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Les revendications des Français de l'étranger après les sénatoriales

representants des francais de l'etranger
Jo Bouroch / Shutterstock.com
Écrit parAsaël Häzaqle 13 Octobre 2021

Loin des atermoiements politiques, les Français de l'étranger attendent de leurs sénateurs du concret. Les élections terminées, ils en appellent à une véritable représentation de leurs intérêts. La Covid-19 a été, pour beaucoup d'entre eux, un révélateur : manque de communication, sentiment d'abandon… Le défi est grand : plus de 2,5 millions Français de l'étranger, dont plus d'1,6 million enregistrés au registre des Français établis hors de France en 2020, qui militent pour une meilleure défense de leurs droits. Pour les douze sénateurs fraîchement élus ou réélus, il s'agit de retrouver la confiance, et de recréer, sinon renforcer, le lien social.

Santé

Quelle Caisse des Français de l'Étranger (CFE) pour demain ? Immigrer ailleurs que dans un pays de l'EU ou de l'EEE (Espace économique européen) ferait-il des Français de l'étranger des citoyens de seconde zone ? Les concernés regrettent les limites de la CFE, qui n'assure pas la même protection que son organisme de tutelle, la Sécurité sociale. Là est tout le problème, et la confusion. À quand une clarification ? Car, contrairement à la Sécurité sociale, la CFE est un organisme privé. Elle ne reçoit qu'une aide symbolique de l'État, et ne doit sa survie qu'aux cotisations des contribuables. Une autonomie revendiquée par l'organisme, mais non sans effets pervers, alertent les Français de l'étranger. Entreprise privée dans ses statuts, la CFE l'est aussi dans son fonctionnement : appeler à toujours plus d'adhérents, sans garantir une prise en charge à la hauteur des cotisations. La Covid-19 n'a rien arrangé : délai de traitement des dossiers de plus en plus longs (plusieurs mois pour un simple remboursement), multiplication des interlocuteurs, changements aléatoires des barèmes de remboursements, changement brutal des frais de cotisation suite au décès du conjoint, mauvaise prise en charge de l'invalidité, problèmes de calculs entre années de cotisation et prise en charge de cotisants retraités… Comment la CFE entend-elle remplir sa mission de service public dans ses conditions ?

Les Français de l'étranger réclament une action forte des sénateurs. Bien que privée, la CFE doit remplir correctement sa mission de service public : une plus grande transparence, la fin des retards de remboursement, et la prise en charge des personnes souffrant d'affections de longue durée (ALD) au même titre que les autres patients. En somme : plus de moyens, plus d'écoute, plus de réactivité pour une plus grande efficacité des services. Oui aux cotisations, mais pour une protection sociale à la hauteur des frais engagés. Les Français de l'étranger alertent : beaucoup – surtout les jeunes – se détournent de la CFE à cause de ses méthodes. Même avertissement des retraités, qui se sentent délaissés par un organisme qui a pourtant pris leurs cotisations durant des années.

Aide sociale

La Covid-19 a touché la planète entière. Il semble cependant que les Français de l'étranger aient été longtemps oubliés des politiques. Beaucoup ont vu leurs entreprises mises en faillite, sans bénéficier d'aucune aide de leur pays d'accueil. Beaucoup ont perdu leur emploi. Les étudiants se sont vus dans l'incapacité de financer leurs études. D'autres se sont retrouvés pris dans la machine administrative : problèmes de visas, de papiers d'identité… Les Français de l'étranger saluent la reconduction du Secours occasionnel de solidarité (SOS). Ils espèrent, à l'avenir, un soutien plus grand et plus rapide des représentants consulaires. Conscients que la pandémie a fragilisé et perturbé l'économie mondiale, ils ont cependant senti une différence dans la rapidité de prise en charge de leurs compatriotes sur le territoire français, et la leur. Le flou juridique entourant, durant des mois, la reconnaissance des vaccins des Français de l'étranger en est une illustration. Oui à l'aide sociale, donc, déployée pour tous les Français de l'étranger en situation de crise, qu'ils soient entrepreneurs, salariés ou non, étudiants ou retraités.

Sécurité

Quelle aide pour les Français de l'étranger ayant des problèmes avec la justice ? Quelle intervention de l'État ? La situation inédite – crise sanitaire – couplée à une tension diplomatique observée depuis des années (menace terroriste) plonge les Français de l'étranger dans l'incertitude. Si la sécurité des Français est assurée sur le territoire, qu'en est-il pour les expatriés ?

Les Français de l'étranger rappellent la triste affaire Jean-Pierre Marongiu, et s'étonnent qu'elle ne soit pas davantage connue du grand public. Ils rappellent également que le fait de résider à l'étranger ne leur retire pas leur citoyenneté ni les droits et devoirs qui y sont associés. Las, ils se sentent parfois abandonnés par l'État français. Les intérêts économiques l'emporteraient-ils ? C'est oublier que les Français de l'étranger contribuent également au rayonnement économique et diplomatique de la France : entrepreneurs, consultants, salariés, bénévoles… Ils sont les porte-parole de l'ombre de l'État français, et attendent de lui la protection due à tout citoyen. Arrestations abusives, emprisonnement à tort, confiscation de papiers, usurpation d'identité… Les Français de l'étranger réclament que leurs droits soient défendus par l'État français. En clair : une aide juridictionnelle effective des autorités françaises, pour ne pas que les expatriés soient abandonnés à leur sort.

Scolarité

Faut-il y voir une conséquence de la Covid-19 ? Les Français de l'étranger notent une hausse sensible des frais de scolarité. Tout comme les écoles sur le territoire, les établissements français situés à l'étranger ont souffert de la pandémie : fermetures complètes et suivi des cours à distance difficile à mettre en place (et pas toujours effectif). Les Français de l'étranger rappellent que les établissements homologués par l'État restent sous sa tutelle. Le ministère de l'Éducation nationale rappelle lui-même que l'État finance à 44 % les établissements conventionnés. Les parents d'élèves en appellent donc à un encadrement des frais de scolarité.

Reconnaissance des Français de l'étranger

Plus largement, les Français de l'étranger rappellent à leurs élus qu'ils existent. L'éloignement géographique ne les prive pas de leurs droits. Ils participent au développement de la puissance française à leur échelle, et attendent de leur pays une plus grande reconnaissance, et une protection. La crise sanitaire a frappé toutes les économies et les secteurs. Les Français de l'étranger peuvent être encore plus durement touchés et isolés : difficulté de voir ses droits reconnus et appliqués par la France, non prise en charge de leur situation par leur pays d'accueil… Une double peine qu'ils refusent de subir. Ils attendent de leurs élus une présence concrète, une communication plus fluide et directe, une écoute suivie d'applications tangibles.

Vie quotidienne
A propos de

Titulaire d'un Master II en Droit - Sciences politiques ainsi que du diplôme de réussite au Japanese Language Proficiency Test (JLPT) N2, j'ai été chargée de communication. J'ai plus de 10 ans d'expérience en tant que rédactrice web.

Commentaires

  • AlainL
    AlainLil y a 3 ans(Modifié)

    Français de l'étranger ? Un CHOIX ! Quand on fait un choix, on en assume à la fois les avantages et les inconvénients, perçus ou existants.

    La France est en faillite depuis 1974... et certains continuent à en demander encore plus à un État ayant déjà suffisamment de difficultés à simplement assumer ses charges de base, au détriment de l'extraordinaire imposition de la "classe moyenne" ? Honnêtement, vous pensez que cela va durer encore combien de temps ? Qui donc va payer la retraite de vos enfants, leur santé, etc ?

    Assumez vos choix! Dans la majorité des autres pays de l'UE, ces genres de commentaires n'existent pas.

    Vous avez CHOISI l'expatriation, très bien. Mais ne demandez pas aux 67 millions de Français d'assumer vos rêves - réussis ou ratés - et surtout d'en payer les frais.

    C'est un peu comme les véhicules électriques: les rêves de certains se permettent de s'imposer - et d'imposer plus - la majorité des citoyens :0)))

  • ChrisOrange
    ChrisOrangeil y a 3 ans(Modifié)

    Bonsoir,

    Sicopa a raison. Moi, je vais être pire, le dossier fiscal est une plaisanterie depuis 4 ans, j'ai envoyé des pages argumentées à notre représentante locale que je voulais voir à port-Louis et comme par hasard mon mail n'a pas été pris en compte, mais des excuses. Puis, on a fait des rapports coûteux en ne prenant pas en compte les gens hors ambassade, car eux reste inscrit en France, plus avantageux , moi honnête et sanctionné en déclarant à Maurice. Le souci est fiscal et il y a une discrimination de traitement (UE) et moi je paye bien plus que si j'étais en France avec des revenus modestes et pas normal n'étant pas en France. De plus, étant français, je n'ai pas de protection sociale, même les étrangers ont une protection sociale meilleure ? Normal ?

    Il faut mettre en avant les vrais soucis et on nous prend pour des imbéciles et des vaches à lait quelque soit nos revenus ? Normal ?

    Donc il faut traiter la fiscalité : CSG/RDS par exemple ... Vous verrez et aussi notre couverture sociale en tant qu'expatrié ou étranger à Maurice : Soyez franc !

    Cordialement

  • Sicopa
    Sicopail y a 3 ans(Modifié)

    Ceux qui ne font pas parti de l'UE, ou encore de la Suisse ou de la Norvège aimeraient très certainement aussi ne pas être ponctionnés des prélèvements sociaux comme ces derniers, au nom de l'égalité, mais rien n'a été fait depuis 2012 ou ces prélèvements sociaux ont été mis en place de façon honteuse. Seule la CJUE a pu épargner de ces prélèvements injustes les français résidents en UE, Suisse et Norvège. Les autres continuent à les payer et le montant forfaitaire de l'impôt pour les résidents hors de France est passé sous la mandature Macron de 20 à 30%; merci beaucoup ; donc 47% de prélèvements pour certains dès le premier Euro. On voit que nous sommes bien considérés et défendus!

    Pourquoi aussi, ceux qui payent des impôts en France, puisque ayant des revenus en France doivent ils payer les frais de scolarité de leurs enfants dans les écoles françaises de l'étranger?

    Ils payent pour des services qu'ils n'ont pas, puisqu'ils résident hors de France, mais payent aussi une nouvelle fois et très cher pour l'éducation alors que ce service est financé par l'impôt !!

    Ceux qui souhaitent défendre les français établis hors de France ont du travail, s'ils le souhaitent.

    Mais, encore faut ils qu'ils soient entendus, et l'histoire très récente à montrer que malheureusement, ils ne l'étaient pas par l'exécutif!

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