Bonne nouvelle pour les expatriés en Nouvelle-Zélande qui sont restés bloqués à l’étranger pendant la crise de COVID-19 ! A partir d'octobre, ils seront autorisés à rentrer dans le pays sous certaines conditions. L'annonce a été faite la semaine dernière par Kris Faafoi, le ministre de l'Immigration de la Nouvelle-Zélande. A qui précisément s'appliquent ces changements et quelles sont les implications ?
Selon les chiffres officiels, quelque 268 000 ressortissants étrangers ont été contraints de quitter la Nouvelle-Zélande depuis le début de la crise de COVID-19. Compte tenu de la fermeture prolongée des frontières néo-zélandaises, ces derniers ont passé les quelques derniers mois dans le flou total. Afin de permettre leur retour, principalement pour des raisons économiques, le gouvernement a décidé de revoir sa politique en matière d'immigration post COVID-19. De nouvelles catégories ont ainsi été rajoutées à la liste des profils éligibles pour les exceptions de voyage. Si au départ la priorité avait été accordée aux citoyens néo-zélandais et aux résidents permanents, à présent, les détenteurs de visas de travail temporaires, ainsi que les conjoints de citoyens néo-zélandais et de résidents étrangers, sont aussi autorisés à rentrer en Nouvelle-Zélande. A savoir que cette mesure s'applique également aux personnes à charge, y compris les enfants, des détenteurs de visa temporaires, à conditions qu'ils puissent prouver la véracité de leur relation et qu'ils aient des motifs solides pour rester dans le pays à long terme. Concrètement, qu'est-ce que cela signifie ?
Près de 850 résidents étrangers admissibles en Nouvelle-Zélande
Pour être éligible pour cette exception de voyage, le résident étranger doit soit avoir un emploi en Nouvelle-Zélande, soit être le propriétaire d'une entreprise qui opère toujours dans le pays, et être en possession d'un visa approprié, c'est-à-dire, soit un Work to Residence Visa, soit un Essential Skills Visa dont les conditions n'ont pas été affectées par la crise, ou d'un visa d'entrepreneur. Il doit également ne pas avoir quitté la Nouvelle-Zélande avant le 1er décembre 2019 et avoir vécu au moins deux années dans le pays. Les entrepreneurs étrangers ayant une activité opérationnelle en Nouvelle-Zélande, ainsi que ceux qui ont des enfants à charge depuis au moins 6 mois, des parents ou proches qui sont ordinairement des résidents de la Nouvelle-Zélande, et ceux qui ont soumis leur demande de résidence avant le 31 juillet 2020 et qui sont détenteurs d'un visa qui n'expire pas avant la fin de 2020, doivent avoir séjourné dans le pays pendant une année au moins et avoir demandé une prolongation de visa au plus tard le 10 août 2020. Selon les autorités néo-zélandaises, cette mesure devrait permettre à quelque 850 résidents étrangers de rentrer en Nouvelle-Zélande au cours des prochains mois même si les frontières restent fermées jusqu'à nouvel ordre. A savoir que toute personne qui entre dans le pays sera conduit en isolement contrôlé ou en quarantaine pendant 14 jours. La Nouvelle-Zélande dispose aujourd'hui d'une capacité d'isolement pour 7 000 personnes.
Vers la réunification des conjoints expatriés
C'est bientôt la fin de l'attente des milliers de conjoints expatriés qui ont été séparés par la crise de COVID-19 en Nouvelle-Zélande. Ces derniers devaient soit être détenteurs d'un visa de conjoint ou partenaire, soit voyager dans le pays en compagnie de leur conjoint ou partenaire qui est soit un citoyen néo-zélandais soit un résident étranger ou ordinaire. Aujourd'hui, ils peuvent tout simplement demander une exception de voyage pour être autorisés à rentrer. Sachez que les conjoints peuvent inclure leurs enfants dans leur demande d'exception. Les résidents australiens, à titre d'exemple, bénéficieront d'un Critical Purpose Visitor Visa si leur demande d'exception est acceptée et, à l'arrivée, ils bénéficieront d'un visa de résident. En ce qu'il s'agit de ceux qui proviennent des pays ayant un accord d'exemption de visa avec la Nouvelle-Zélande, ils seront tenus de demander un Critical Purpose Visitor Visa d'une durée de 6 mois, suivi d'un visa de conjoint ou tout autre type de visa s'ils souhaitent prolonger leur séjour.
Les visas de résidence et les visas temporaires renouvelés
Compte tenu de la fermeture des frontières néo-zélandaises, quelque 5 600 détenteurs de visas de résidence n'ont pu renouveler leur visa durant les quelques derniers mois. Ainsi, les visas de résidence ayant expiré depuis le 2 février 2020 sont remplacés par un nouveau visa d'une durée de 12 mois. Cependant, les détenteurs de ces visas seront autorisés à entrer dans le pays seulement s'ils sont exemptés des restrictions de voyage actuelles et s'ils ont obtenu une exemption. Il faut donc faire attention et vous assurer que vous faites bien partie de la liste des ressortissants étrangers éligibles pour une exemption.
D'autre part, les détenteurs de visa de travail temporaires qui vont expirer d'ici la fin de 2020, ainsi que leurs personnes à charge, pourront rester plus longtemps en Nouvelle-Zélande grâce à une prolongation de 6 mois additionnels. Cette mesure concerne quelque 16 500 travailleurs étrangers et leurs familles. Les détenteurs de visas de visiteur qui se trouvent déjà dans le pays et dont les visas expirent d'ici la fin d'octobre 2020 bénéficient, quant à eux, de 5 mois supplémentaires. En ce qu'il s'agit des détenteurs du visa octroyé sous le RES (Recognised Seasonal Employer scheme) et qui se retrouvent actuellement bloqués dans le pays, ils pourront non seulement rester 6 mois supplémentaires mais aussi profiter d'une plus grande flexibilité au niveau de leurs horaires de travail et de leurs missions. Ce qui leur permettra d'avoir plus de temps pour mieux organiser leur retour dans leurs pays d'origine respectifs.
Quid des étudiants étrangers en Nouvelle-Zélande ?
Si vous étiez en train d'attendre la réouverture des frontières pour poursuivre vos études supérieures en Nouvelle-Zélande, il vaudrait mieux remettre votre projet à plus tard. En effet, depuis le 10 août 2020, les nouvelles demandes de visa, y compris les visas étudiants, ne sont plus acceptées. Ce qui laisse dans le flou des milliers d'étudiants étrangers qui avaient déjà fait leur demande de visa avant la crise de COVID-19. Selon l'agence de l'Immigration néo-zélandaise (INZ), des 5 182 étudiants étrangers restés bloqués à l'étranger au 23 août 2020, 1 704 ont déjà perdu les acquis que leur proféraient leurs visas étudiants tandis que les visas de 2 247 autres étudiants étrangers expirent d'ici la fin de l'année. Il n'empêche qu'ils peuvent toujours étudier à distance jusqu'à la réouverture des frontières pour qu'ils puissent faire une nouvelle demande de visa s'ils le souhaitent. Il doivent toutefois être en mesure de prouver qu'ils ont effectivement suivi les cours en ligne. Ceux qui choisissent de ne pas poursuivre leurs études en Nouvelle-Zélande peuvent contacter leur université et annuler leur demande de visa auprès de l'INZ. Les demandes de remboursement seront considérés au cas par cas. D'autre part, les 39 794 étudiants étrangers qui se trouvent toujours en Nouvelle-Zélande, dont près de 15 000 ont obtenu leurs visas entre janvier et mars 2020, préservent leurs visas étudiants.