Expatriation : des logements de plus en plus petits
Auparavant, les expatriés avaient le choix entre les dortoirs, les auberges de jeunesse, les maisons partagées et les colocations. Point commun de ces logements : une vie plus ou moins en collectivité, à prix cassé. Autre point commun : des logements abordables en ville. Car la crise du logement frappe plus fortement les centres urbains. Pour gagner de l'espace sans exploser son budget, il faut souvent s'excentrer. Se pose alors la question du coût des transports… autre grand poste de dépense pour les expats.
Choisir un appartement à la carte
À ces solutions locatives se sont ajoutés de nouveaux types de logements abordables. Ils reposent tous sur le même principe : l'ultra-découpage. Exemple avec la Tchéquie, où « l'appartement partagé » a le vent en poupe. Quand on loue un appartement, même discount, on s'attend à y trouver les commodités de base : pièce à vivre, cuisine, douche, toilettes. Les appartements partagés tchèques sont découpés en plusieurs mini-appartements. Chacun comporte une partie des commodités (selon l'annonce), par exemple, une chambre et une kitchenette. Mais la douche et les toilettes sont communes. En Tchéquie, la crise du logement a commencé avant la COVID et plombe le budget des ménages.
Rogner sur l'isolation et le confort pour gagner de la place
Les autres pays frappés par la crise du logement adoptent des solutions similaires. En France, la décohabitation fait flamber la demande de logement. On vit de plus en plus seul ; les besoins en logement augmentent. Pour gagner de la place et louer pas cher, les promoteurs immobiliers ont leurs astuces : sacrifier les autres pièces au profit de la chambre, supprimer les couloirs et les placards intégrés, supprimer la séparation salon/cuisine, utiliser des cloisons plus fines (et donc, moins isolantes…).
Tester le micro-living
Autre phénomène avec lequel devra composer l'expat en quête de logement : le micro-living. On connaît désormais bien les tiny houses, ces maisons minimalistes facilement transportables. On (re)découvre aujourd'hui le micro-living. Également appelé micro-logement, ou appartement de poche, le concept repose sur une idée simple. Vivre en ville, mais dans un logement à modèle réduit. À Tokyo, le concept existe depuis plusieurs décennies. Il s'est développé dans d'autres mégapoles, comme Hong Kong, Londres, Vancouver, Sydney ou New York.
Les expats en partance pour Tokyo ont certainement déjà entendu parler des hôtels-capsules, ces mini-chambres d'hôtel pourvues du confort minimal, dans lesquelles on ne peut tenir debout (des versions de luxe ont ensuite fait leur apparition). S'ils ne sont prévus que pour un court séjour, les micro-logements tokyoïtes sont pensés pour accueillir des locataires modestes sur le long terme. Certains font à peine 11m², et se composent d'une seule pièce à vivre, combinant cuisine, salon et chambre. La douche est compressée dans une pièce à part, mais toujours incluse dans le 11m². Avec de telles conditions (il faut ajouter l'isolation inexistante), on s'attend à un prix défiant toute concurrence. Mais on peut trouver ce type de logement à environ 80 000 yens mensuels (520 dollars), charges non comprises. Bien sûr, il existe de nombreux « logements de poche » plus spacieux : environ 20m² en moyenne.
Expatriation et logement pas cher : attention à la législation
Micro-logement, appartement partagé ou minimaliste n'est pas synonyme de malfaçon. Au contraire. Les architectes rivalisent d'ingéniosité pour faire tenir un 30m² dans un 15m². Mais personne n'est à l'abri d'une mauvaise affaire. Les expatriés en quête d'un logement abordable vérifient rarement si la taille de leur logement est légale. Or, chaque pays peut définir une limite, même pour un logement « micro ».
Au Royaume-Uni, un studio pour une personne (une pièce) doit faire 6,5m² minimum (70 square feet). La loi française exige une surface un peu plus grande (9m²). C'est bien plus en Australie, qui fixe la surface minimum d'un studio à 35m². Le Canada parle de « taille convenable » selon (notamment) le nombre d'habitants. L'État de New York exige un minimum de 13,9m² (150 square feet) pour un micro-logement (une pièce). À Tokyo, la plupart des micro-appartements font environ 8,8m² (3 tatamis). Face à l'affluence des demandes de logements, les promoteurs immobiliers multiplient les projets de mini résidences. Le concept se développe dans d'autres grandes villes, comme San Francisco ou Los Angeles. Ces mini-résidences sont vues comme une solution abordable pour loger les plus modestes.
Mais gare aux arnaques. À Paris, les chambres de bonnes se négocient au prix fort. Beaucoup font pourtant moins de 9m², mais peuvent avoir un loyer dépassant les 600 euros par mois (650 dollars). Dans les arrondissements chics, on trouve des chambres de 7m² à plus de 700 euros/mois (757 dollars). Autre point de vigilance : l'isolation. Vivre « discount » dans une passoire thermique fera exploser la facture finale. Certains pays, comme le Japon, imposent des normes de construction spécifiques relatives à la protection contre les risques sismiques.
Chercher un logement abordable à l'étranger : à quoi s'attendre ?
Difficile de trouver un logement spacieux et pas cher en centre-ville. Les expatriés cherchant de l'espace feront une meilleure affaire en s'éloignant du centre-ville, voire en allant dans des villes proches. L'émergence des nouveaux types de logements à bas coût a accentué un autre phénomène : les arnaques des marchands de sommeil. Les expatriés sont des cibles plus vulnérables que les autres, car méconnaissant souvent la loi. Des agences peu scrupuleuses louent des logements non règlementaires au prix fort, profitant de l'ignorance des expats et de leur situation, parfois urgente.
Pour éviter les déconvenues, il convient de bien se renseigner en amont sur son futur quartier. Parler la langue du pays d'accueil facilitera grandement les recherches. Avoir un contact de confiance sur place est aussi un plus. Dans tous les cas, on conseille de faire appel à une agence immobilière fiable (contacter plusieurs agences pour étudier leurs offres). Il existe bien entendu de multiples offres légales de logements abordables. Reste, pour les expatriés, à trouver leur logement idéal parmi les types de logements proposés.