Bonjour Nat, peux-tu te présenter brièvement et nous raconter ton projet d'expatriation à Berlin ?
Je suis Tata Nat, j'ai 33 ans et (presque) toutes mes dents. Je suis française et je vis à Berlin depuis bientôt 10 ans. Sur mon blog, Bière, Berlin et Rocknroll, je raconte à ma manière ma petite vie berlinoise (je crois que les trois thèmes récurrents sont bien indiqués dans le titre du blog).
Pourquoi avoir choisi Berlin comme destination d'expatriation ?
Par facilité j'imagine: je voulais apprendre l'allemand, j'avais quelques mois de libre et je connaissais quelqu'un à Berlin qui cherchait une coloc. À l'époque, mon loyer pour une grande chambre tout inclus me coûtait...150€! Donc même avec les quelques économies que j'avais en ce temps-là, je ne me ruinais pas à tenter l'expérience.
Comment s'est passée ton arrivée en Allemagne ? As-tu eu du mal à trouver un logement ?
Voir ci-dessus. Sinon il faisait très froid (c'était en février) et comme je ne connaissais personne, ni la langue, c'était un peu tristounet. Mais la ville est tellement grande et culturelle que ça apporte un bon coup de boost même dans les passages à vides.
Tu racontes dans ton blog que tu changes souvent de travail. Le marché de l'emploi est plus flexible en Allemagne ?
Bonne question. Je ne peux pas rapporter mon histoire personnelle à la globalité de l'emploi en Allemagne et je ne préfère pas rentrer dans le débat car souvent flexibilité rime avec précarité. Pour ma part, c'est vrai que depuis quelques années je galère vraiment moins niveau job, comme je le raconte dans mon blog, j'en suis à mon 4ème emploi en 4 ans: j'ai démissionné à chaque fois pour prendre un autre travail. Ce qui m'est proposé est toujours de mieux en mieux alors pourquoi se gêner.
Quelles différences notoires as-tu remarqué entre la culture allemande et la culture française ?
Encore une fois je ne peux pas vraiment parler de culture allemande vu que je n'ai vécu qu'à Berlin. Les allemands ont d'ailleurs un mot charmant pour les berlinois: "Berliner Schnautze" qui pourrait décrire le côté mufle des berlinois et de leur dialecte. Mais cela c'est en apparence car en vrai ils sont vraiment tops. Sinon avec le temps, j'ai appris à apprécier les petits-déjeunes salés et forcément...les bières allemandes!
Berlin est une ville très marquée par son architecture industrielle. Quelle image renvoie la ville à tes yeux ?
Je trouve que c'est plutôt un gros mélange de tout et n'importe quoi: des bâtiments ultra-modernes côtoient des bâtiments délabrés, des "blockhaus"(ces buildings types de la RDA), des maisons bourgeoises,etc...c'est le côté multi-culturel et international qui ressort. Balade-toi 30 minutes à vélo dans la ville et tu vas passer du coq à l'âne niveau architecture.
Les week-end berlinois sont connus pour être sans interruption du vendredi soir au lundi matin. Le mythe est-il réalité ?
Non pas du tout, c'est du jeudi soir au lundi matin ! Et oui c'est une réalité: c'est très facile de sortir tout le temps et sans fin. Les bars sont très souvent ouverts en fin de journée jusqu'à ce que le dernier client parte et cela très souvent tous les jours de la semaine. Bon évidemment, c'est suivant les bars et les clubs, mais ce n'est pas quelque chose d'exceptionnel et ce n'est pas avec une heure de fermeture précise. Bref, c'est dur la vie nocturne!
La capitale se gentrifie de plus en plus, toi qui y vit depuis presque 10 ans, as-tu remarqué ce changement ?
Oui il y a forcément du changement : tous les "Baulücke", c'est-à-dire tous les espaces vides laissés après la guerre se sont remplis d'hôtels et de buildings en tout genre. Je pourrais forcément me lamenter sur comment c'était moins cher avant et comment les loyers ont augmenté. Mais c'est le jeu j'imagine, et la qualité de vie berlinoise est quand même très bonne.
Quels conseils donnerais-tu à un(e) futur(e) expatrié(e) à Berlin ?
De bien lire mon blog ! Plus sérieusement, de bien se renseigner sur ce qu'il est possible de mettre en place depuis la France avant le départ: pour les français je pense par exemple à l'assurance chômage. Et de rester ouvert d'esprit: ça aide, ici tout comme partout ailleurs.
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