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Le travail en freelance : est-ce une option pour les expatriés ?

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Écrit parEster Rodriguesle 09 Février 2022

Obtenir un visa de travail peut s'avérer un véritable parcours du combattant, dépendant de votre pays de destination. La pandémie n'a fait qu'empirer les processus d'obtention de visa dans pratiquement tous les pays. Le travail en freelance s'est ainsi avéré un choix judicieux pour de nombreux expatriés désireux de réaliser leur rêve de vivre à l'étranger sans avoir à se préoccuper sur le plan financier ou fiscal.

Le travail en freelance peut être une bonne option à la fois pour les étudiants étrangers, particulièrement lorsqu'ils ont besoin d'une autorisation officielle pour pouvoir travailler, mais aussi pour les professionnels ayant été confrontés à des baisses salariales ou à des suppressions de postes pendant la pandémie. Le processus d'obtention de visa implique non seulement normalement de paperasse mais aussi du temps et de la patience. Gina Sadva, une expatriée brésilienne vivant à Madrid, a dû compléter ses études en Espagne pour enfin pouvoir changer son statut d'étudiante à celui de professionnelle au bout de 3 ans. « Je suivais des cours d'espagnol, ce qui m'autorisait à travailler 20 heures seulement par semaine pendant trois ans. Ce n'est qu'au terme de mes études que j'ai pu changer de visa sans avoir à rentrer au Brésil. » Hasan Ates, membre de la communauté d'Expat.com, n'est pas favorable aux changements dans le processus de visa de travail. « Dans cinq ans, nous reviendrons sur ces jours et nous remémorerons la longue attente confuse que nous, les expatriés, avons patiemment endurée. »

Pour les expatriés qui vivent dans des pays dont la monnaie n'est pas dévaluée par rapport aux principales devises comme l'euro, le livre sterling et le dollar, le travail en freelance peut être un excellent choix en termes financier. Ces professionnels peuvent tirer profit de leur réseau depuis leur pays d'origine, ce qui leur permet de trouver des opportunités de travail à distance. Qui plus est, ils n'ont pas à se soucier des impôts dans aucun des pays. Les étudiants étrangers, pour leur part, peuvent séjourner dans leur pays d'accueil avec leur visa étudiant et travailler pour des clients basés à l'étranger sans avoir besoin d'un visa indépendant ou de travail, par exemple. En outre, certaines entreprises situées dans d'autres pays peuvent proposer des contrats de courte durée sans obligation de visa. Cette option comporte visiblement certains avantages pour les expatriés.

Pour certains expatriés, faire face à des responsabilités financières dans leur pays d'origine semble bien plus accessible que de passer par le processus de travail indépendant dans leur pays d'accueil. D'un autre côté, bien qu'il soit plus facile d'être indépendant que de décrocher un contrat à temps plein à l'étranger, les expatriés doivent garder à l'esprit qu'ils doivent avoir une autorisation légale pour vivre et travailler dans leur nouveau pays. Sans une recherche et une organisation préalable appropriées, les expatriés peuvent être confrontés à de graves conséquences. Certaines formalités administratives peuvent être intransigeantes. En Arabie saoudite, par exemple, il existe des réglementations concernant le travail en freelance. Le gouvernement saoudien impose une amende de SR50000 (13 329,23 $) aux freelance (expatriés indépendants) qui travaillent dans le royaume de manière irrégulière, ce qui signifie sans autorisation locale (le transfert d'Iqama). Les employeurs qui autorisent leurs travailleurs à s'engager dans des emplois indépendants ou qui permettent à leurs employés d'effectuer des tâches pour d'autres employés subissent également des conséquences.

Que faut-il considérer avant de se lancer ?

En réponse à l'évolution du monde du travail, en particulier depuis le début de la pandémie de Covid, une hausse du nombre de visas de freelance ou de visas de travailleur indépendant a été constatée aux quatre coins du monde. Il existe toutefois des éléments à prendre en compte pour ceux qui souhaitent s'installer à l'étranger et travailler en indépendant. Il y a en effet certains critères à remplir, dépendant de votre pays d'origine et de votre pays d'accueil. Aujourd'hui, de plus en plus de pays sont en train de proposer des visas destinés aux nomades numériques. Ce type de visa existe non seulement dans les pays de l'UE mais aussi dans des pays comme le Canada, l'Australie, le Mexique et bien d'autres. Cependant, il est crucial que les expatriés fassent des recherches approfondies sur le pays qui les intéresse, car les règles peuvent varier. Par exemple, les expatriés souhaitant travailler en freelance au Portugal pour obtenir un visa freelance doivent fournir des services adaptés à la clientèle portugaise. En République tchèque, en revanche, ce critère n'existe pas.

Dans tous les cas, travailler en indépendant à l'étranger avec un visa de tourisme est illégal. Les nomades numériques, en revanche, ont généralement quelques économies, ce qui leur permet de travailler en indépendant dans n'importe quel pays, indépendamment de la dévaluation de la monnaie. Ils peuvent également envisager d'être un expatrié à court terme dans plusieurs pays de suite. Ces expatriés peuvent rester le nombre maximum de mois autorisé dans quel pays tout en travaillant en tant que freelance pour le compte d'employeurs bases dans leur pays d'origine ou ailleurs. Par exemple, un expatrié provenant d'un pays d'Amérique latine et séjournant en tant que touriste dans un pays d'Europe peut travailler pour les clients de leur pays d'origine ou de n'importe quel autre pays pendant un maximum de trois mois.

Les meilleurs pays pour le travail en freelance

Dans l'optique de rendre leur économie encore plus dynamique, certains pays ont trouvé d'autres moyens d'attirer des professionnels étrangers. Parmi les pays européens, l'Estonie est le pays où il est le plus facile d'obtenir un visa de travail en tant que freelance dans le secteur numérique. Il offre un excellent programme de visa, permettant aux expatriés de séjourner pendant une année tout en ayant la possibilité de travailler à distance. Pour se qualifier pour le visa nomade numérique, les candidats doivent prouver qu'ils travaillent dans le domaine des TIC et qu'ils disposent d'un contrat de travail, quel que soit l'endroit où se situe l'entreprise qui les a embauchés.

L'Allemagne est un autre pays où il est relativement facile d'obtenir un visa de travail en raison de la pénurie de main-d'œuvre à laquelle il fait face actuellement, particulièrement en raison du vieillissement de la population. Le gouvernement propose une option de visa de long séjour pour les freelance. L'Allemagne focalise ainsi son attention sur l'immigration pour répondre aux besoins du marché. Cependant, pour obtenir un visa de travail, les expatriés doivent justifier leurs compétences ainsi qu'une expérience professionnelle.

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A propos de

Ester Pinheiro est une journaliste brésilienne qui œuvre pour une plus grande diversité grâce au pouvoir de la communication. Elle vit actuellement à Madrid et étudie un master en études de genre.

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