Un nouveau visa pour les investisseurs en Éthiopie
Bonne nouvelle pour les investisseurs étrangers. L'Éthiopie lance un nouveau visa qui leur permettra de séjourner plus longtemps sur le territoire. Jusqu'alors, il fallait compter sur le permis court de 3 mois, renouvelable 15 jours. Le nouveau visa permettra de rester plus longtemps : de 3 à 5 ans en fonction de sa situation, avec une procédure entièrement en ligne. Le gouvernement prévoit un visa de 5 ans pour les dirigeants et actionnaires étrangers, et de 3 ans pour les dirigeants et administrateurs. Ces visas sont payants : 1000 dollars pour le visa de 5 ans, et 750 dollars pour celui de 3 ans.
Soucieuses d'être ouvertes à tous les investisseurs potentiels, les autorités éthiopiennes ne limitent pas le nouveau visa à un type d'investissement spécifique. En revanche, les candidats, surtout s'il s'agit d'un premier voyage business en Éthiopie, devront renseigner leurs objectifs en matière d'investissement. S'ils sont invités par une entreprise basée en Éthiopie, ils fourniront la lettre d'invitation de ladite entreprise aux services de l'immigration éthiopienne. La procédure se veut la plus souple possible pour attirer les investisseurs étrangers.
Pourquoi l'Éthiopie se tourne-t-elle vers les investisseurs étrangers ?
La puissance africaine doit continuer de dynamiser sa croissance. Malgré la Covid-19 et le conflit au Tigré, l'État éthiopien est parvenu à collecter 2,4 milliards de dollars d'investissements directs étrangers (IDE) entre janvier et septembre 2022. C'est 18 % de plus qu'en 2020. Des investissements qui ont principalement soutenu le secteur industriel, devant les services et l'agriculture. Le gouvernement veut aller plus loin, et vise 3,6 milliards d'IDE à la fin de l'année. Selon la Commission éthiopienne de l'investissement, ces IDE devraient permettre au pays de créer 57 000 emplois.
On comprend mieux l'importance de ce nouveau visa dédié aux investisseurs étrangers. C'est aussi un message rassurant que veut envoyer Sahle-Work Zewde, la présidente de l'Éthiopie. Le 2 novembre, le gouvernement et les rebelles du Tigré s'entendent sur un accord. Ils mettent ainsi fin à deux ans de conflit. C'est un soulagement pour le pays, et pour l'Union africaine (UA), qui encadrait les discussions (l'UA siège à Addis-Abeba, capitale de l'Éthiopie).
Le pays compte bien conserver sa place de leader africain, malgré quelques accrocs. Symbole de son ambition économique, le barrage « Renaissance » sur le Nil a attiré les appétits des investisseurs étrangers. L'inauguration de la première tranche du barrage (le projet a été lancé en 2011) s'est faite en début d'année. Le monde, secoué par la guerre en Ukraine, n'y prête pas grande attention. Seuls l'Égypte et le Soudan s'opposent au barrage, inquiets pour leur accès à l'eau. Le plus grand barrage hydroélectrique du continent africain pourrait bien être celui « de la discorde ». Pas de quoi entamer la volonté du gouvernement, qui a lancé les travaux de la deuxième tranche en août. Pour les étrangers, l'Éthiopie reste un très bon plan d'investissement. La France, la Chine, les États-Unis, Israël et l'Italie font partie des grands investisseurs en Éthiopie.
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