C’est un projet de loi présenté au parlement Hongkongais visant à permettre les extraditions vers la Chine qui a mis le feu aux poudres. Après des manifestations et des heurts avec la police, le projet de loi est suspendu le matin du samedi 15 juin. N’empêche, près de deux millions de personnes descendent dans les rues de Hong-Kong le lendemain, réclamant le retrait du projet de loi et la démission de la cheffe de l'exécutif. Alexandre, un expatrié d’origine française installé à Hong-Kong depuis 2011, témoigne...
Les manifestations ont débuté le 9 juin dernier, que se passe-t-il aujourd'hui à Hong-Kong ?
Il y a eu des heurts avec la police jusqu'au 12 juin au soir mais la situation est revenue au calme. Aujourd'hui (vendredi 14), on sait juste qu'une nouvelle manifestation est prévue pour ce dimanche. (NdlR: L'entretien a été réalisée avant la manifestation du 16 juin ; elle a réuni environ deux millions de personnes selon une estimation des organisateurs).
Quelle atmosphère règne à Hong-Kong ?
Relativement normale. Les Hongkongais protestent régulièrement quand ils pensent que le gouvernement prend de mauvaises décisions. La manifestation du week-end dernier était importante.
Quel sentiment règne parmi la communauté d'expatriés à Hong-Kong ?
Hong Kong est une ville très cosmopolite (notamment, la plus grande communauté de français d'Asie), les sentiments sont donc variés. Ceux qui sont là depuis peu voient le mouvement essentiellement comme une curiosité. Les plus "anciens" sont plus impliqués.
Comment ces manifestations viennent-elles perturber le quotidien à Hong-Kong ?
Quasiment en rien. Le quartier du bâtiment du gouvernement a été bloqué par la police hier matin et une station de métro a été fermée pendant quelques heures. Rien de très important pour le moment.
Vous sentez-vous concerné par ces manifestations ?
Oui. Nous sommes installés à HK depuis huit ans et avons donc une carte de "résidents permanents" et le droit de vote. Il est clair que cette proposition de loi nous concerne autant que tout le monde et attire notre attention, autant ou sinon plus que les événements de 2014.
Pensez-vous que la perte de l'autonomie pourrait décourager les expatriés qui voudraient se rendre à Hong-Kong ?
Le "plan de vol" signé entre la Chine et le Royaume-Uni en 1984 et appliqué depuis 1997 implique que Hong Kong et la Chine se rapprochent peu à peu. Cette évolution ne peut pas se faire sans accrocs et les crises se succèdent. Il y a déjà eu des heurts en 2003, en 2014... Je fais confiance au gouvernement pour gérer cette crise comme les précédentes.
