Le monde doit-il de nouveau s'inquiéter ? 5 ans après la Covid-19, un « nouveau » virus respiratoire affole les réseaux sociaux. Le virus n'a cependant rien de nouveau, mais est bien connu des spécialistes. Projet d'expatriation ou voyage en cours, que faut-il savoir ? Quelles précautions les expatriés doivent-ils prendre ?
Qu'est-ce que le « virus HMPV » ?
Le métapneumovirus humain (MHPV ou MPVh) est un virus respiratoire saisonnier (hiver-printemps). Contrairement à certaines informations relayées sur les réseaux sociaux, il n'a rien de nouveau. Découvert en 2001 aux Pays-Bas, le virus circule déjà régulièrement dans plusieurs pays, dont les États-Unis. Les médecins américains avaient d'ailleurs signalé une hausse des cas en hiver 2023.
Le HMPV provoque divers symptômes : toux, nez bouché, essoufflement, fièvre, maux de gorge, fatigue… Des symptômes qui s'apparentent à ceux d'une grippe, d'un rhume ou d'autres infections virales. La saisonnalité du virus est d'ailleurs la même que celle de la grippe. Chez les personnes en bonne santé, le HMPV sera bénin ; il ne sera d'ailleurs pas identifié en tant que tel (vous penserez avoir eu un simple rhume). De ce fait, nombre de cas de HMPV ne sont jamais diagnostiqués.
Des complications peuvent néanmoins survenir, avec des symptômes évoluant vers ceux de l'asthme (surtout chez les enfants). L'Organisation mondiale de la santé (OMS) précise que, dans certains cas, le HMPV peut entraîner des maladies graves, comme la bronchite ou la pneumonie. Les jeunes enfants, les personnes âgées et les personnes immunodéprimés doivent faire l'objet d'une attention particulière.
Comment le virus se propage-t-il ?
Le HMPV se transmet généralement par les éternuements et les sécrétions de toux. Il se transmet aussi en cas de contact avec un objet infecté (par exemple, si vous touchez votre bouche, votre nez ou vos yeux après avoir touché un objet infecté).
HMPV : que se passe-t-il réellement en Chine ?
Le 2 janvier, le Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies (CDC) constate une « tendance générale à la hausse continue » de plusieurs pathologies : la grippe A, la Mycoplasma pneumoniae (pouvant provoquer une pneumonie) et le HMPV. La « hausse continue » n'a rien d'extraordinaire, mais correspond au pic saisonnier généralement observé.
Le CDC rappelle aux habitants les précautions d'usage pour limiter la propagation des virus : vaccination, port du masque. Pourtant, la veille, un commentaire sur le réseau social X propage une fausse information : la Chine aurait déclaré l'état d'urgence face à une épidémie du virus HMPV. En réalité, la Chine n'a déclaré aucun état d'urgence. L'OMS n'a également lancé aucune alerte, et recommande de s'en tenir aux précautions d'usage.
Expatriation : quels sont les pays actuellement touchés par le HMPV ?
Outre la Chine, le HMPV est actuellement présent en Inde, en Malaisie, au Kazakhstan, aux États-Unis, au Royaume-Uni ou encore au Canada. Les autorités indiennes précisent que les cas répertoriés sur son territoire ne sont pas liés à la situation en Chine. 3 jeunes enfants ont été testés positifs au HMPV. En Malaisie, les cas seraient en hausse de 45 % par rapport à l'année précédente. Mais le ministère malaisien de la Santé, qui n'a partagé aucun chiffre, conteste le bilan. Il n'a fait aucune annonce sur le HMPV, mais dit surveiller les agents pathogènes responsables de la grippe ou de la Covid-19. Le Kazakhstan associe les cas actuels de HMPV à ceux habituellement constatés à cette saison.
Au Canada, les médecins se montrent rassurants : la majorité de la population a déjà été exposée au virus. On recense 1,3 % de tests positifs la dernière semaine de décembre 2024 (contre 9,9 % pour la grippe). Rien d'étonnant pour les médecins, qui rappellent qu'en hiver, on sort moins. Les fêtes, avec les réunions familiales, ont été un terreau fertile pour la propagation des virus hivernaux. Les États-Unis et le Royaume-Uni relèvent également une hausse des cas, mais qui n'éveille pas d'inquiétude particulière.
Est-il prudent de s'expatrier en ce moment, y compris en Chine ?
Si l'on parle autant du HMPV en ce moment, c'est parce que la Covid-19 reste dans toutes les mémoires. Pour les expatriés, les craintes de voir se reproduire un scénario catastrophe peuvent susciter l'inquiétude. Les États et l'OMS se veulent pourtant rassurants. La Chine ne fait l'objet d'aucune mesure préventive particulière.
Selon les experts, l'hypothèse d'une pandémie est « hautement improbable », car contrairement à la Covid, le HMPV circule depuis longtemps ; une partie de la population est déjà immunisée. Il est donc possible de s'expatrier en Chine et dans les autres pays. La pression exercée sur les hôpitaux chinois est due d'une part au pic d'activité de plusieurs virus respiratoires et d'autre part au fonctionnement du système de santé chinois : les malades se rendent généralement à l'hôpital, pas chez les médecins de ville. Malgré la hausse observée, le nombre total de cas de maladies respiratoires devrait être inférieur à celui de 2023.
Il n'existe pas de vaccin contre le HMPV. On recommande aux expatriés d'appliquer les gestes barrières pour éviter les contaminations : se laver régulièrement les mains avec du savon et de l'eau, tousser ou éternuer dans un mouchoir à usage unique (qu'il faudra jeter après utilisation), porter un masque dans les lieux fréquentés, mal ventilés, et rester chez soi si l'on est malade.