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Présidentielle aux États-Unis : ce qu'attendent les expatriés

la Maison Blanche
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A l'approche de l’élection présidentielle qui se tiendra le 3 novembre prochain, les yeux du monde entier sont rivés vers les États-Unis. La campagne électorale bat son plein et les réactions pleuvent des quatre coins du monde, entre la situation sociopolitique dans le pays, les gestes et les bourdes du Président sortant et la crise de COVID-19 ayant déjà fait plusieurs milliers de victimes et qui n'est pas prêt de prendre fin. Des expatriés américains vivant à l’étranger et des expatriés aux États-Unis nous parlent de leurs attentes du prochain scrutin.

Un sujet sensible même pour ceux qui sont à l'étranger

Cette élection suscite l'intérêt non seulement des expatriés américains mais de toutes les nationalités confondues. En effet, la première puissance américaine fait la une de pratiquement tous les journaux du monde entre la crise de COVID-19 et les troubles d'ordre social, sans parler des nouvelles politiques d'immigration restrictives. « Il est clair qu'il s'agira de l'élection la plus importante aux États-Unis depuis une dizaine de décennies », nous dira Andy, un Britannique qui a vécu en Australie avant de s'installer au Vietnam et qui suit de très près la situation aux États-Unis. Il estime toutefois que l'administration actuelle a su répondre à de nombreuses questions, notamment en termes de sécurité, au cours des dernières années. Un avis que partage Céleste, une retraitée américaine en Serbie. « Si on ne connaît rien à l'histoire du pays, on risque de finir par prendre les mauvaises décisions, alors j'espère que les Américains tireront des leçons du passé et qu'ils feront un choix juste », nous dira-t-elle.

Hank, un expatrié américain en Équateur, n'est pas du même avis. Selon lui, le système de santé américain est un élément qui pèsera lourd dans la balance lors de l'élection présidentielle. « L'abrogation potentielle du système Obamacare qui, à travers l'Affordable Care Act, protège des dizaines de millions de personnes aux États-Unis avec des conditions préexistantes, va poser problème, dans la mesure où les personnes âgées sont particulièrement exposées aux risques de santé. D'ailleurs, les personnes âgées et les personnes qui sont en pré retraite représentent un pourcentage disproportionné d'expatriés. Il faut reconnaître que de nombreux retraités décident soit de s'expatrier soit de continuer à vivre dans leur pays d'origine en fonction de problèmes de santé, en prenant en compte la couverture médicale pour leurs conditions préexistantes ». Il déplore ainsi le fait qu'aucun des candidats à la présidentielle n'a proposé de solutions concrètes à ce problème qui sera prochainement entendu en cours suprême. Hank maintient donc qu'il accomplira son devoir de citoyen américain à distance le 3 novembre prochain, sans hésiter.

Expatrié américain à Bangkok, John adopte une approche plus neutre. « Je ne dis pas que les démocrates et les libéraux sont meilleurs que les conservateurs et les républicains. Mais je ne pense pas que l'administration américaine soit ce qu'elle aurait dû être depuis l'époque de Reagan. Trump ne fait que poursuivre les politiques du passé », dira-t-il. Et d'ajouter qu'il est facile pour la moitié libérale des médias américains de décrire avec précision Trump comme prenant une mauvaise décision après l'autre. « Mais si Biden était élu et qu'il soutenait une implication inutile dans un conflit étranger, ou des dépenses militaires irréalistes (plus ou moins identiques), ne traitaient pas du changement climatique, etc., les médias libéraux lui donneraient un laissez-passer. Aucune des deux parties n'évoquera un écart de richesse, ou un déficit, à moins qu'elle ne soutienne leur récit actuel ». Il est donc clair, selon lui, que les États-Unis feront face à un nouveau déclin si l'un ou l'autre l'emporte.

Ce qu'en pensent les expatriés aux États-Unis

La situation générale aux États-Unis ne laisse pas insensible les ressortissants étrangers qui ont choisi d'y poser leurs valises et d'y démarrer une nouvelle vie. Sylvain est un entrepreneur français qui vit aux États-Unis depuis plusieurs années, et il ne cache pas son mécontentement par rapport à la façon dont se déroulent les choses depuis les quelques dernières années. Pour lui, il faudrait que la question de l'immigration ne soit plus un sujet aussi chaotique. « Le mauvais traitement des immigrés mexicains, par exemple, n'arrange pas les choses. Dire de l'Amérique « ne venez plus, on est plein » alors qu'il existe bel et bien une pénurie de main-d'œuvre, c'est de la démagogie. Or, en matière d'immigration, on a besoin de mesures réfléchies, sereines », dira-t-il. D'ailleurs, il trouve le déroulement de la campagne électorale nerveusement fatigant, voire éprouvant. Sylvain en est déjà à sa 3e campagne électorale depuis son installation aux États-Unis, et il estime que c'est la pire de toutes les campagnes. « A ce stade, on ne parle même plus de respect, juste de décence. Les positions sont hypers marquées, la violence n'est jamais très loin, comme en témoigne l'affaire des milices au Michigan la semaine dernière ».

Un avis que partage Olivier, un Français qui vit en Californie. « En tant que personne normalement équilibrée vivant aux États-Unis, j'attends impatiemment le jour où le pays pourra enfin reconquérir son image de pays progressif pouvant remettre en exemple l'exceptionnalisme américain comme l'explication de son succès ». En revanche, il nous dira que la campagne n'est pas très marquée de ce côté car la Californie fait partie de ces États fortement ancrés d'un côté ou de l'autre (Démocrate pour la Californie). « Donc les candidats, que ce soit Trump ou Biden, ne se fatiguent pas en Californie car ses habitants voteront de toutes les façons pour le candidat Démocrate ». Olivier en profite pour mettre l'accent sur les récentes révélations du NY Times au sujet des impôts impayés et du surendettement allégué du Président sortant. Il s'agit, pour lui, d'une menace réelle contre la sécurité nationale des États-Unis.

D'autre part, l'on s'attend à ce que la crise sanitaire mondiale ait un impact significatif sur le scrutin du 3 novembre. D'autant que le Président sortant a lui-même été testé positif à la COVID-19 après ses nombreuses déclarations controversées sur le sujet au cours des quelques derniers mois. Rappelons que la pandémie affiche un nombre record de 7,9 millions de cas et 216 000 décès aux États-Unis. Julie, une jeune Française, nous dira toutefois que la tendance est en train de changer au niveau de la population américaine. « Jusqu'il y a peu de temps, je pensais franchement que la crise de COVID-19 jouerait contre Trump avec le nombre de morts affligeant et le laxisme de son organisation. Mais dans les dernières semaines, j'entends de plus en plus des Américains, que j'imagine pourtant voter démocrate en temps normal, dire qu'ils ont peur d'un deuxième « lockdown » et qu'ils craignent que Biden mette à mal le pays économiquement en remettant en place un confinement ou, du moins, des mesures plus strictes que Trump ». Il est clair, pour elle, que tout est possible à l'heure actuelle.

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A propos de

Détentrice d'un diplôme approfondi de langue française, j'ai été journaliste à Maurice pendant 6 ans. Je compte plus d'une dizaine d'années d'expérience en tant que rédactrice web bilingue à Expat.com dont cinq au poste d'assistante éditoriale.

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