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Scolarité à l'étranger : comment assurer la réussite de votre enfant

mere et fils
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Écrit parAsaël Häzaqle 25 Septembre 2024

Nouveau pays, nouvelle école, nouvelle langue, nouvelle culture, nouveaux amis… Pas facile pour l'enfant expatrié d'intégrer toutes ces nouveautés. Voici des conseils pratiques pour bien préparer la première rentrée de votre enfant et faire le suivi de sa scolarité en tant que parent expatrié.

Pensez l'expatriation avec votre enfant

Il y a peu de chance que votre enfant soit à l'origine de votre projet d'expatriation. Pensez le projet avec lui. Il n'est pas un bagage ni un simple accompagnant, mais sera lourdement impacté par votre décision. Or, un enfant, un adolescent a besoin de stabilité pour grandir et s'épanouir. Une expatriation à laquelle on n'est pas préparé peut être très mal vécue. Évitez les surprises. Ne minimisez pas le ressenti de votre enfant. Parlez-lui de votre projet dès qu'il commence à se structurer. Ne tournez pas autour du pot : oui, votre enfant devra changer d'école. Au lieu de présenter la nouvelle comme une « fin », présentez-la comme un « nouveau départ ». Bien entendu, vous adapterez votre langage et le degré d'implication de votre enfant en fonction de son âge et de son caractère.

Partez plusieurs semaines avant la rentrée

Arrivée la veille de sa rentrée, c'est stressant. Ajoutez l'expatriation à l'équation et vous verrez la jauge de stress dépasser le maximum. Personne n'aimerait débarquer dans un nouvel environnement sitôt descendu de l'avion. C'est pourtant ce qui arrive à des jeunes, contraints de démarrer leur année scolaire sans aucun repaire. La faute à un manque d'anticipation ? Pas toujours. Les complications administratives peuvent retarder la délivrance du visa. Là encore, c'est un stress supplémentaire qui s'ajoute. Dans l'idéal, essayez de partir le plus tôt possible. Votre enfant devrait avoir le temps de découvrir son quartier et son établissement scolaire avant d'y faire sa rentrée. Poser ses valises n'est pas à prendre uniquement au sens propre. On « pose » aussi « ses valises » au sens figuré. Il s'agit des valises émotionnelles, des sensations ressenties durant la préparation de l'expatriation. Il faut du temps pour atterrir.

Préparez l'entrée dans la nouvelle école en fonction de l'âge et du caractère de l'enfant

Pour mieux gérer l'entrée de votre enfant expatrié dans sa nouvelle école, associez-le aux différentes démarches : choix de l'école (internationale ou locale ?), découverte des activités extrascolaires… Là encore, vous adapterez le degré de participation de l'enfant à son âge. En général, on estime que les tout-petits ne font pas de grandes différences entre la rentrée dans l'école du pays d'accueil et celle de leur pays d'origine. Ils n'ont pas assez de recul ni assez de souvenirs. Mais tout dépend des enfants.

Dès l'entrée en primaire, la vie en communauté prend de plus en plus de place dans le quotidien de l'enfant. Il passe souvent plus de temps à l'école qu'à la maison et peut développer des amitiés solides avec ses camarades (on peut aussi observer cela dès la maternelle). L'enfant qui grandit pourra avoir plus de mal à se séparer de ce qu'il connaît. Une attitude compréhensible, nécessaire à sa construction, qu'il faut prendre en compte. L'impliquer dans les préparatifs de sa rentrée et prendre en compte son avis est une manière de le valoriser.

Associez les enfants au choix de l'école

Concernant le choix de l'école, les parents expats hésitent toujours entre établissement local et international. Les deux ont des avantages et des inconvénients qu'il faudra discuter avec l'enfant, l'adolescent. Son degré d'implication augmente toujours en fonction de son âge. Prenez en compte son avis. Présentez les avantages et les inconvénients de chaque modèle. Pensez au bien-être de votre enfant. Tenez compte de son caractère, de sa sensibilité. Comment est-il dans l'école du pays d'origine ? S'intègre-t-il bien dans le « groupe classe » ? Est-il à l'aise dans de grands groupes ou préfère-t-il les communautés plus petites ? Quel est le nombre moyen d'élèves par classe dans l'établissement à l'étranger ? L'école est-elle plutôt multiculturelle ou non ?

Demandez à visiter l'école avant la rentrée (d'où l'intérêt de s'expatrier assez tôt…). Avant l'expatriation, recherchez des photos de l'établissement. Demandez comment l'école prépare la rentrée de ses élèves étrangers. Bénéficient-ils d'un accompagnement ?

Pensez aux activités extrascolaires

Pratiquer une activité est un excellent moyen de s'habituer à la vie dans le pays d'accueil et de se faire des amis. Votre enfant pratiquait peut-être déjà une activité avant l'expatriation. Est-il possible de la poursuivre dans le pays d'accueil ? Que propose la future école en termes d'activités ? Par exemple, certains États investissent beaucoup dans le sport à l'école. Qu'en est-il dans votre pays d'accueil ? Le sport, l'art et la culture sont-ils mis en avant ? Demandez à votre enfant s'il préfère poursuivre une activité qu'il connaît ou s'il veut profiter de l'expatriation pour en découvrir une nouvelle.

Apprenez à gérer les refus de votre enfant

Votre enfant ne veut pas partir. Vous aurez beau lui parler de votre super poste à l'étranger, l'expatriation n'était pas son projet. Il refuse de s'inscrire dans une nouvelle école. Il refuse de préparer sa rentrée. Cette période d'opposition n'est pas simple à gérer. Anticipez un éventuel « temps de refus » le plus tôt possible. Il est parfois nécessaire à l'enfant de passer par cette étape pour avancer. Ne minimisez pas ce « temps de refus ». Gardez en tête que, contrairement à vous, l'enfant peut avoir l'impression de subir l'expatriation. Tout ce que vous lui présentez comme positif est réencodé en négatif. Vous lui parlez de sa nouvelle école avec enthousiasme. Il vous parle de l'école qu'il connaît avec nostalgie.

On constate que ces situations peuvent apparaître plus fréquemment chez l'adolescent. Apprenez à recevoir ses arguments, qui sont souvent légitimes : il pratique une activité qui le passionne (sport, musique, dessin…), refuse de quitter son club ou son école, ne veut pas partir en cours d'année, craint de perdre ses repères… Votre enfant/ado part à l'étranger, mais n'est pas coupé du monde qu'il connaît. S'il est sur les réseaux sociaux, il voit certainement comment ses amis continuent de vivre sans lui. Il ne se projette pas dans sa rentrée à l'étranger, mais dans celle qu'il aurait dû vivre avec ses camarades laissés au pays. Il n'existe pas de recette miracle pour convaincre votre enfant de vous suivre. D'où l'importance de l'impliquer dès le début du projet d'expatriation.

Cessez de croire que les enfants se font « toujours » des amis « très facilement »

Souhaitez-vous ajouter une pression inutile sur le dos de vos enfants ? Répétez-leur qu'ils se feront « facilement » des amis à l'étranger. Cette phrase, lancée par de nombreux parents expats et locaux, est censée rassurer l'enfant. Les parents sont pleins de bonnes intentions et pensent faire retomber la pression en agissant ainsi. C'est tout le contraire. L'enfant qui arrive facilement à socialiser sera peut-être motivé par ce nouveau défi (encore que l'expatriation peut le rendre temporairement plus craintif). Mais l'enfant qui a du mal à interagir pourra ressentir cette affirmation comme une injonction. S'il n'arrive pas à se faire « facilement » des amis, c'est qu'il a un sérieux problème.

Avoir des amis est difficile, même pour un enfant. Certes, les tout-petits arrivent à communiquer malgré la barrière de la langue. Mais plus on grandit, plus la personnalité se construit, plus on prend conscience de son environnement. Les inhibitions peuvent venir très tôt. Il est indispensable de les prendre en compte. Ne minimisez pas les difficultés que peut rencontrer votre enfant. Au contraire, montrez-lui l'exemple. Évitez cependant de l'enfermer avec les enfants de vos amis pendant que vous sirotez des cocktails entre amis. Demandez-lui ce qu'il en pense. Montrez-lui que vous êtes dans le même bateau : vous aussi souhaitez vous faire des amis. Quelles stratégies pourriez-vous mettre en place ? Partagez vos bons plans. Transformez le « défi » en activité ludique. C'est aussi une bonne manière de vous rapprocher de votre enfant et d'observer ses débuts dans le pays d'expatriation.

Préparez la transition entre l'ancienne et la nouvelle école

Ne jetez pas votre enfant dans sa nouvelle école comme s'il tombait d'un précipice. Préparez le terrain le plus tôt possible avec son ancienne école. Prévoyez des rencontres avec les professeurs du pays d'origine, en présence de votre enfant. Demandez s'il souhaite parler à ses professeurs sans votre présence. Ils ont peut-être de bons conseils à vous donner et à lui donner. Ont-ils déjà assisté à l'expatriation d'un de leurs élèves ? Existe-t-il des enfants expats dans l'établissement ? Essayez de rencontrer des parents étrangers dans votre pays ; leur retour d'expérience vous sera salutaire. De même, préparez le terrain avec l'école à l'étranger. Dans l'idéal, assurez-vous que la future école prenne en compte la situation particulière de votre enfant. N'hésitez pas à poser des questions sur l'organisation de l'école en matière de lutte contre le harcèlement scolaire, par exemple. Il ne s'agit pas d'être alarmiste, mais de prendre tous les renseignements possibles.

Assurez le suivi de votre enfant dans sa nouvelle école

Il vous sera difficile d'assurer le suivi de votre enfant si vous ne connaissez pas le système scolaire du pays d'expatriation. Cette connaissance englobe les éléments techniques, comme les démarches d'inscription ou l'organisation du temps scolaire, mais aussi les éléments culturels comme la place de l'enfant dans la société, les relations entre parents et éducation nationale, etc. Ces derniers points s'apprendront avec le temps, à mesure que vous vous adapterez à votre nouveau quotidien.

La démarche d'inscription dépend du pays d'accueil. En général, il vous sera demandé le dossier scolaire de votre enfant (bulletin scolaire). Mais une attestation du niveau de langue et une transcription des documents officiels peuvent aussi être exigées. Pour obtenir de l'aide, contactez votre ambassade ou votre consulat. Certains pays, comme le Canada, mettent en place des services dédiés aux jeunes arrivants étrangers.

Mais le véritable défi est de comprendre le nouveau système scolaire. Avant l'expatriation, renseignez-vous pour pouvoir à votre tour renseigner votre enfant. Car si vous ne connaissez rien du système scolaire dans le pays étranger, il vous sera difficile de rassurer votre enfant. Rapprochez-vous d'associations. Aux États-Unis, USAHello aide les familles immigrées à s'intégrer dans leur nouvel environnement. Sans surprise, il vous sera plus facile de suivre la scolarité de votre enfant si vous parlez la langue du pays d'accueil. Si tel n'est pas le cas, faites tout pour en maîtriser les rudiments avant le départ. Poursuivez l'apprentissage à votre arrivée. Rencontrez l'équipe pédagogique et ne leur cachez pas vos difficultés. Ne repartez pas avec des questions, mais soyez sûr d'avoir compris ce qu'ils vous ont expliqué.

Soyez là pour la rentrée officielle dans le pays d'accueil

Vous avez certainement déjà vu cette scène dans un film ou une série : l'enfant arrive en milieu d'année scolaire dans sa nouvelle école et se présente, gêné, devant une classe qui l'inspecte avec insistance. Ces scènes sont bien réelles, car il n'est pas toujours possible de déménager au bon moment. Ceci est vrai pour les déménagements dans le pays. C'est aussi vrai pour l'expatriation. Faites néanmoins tout votre possible pour éviter à votre enfant de faire sa rentrée en décalé. Car les amitiés sont déjà faites, les habitudes, déjà prises. Difficile de s'intégrer dans le « groupe classe » de cette manière. La difficulté augmente en expatriation, avec les différences culturelles et l'éventuelle barrière de la langue. Gardez donc à l'esprit que certains pays font leur rentrée en septembre, d'autres en octobre, d'autres encore, en avril… Faites tout pour que votre enfant soit là le jour de la rentrée dans le pays d'accueil. Si cela n'est pas possible, assurez-vous que l'école accompagne votre enfant dans ses premiers temps de nouvel élève.

Ne pas être trop exigeant au début de la scolarité de l'enfant expat

Sa moyenne générale est passée de 16 à 11 ? Oubliez vos cris de colère ou d'effroi. Non, votre enfant « ne le fait pas exprès ». Il n'est pas « paresseux ». Il s'adapte, et c'est difficile. Certains parents ne laissent qu'un mois à leur enfant pour s'adapter. Mais chaque enfant à son rythme. Ne soyez pas trop exigeant au début de la scolarité de votre enfant. L'expatriation est un bouleversement pour les adultes. Imaginez donc ce que peut ressentir votre enfant. Soyez à son écoute et observez-le. Invitez-le à vous parler de ses journées à l'école. A-t-il des difficultés au niveau scolaire ? au niveau des relations avec les élèves ? avec les professeurs ?

Soyez attentif au moindre changement. Si la situation persiste, envisagez des solutions avec lui. Bien évidemment, apprenez la langue du pays étranger avant le départ. Découvrez sa culture avec votre enfant. Ces apprentissages sont indispensables à une bonne intégration dans le pays étranger. Votre enfant se sentira plus en confiance pour aborder sa scolarité à l'étranger.

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A propos de

Titulaire d'un Master II en Droit - Sciences politiques ainsi que du diplôme de réussite au Japanese Language Proficiency Test (JLPT) N2, j'ai été chargée de communication. J'ai plus de 10 ans d'expérience en tant que rédactrice web.

Commentaires

  • Obiwan59
    Obiwan59il y a 2 mois

    Article simple comme une évidence. Un grand merci pour ces mots et ces conseils pleins de pratiques et de bons sens. Rappeler que les enfants sont aussi à prendre en compte est nécessaire 🙂 donner des conseils sur comment les prendre en compte, c'est encore mieux

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