Prendre soin de sa santé et garder la forme sont devenues des préoccupations majeures au cours des cinq dernières années. On fait à présent plus attention à notre régime alimentaire et l'on en parle autour de nous. Le besoin de rester actif fait partie intégrante de notre quotidien. Plutôt que de rester scotché à l'écran de notre téléphone portable dans le bus ou le métro, pourquoi ne pas faire du vélo, histoire de se dégourdir les jambes et de faire un peu de sport ? Zoom sur le concept du vélo partagé qui devient, petit à petit, une tendance incontournable dans les métropoles du monde entier.
L'explosion du marché
Le concept de vélo partagé est devenu, depuis quelques années, une alternative fiable à l'achat d'un vélo, surtout lorsque l'on séjourne à l'étranger. Il existe, dans de nombreuses villes à travers le monde, deux formes du concept de vélo partagé : l'une vous permettant de louer un vélo depuis une station spécifique et l'autre vous permettant de repérer des postes de vélos à louer dans différentes villes grâce à une application dédiée. C'est d'ailleurs la deuxième option qui semble être la plus prisée, offrant une plus grande flexibilité aux utilisateurs. Les vélos peuvent ainsi être récupérés et déposés à différents endroits, même devant votre bureau ou votre domicile.
Se rendre au travail à vélo est devenu courant dans les grandes métropoles telles qu'Amsterdam, la ville européenne ayant le pourcentage le plus élevé de propriétaires de vélos. Cependant, lorsque l'on part vivre à l'étranger, l'on est amené à se poser des questions, surtout en termes de sécurité et de coût. Est-il rentable de s'acheter un vélo et braver la circulation des rues de Londres, par exemple, pour se rendre au travail ? Serait-il prudent de circuler à vélo dans de grandes villes que vous ne connaissez pas encore bien et où la circulation routière peut être très dense ?
Selon le Dr Elliot Fishman, directeur de l'Institute for Sensible Transport, en Australie, le vélo partagé, économique et facilement accessible, représente un bon compromis pour l'utilisateur. « Avec un abonnement annuel, vous payez environ 25 centimes par jour pour un nombre illimité de parcours, à condition qu'une sortie dure au moins une demi-heure », explique-t-il. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle les gens sont de plus en plus nombreux à s'inscrire dans le monde entier. « Le concept de vélo partagé promet une expérience différente aux utilisateurs. Une ballade à pied peut ainsi se transformer en un parcours de cinq minutes ».
Lorsque l'on fait du vélo deux fois par jour, cinq fois par semaine, cela peut nous permettre d'économiser jusqu'à environ 130 heures par an ! Ce qui représente tout de même un nombre conséquent, compte tenu du nombre d'heures passées au quotidien dans les transports en commun ou en voiture dans les bouchons.
Partir travailler à vélo
A mesure que les villes deviennent de grandes métropoles, les employés recherchent davantage à s'éloigner du centre-ville pour s'installer en banlieue, principalement en raison des loyers qui ne cessent de grimper. Ce qui représente également des frais de transport plus élevés si l'on compte le nombre d'aller-retours par mois, même si l'essentiel reste d'offrir un environnement plus agréable à notre famille. Le vélo partagé peut s'avérer, dans ce genre de situation, une solution idéale permettant non seulement de réaliser d'importantes économies en termes de coûts de transport mais également de garder la forme.
Expatrié canadien en Chine, Clint partage son expérience : « J'ai été agréablement surpris par le nombre de vélos en circulation à Shanghai lors d'une récente visite d'affaires. Les gens n'hésitent pas une seconde à sortir à vélo à n'importe quel moment de la journée. Il me semble que le concept de vélo partagé est bien ancré au sein de la société chinoise, ce qui diffère grandement de la ville de Quito, par exemple. En Équateur, où j'ai séjourné quelques temps, l'on utilise rarement ce service ».
En Chine comme en Europe, l'on accorde davantage d'importance aux moyens de transport écologiques, bien que le concept de vélo partagé n'ait pas encore atteint la majorité des villes comme l'on s'y attendait. Aux Pays-Bas, par exemple, l'introduction du concept de partage de vélos n'a pas eu l'impact souhaité pour de nombreuses raisons. En premier lieu, le vélo y est considéré comme un mode de vie : 36% de ses résidents avouent se déplacer à vélo le plus souvent, que ce soit pour les loisirs ou pour se rendre au travail.
De plus, dans une ville où les vélos ne sont pas chers, la location ou le partage de vélos à des tarifs minimes ne présente pas de différence majeure pour la population. C'est d'ailleurs ce qu'avoue Jens, expatrié danois aux Pays-Bas. « Je n'ai jamais pensé à m'inscrire au programme de vélo partagé puisque la plupart des gens ici possèdent leur propre vélo. Aussi, les vélos, qu'ils soient flambants neufs ou remis à neuf, sont très abordables en comparaison avec d'autres pays ».
Le concept de vélo partagé s'est tout de même frayé un chemin au sein de certaines mégapoles, ce qui a d'ailleurs ouvert la porte à de nouvelles opportunités pour les expatriés. Désormais, ces derniers hésitent moins à acheter ou louer un logement en dehors du centre-ville, n'ayant plus besoin de s'inquiéter de l'accessibilité des moyens de transport en commun. Grâce à votre vélo, vous pouvez à présent rechercher un logement moins cher, en dehors du centre-ville où les loyers grimpent en flèche.
Curieusement, et particulièrement en raison de sa taille, l'Inde dispose de moins de programmes de vélos partagés comparé à la Chine, par exemple. Il faut dire que ce genre de projets se développe très lentement au sein des mégapoles asiatiques bien que celles-ci s'efforcent d'atteindre leur objectif d'offrir un plus grand bien-être à leurs habitants. Le gouvernement indien est souvent critiqué pour la lenteur des projets destinés à améliorer la circulation routière dans ses plus grandes villes. A ce jour, le pays compte uniquement 300 vélos partagés contrairement à la Chine où l'on en compte plus d'un million.
Faire du vélo pour garder la forme
L'aspect sécuritaire demeure l'une des principales préoccupations des gouvernements qui sont en train d'encourager leurs populations à faire du vélo. Il peut être assez risqué de faire du vélo dans certaines métropoles, surtout aux heures de pointe, d'autant que le nombre de véhicules en circulation ne cesse d'augmenter d'année en année. Ce qui peut vous amener à préférer les transports en commun au vélo. Gardez en tête cependant que, si vous souhaitez garder la forme, il n'y a rien de mieux que de faire un peu d'exercice. Si vous n'avez ni le temps ni les moyens de vous inscrire dans un club de sport, souvenez vous que le vélo partagé est là pour vous aider !
Pour le Dr Elliot Fishman, le vélo partagé a toutes les chances d'encourager les gens à en acheter un. « Il est intéressant de noter que la vente de vélos à Paris a connu une hausse significative depuis l'introduction du programme Velib'. Les gouvernements doivent investir davantage dans la création de pistes cyclables non seulement pour encourager la croissance du concept de vélo partagé mais également pour assurer la sécurité des cyclistes ».
Faire du vélo aura, bien évidemment, des conséquences bénéfiques sur votre santé à long terme si l'on prend compte du nombre de calories brûlées lors de vos différents parcours. A titre d'exemple, faire du vélo pendant les heures de pointe peut vous permettre de brûler environ 4 fois plus de calories qu'en prenant la voiture, le bus ou le train. De plus, cela peut s'avérer une meilleure utilisation de votre temps que de passer 30 minutes sur un tapis roulant dans une salle de sport.
S'il existe, bien sûr, des risques d'accidents, des études révèlent que les loueurs de vélos sont moins susceptibles d'être impliqués que les cyclistes habituels, bien qu'ils soient souvent moins nombreux à porter des vêtements et équipements de sécurité (tels qu'un gilet réfléchissant ou un casque). Il existe de multiples explications à cela : un vélo partagé peut, par exemple, être mieux entretenu, et un loueur de vélo est souvent plus prudent qu'un propriétaire.