Depuis combien de temps es-tu parti à Vancouver et est-ce la première fois que tu vis à l'étranger ?
Je suis arrivé à Vancouver fin-Novembre 2006, et ça a commencé de manière assez... intéressante. La boite qui venait de m'engager m'avait placé dans un hôtel, et après y être arrivé en taxi j'ai décidé de boire un coup au robinet. Un truc marron et nauséabond en est sorti, et je me suis demandé dans quel boui-boui on m'avait envoyé... pourtant, l'hôtel avait l'air classe... donc je me suis demandé "oh mince, est-ce que c'est toute la ville qui est pourrie comme ça?". Finalement, j'ai décidé d'allumer la télé et c'est devenu beaucoup plus clair puisque toutes les chaines en parlaient: il y avait eu une énorme tempête sur la région quelques jours avant, et des coulées de boue dans les lacs servant de réservoirs d'eau pour la ville avaient augmenté la turbidité de l'eau, qui est très peu filtrée ici car elle est naturellement propre. Enfin d'habitude... Bref, pendant plusieurs jours, il était "déconseillé" d'utiliser l'eau du robinet pour boire, se brosser les dents, cuisiner, etc. Les gens dévalisaient les magasins pour acheter des packs d'eau minérale tout en m'assurant que la situation était totalement exceptionnelle, qu'ils n'avaient jamais vu ça de leur vie, etc. Moi j'étais plutôt dubitatif! Avant ça, j'avais passé 1 an à Montréal en 2000, où j'ai rencontré ma future femme. On avait beaucoup aimé l'endroit, et c'était une des raisons pour retourner au Canada.
Que fais-tu là-bas ?
Je suis venu à Vancouver pour bosser en tant qu' ingénieur informaticien dans le domaine des jeux-vidéos. Ce domaine est plus ou moins mort en France, alors qu'avec les crédits d'impôts qu'on trouve en Colombie Britannique et au Québec, les boites de jeux-vidéos fleurissent, notamment à Vancouver et à Montréal. Comme on avait déjà essayé Montréal, j'ai voulu aller visiter l'autre bord!
Est-ce que ton pays d'origine te manque un peu ?
Pas du tout. Une autre raison pour notre départ était la France, ses problèmes, son marasme politique, sa mentalité, etc. Bien sûr, j'aimerais revoir ma famille et mes amis un peu plus souvent, mais je n'ai jamais été un grand sentimental donc ça ne me travaille pas autant que certains autres expatriés. Et puis je garde le contact grâce à internet -- enfin à part les quelques réfractaires qui ne se mettent jamais en ligne ou qui n'ont toujours pas de webcam et que je vois donc une fois par an tout au plus... Ceci dit, malgré le fait qu'on ne rentrera probablement jamais en France, on essaie quand même de se tenir au courant de ce qui s'y passe. D'abord parce qu'on est français (ben oui), ensuite parce qu'il faut qu'on sache de quoi parlent nos amis, et enfin parce que les vancouverois nous posent de temps en temps des questions sur la France et qu'il faut avoir des informations plus ou moins à jour, sinon c'est la honte!
Quelle est a ton avis la plus grand différence entre ton pays d'accueil et ton pays d'origine ?
La superficie... c'est impressionnant à quel point le Canada est immense (et c'est valable pour les Etats-Unis aussi). La plupart des provinces sont plus grandes qu'un pays Européen, et c'est à mon avis l'une des causes fondamentales d'incompréhension entre les deux continents. En tant qu'Européens, on a du mal à concevoir de telles distances avant de les avoir parcourues, de même qu'on a du mal à considérer que toutes les villes Européennes sont "l'une à côté de l'autre", comme le diraient des Nord-Américains. On a tendance à raisonner avec l'échelle à laquelle on est habitué, mais à mon avis les solutions politiques, sociales ou tout simplement logistiques que l'on connait ne fonctionneraient probablement pas si on les adaptait à un pays 20 fois plus grand... et de tout ceci en découlent tout un tas de différences culturelles, ce qui fait le bonheur des blogueurs et, on espère, de leur lectorat!
Te considères-tu comme un expatrié ?
Sur un plan purement étymologique, oui... quoique la question deviendra plus délicate dans 3 ou 4 ans lorsque j'aurai obtenu, j'espère, la nationalité canadienne (tout en gardant ma nationalité française, puisque les 2 pays acceptent la double nationalité). Par contre, le terme de "patrie" amène avec lui des notions de patriotisme et d'attache sentimentale qui ne me parlent pas vraiment. J'ai tendance à être attaché à une ville ou un quartier -- pas un pays.
Qu'est-ce qui t'a donné envie d'ouvrir ton blog ? Est-ce ton premier blog ?
Les français ne connaissent, pour la plupart, rien à propos du Canada. Ils ont ce stéréotype en tête, un mélange entre la neige, le froid, l'accent québécois, et une influence américaine qui, selon eux, résulterait en une omniprésence de restaurants McDonald's ainsi qu'une absence totale de légumes ou de fromages frais. Il était donc nécessaire de faire un peu d'éducation, photos à l'appui. Ça ne marche pas totalement, mais ça fait son petit bonhomme de chemin... Mon précédent et premier blog, ouvert pour des raisons similaires, date de mon année montréalaise et était écrit conjointement avec mes colocataires de l'époque. Par contre, le terme "blog" était encore rare, et nous écrivions le site à la main en HTML!
As-tu déjà rencontré du monde grâce à ton blog ?
J'ai rencontré la plupart des autres francophones de Vancouver grâce à mon blog, et surtout grâce à l'incontournable Véronique, qui a fondé la tradition des apéros entre blogueurs francophones. Depuis, la tradition s'est étendue et tout le monde est bienvenu, donc les blogs n'ont plus grand chose à voir, mais c'est quand même sur internet que tout a commencé.
Quand t'es-tu enregistré sur Expat.com ?
Je me suis inscrit en Fevrier 2009, principalement pour des raisons promotionnelles.