurité des biens que vous visiterez, notamment en cas de feux de brousse et d'inondations.

Les maisons finlandaises : couleurs claires et saunas intégrés

Tout au nord, la Finlande préfère construire ses maisons de manière à ce qu'elles soient toujours sûres et confortables, notamment pendant les longs hivers sombres et froids.

On remarque que les murs extérieurs de nombreuses maisons finlandaises sont peints en rouge vif. Cette couleur, appelée rouge Falu, est liée à l'histoire de l'utilisation d'une peinture résistante aux intempéries fabriquée à partir d'oxyde de fer, qui donne une teinte rougeâtre. Cette peinture provient de Suède, où elle est également utilisée pour peindre les maisons.

L'intérieur d'une maison finlandaise typique fait une grande place aux couleurs claires, avec une dominance du blanc, à l'origine du concept de « minimalisme scandinave ». La raison est simple : le blanc reflète la lumière, donnant aux pièces un aspect lumineux et spacieux en hiver. Il est peu probable que vous trouviez des meubles en bois sombre, comme l'ébène ou l'acajou, si vous louez une maison meublée en Finlande. On considère que ces teintes donnent aux pièces un aspect lugubre en hiver, lorsque la lumière du jour dure environ six heures dans le sud du pays, tandis que dans les régions plus septentrionales, la nuit est presque continue.

Si les pays scandinaves possèdent une culture du sauna bien ancrée, la Finlande les coiffe au poteau pour emprunter l'expression populaire. En effet, ce pays de 5,5 millions d'habitants compte 3 millions de saunas. À l'époque où on accouchait à domicile, les femmes donnaient naissance dans le sauna de leur maison ! En Finlande, le sauna n'est pas perçu comme un luxe, comme une piscine, mais plutôt comme une pièce essentielle, comparable à une salle de bains. Les Finlandais de toutes les générations aiment se détendre dans le sauna après le travail, qui constitue également un excellent moyen de se réchauffer durant les longs hivers.

Les maisons mexicaines, aux influences indigènes, coloniales et modernes

Le Mexique devient une destination d'expatriation de plus en plus prisée, notamment par les nomades numériques et les jeunes Américains. Il séduit les étrangers par son coût de la vie abordable et sa culture dynamique.

La culture mexicaine, qui a intégré au fil du temps des influences indigènes, coloniales espagnoles, françaises et même mauresques (à travers les influences espagnoles), a donné naissance à une grande diversité de styles architecturaux. Parmi les styles issus de cette fusion culturelle, on trouve les haciendas, le style Mission Revival, ainsi que les maisons en adobe.

Les maisons en adobe sont faites de briques de boue séchées, une technique de construction antérieure à la conquête espagnole. Utilisée par les peuples indigènes du Mexique et du sud-ouest des États-Unis, elle donne des maisons aux tons terreux allant du jaune au rouge et dont le toit est plat. Bien que cette structure soit de plus en plus rare de nos jours, la construction en adobe a récemment connu un regain d'intérêt, aussi bien pour honorer les traditions locales que pour son respect de l'environnement. La boue utilisée, qui provient de sources locales renouvelables, est également ignifuge et très résistante aux tremblements de terre, assez fréquents au Mexique. Enfin, l'adobe permet de conserver la fraîcheur à l'intérieur, pratique par temps chaud. Si la durabilité constitue un critère clé pour vous en tant qu'expatrié au Mexique, la maison en adobe constitue une option particulièrement pertinente.

Les haciendas sont un style architectural emblématique des anciennes colonies espagnoles, souvent mises en scène dans les telenovelas et les films. L'espace est un élément primordial dans les haciendas : les zones intérieures doivent se fondre harmonieusement avec l'extérieur. Cela donne des maisons spacieuses, généralement de plain-pied, dotées de salons et de cuisines ouverts, de magnifiques cours intérieures, de terrasses en plein air et de vastes terrains. Tandis que les grandes haciendas ont souvent été transformées en hôtels ou en autres installations, il est tout à fait possible de construire une maison plus petite dans le style hacienda.

Les maisons Mission Revival sont reconnaissables à leurs toits en tuiles rouges dotés d'avant-toits en surplomb et leurs murs en stuc blanc. Elles sont souvent décorées d'éléments coloniaux tels que des incrustations de briques à motifs, des parapets incurvés et des menuiseries élaborées, semblables aux anciennes églises. On retrouve d'ailleurs ce style en Californie. Que vous choisissiez de louer ou d'acheter un appartement moderne au Mexique au lieu d'une maison traditionnelle, vous tomberez sans aucun doute sur des éléments inspirés des styles architecturaux mentionnés. En général, les maisons mexicaines tendent à privilégier les couleurs et les ornements plutôt que des lignes épurées et unies.