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Préparer la réintégration scolaire en France après une expatriation

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Écrit parAsaël Häzaqle 08 Mai 2024

On pense encore, à tort, qu'un retour d'expatriation ne se prépare pas. On rentre chez soi, tout coule de source. C'est oublier que l'expatriation nous a transformés et que le pays d'origine a changé, lui aussi. L'importance de préparer son retour d'expatriation augmente d'un cran en cas de séjour avec son enfant. Passer d'une scolarité à l'étranger à une scolarité en France n'est pas simple. Conseils pratiques pour bien préparer son enfant.

École locale/école internationale : avantages et inconvénients

Comme de nombreux parents, vous avez été confronté à cette question : quelle scolarité pour votre enfant ? Si vous saviez déjà que vous partiez pour une courte durée, vous avez certainement privilégié un établissement français pour conserver le lien avec le système scolaire français. Mais on ne sait pas toujours sa date de retour. Un imprévu peut tout faire basculer. Une expatriation censée être courte peut se prolonger. Vous pouvez aussi, dès le départ, avoir préféré l'école locale pour faciliter l'intégration de votre enfant.

Les deux systèmes présentent des avantages et des inconvénients. En expatriation, l'école locale accélère effectivement l'intégration de votre enfant (langue, culture...), qui vivra au même rythme que les locaux. À l'inverse, l'école française se calque sur le système français (programme scolaire, vacances…) : un inconvénient en expatriation, mais un avantage au retour en France.

Bien entendu, l'un ou l'autre système n'induit pas une réussite ou un échec obligatoire lorsque votre enfant réintégrera une école en France. Car l'expatriation englobe tous les aspects de la vie : activités extrascolaires, rythme de la journée, passions et hobbies, etc. Anticiper sert justement à préparer votre enfant à retrouver le bon rythme.

Retour en France après une scolarité à l'étranger : identifier et surmonter les obstacles

Au moment où vous envisagez le retour en France, où en est votre enfant dans sa scolarité ? S'est-il bien intégré dans son école à l'étranger ? Parle-t-il couramment la langue du pays d'accueil ? Parle-t-il couramment français ? Quel est son niveau à l'oral et à l'écrit ? Lorsque vous avez quitté la France, dans quelle classe était votre enfant ? Était-il bon élève ? Quel est son niveau dans l'école locale ?

Faites le point sur le niveau de votre enfant le plus tôt possible. Ne vous focalisez pas uniquement sur les matières fondamentales (français, maths, sciences, histoire-géographie...), mais sachez identifier le potentiel de votre enfant dans les différentes matières de son école (dessin, musique, sport, etc.). Bien entendu, vous aurez parlé avec lui du projet de retour d'expatriation. Votre enfant doit être impliqué ; implication qui grandira selon son âge. Impliquez également l'établissement actuel de votre enfant et le futur établissement en France, si vous l'avez déjà trouvé. Identifier les éventuelles lacunes, les obstacles, les problèmes permet d'apporter des solutions adaptées à votre enfant. Peut-être que vous ne trouverez aucune lacune sur le plan scolaire ni aucune difficulté d'ordre psychologique. Dans ce cas, inutile de vous « acharner » à trouver un problème. Mais laissez la porte ouverte : votre enfant se confiera à vous lorsqu'il en ressentira le besoin.

Matières fondamentales : dépasser les lacunes

Si vous constatez que votre enfant présente des lacunes dans les matières enseignées en France, organisez, avec son accord, des cours de soutien. Vous pouvez opter pour une école de langue dans le pays d'expatriation (pour des cours en français) ou des cours en ligne. En France, le Centre National d'Etudes à Distance (CNED) organise justement des cours à distance qui suivent le programme de l'Éducation nationale française. Préparez un planning de révision qui n'empiète pas sur la vie sociale de votre enfant. Ces cours supplémentaires ne devraient pas être perçus comme une punition.

Quelle est la meilleure méthode d'apprentissage pour votre enfant ?

Portez une attention particulière sur la façon d'apprendre de votre enfant. Est-il plus à l'aise en recopiant ses leçons ? Doit-il parler pour retenir ses cours ? Fait-il un peu des deux ? Peut-il étudier seul avec un manuel ou a-t-il besoin de votre assistance ? Trouve-t-il les manuels scolaires austères ? Est-il plus à l'aise avec les jeux ? Un enseignement à distance ne lui conviendra peut-être que si vous êtes là pour l'orienter. Ou alors, il sera plus à l'aise dans une école de langue. Restez attentif à son ressenti. Profitez des situations du quotidien dans le pays d'expatriation pour réviser ludiquement avec votre enfant. Mais n'en faites pas trop : ne l'obligez pas à traduire chacune de ses phrases en français.

Attention au tout numérique

Après avoir surfé sur la vague du tout numérique et supprimé les cahiers (les férus de l'IA parlent maintenant de supprimer les enseignants), de nombreuses écoles dans le monde reviennent à un apprentissage plus classique : l'enfant parle, interagit avec les autres et son environnement, étudie dans un livre, écrit dans un cahier. Évitez de ne faire écrire votre enfant que sur une tablette. L'écriture, c'est physique. De nombreuses études montrent l'impact négatif du « 100 % écrans » sur le niveau de langue des enfants et des adultes.

Gardez le lien avec les matières du pays d'accueil

Ne négligez pas les autres matières : sports, arts, histoire… Votre enfant est peut-être doué dans la langue du pays d'accueil. Son blocage en français est peut-être survenu depuis l'annonce de votre retour. Craint-il de perdre la langue du pays d'accueil ? Cette crainte peut-être encore plus forte si votre enfant est né à l'étranger. Dans ce cas, la « langue du pays d'accueil », c'est sa langue maternelle. Il ne quitte pas un pays étranger (contrairement à vous), mais quitte son pays pour aller à l'étranger. Rassurez-le. Maintenez le lien avec le pays que vous quittez, même après votre retour en France.

Retour d'expatriation et scolarité : les conseils en plus

Organisez le retour de votre enfant dans une école française suffisamment à l'avance. Sollicitez le concours de l'établissement du pays d'expatriation (dossier scolaire, certification de niveau...). Contactez votre ambassade pour avoir plus de renseignements. Il vous sera plus simple d'inscrire votre enfant dans un établissement scolaire si vous possédez déjà une adresse en France, car les affectations d'écoles se font en fonction du domicile (voir lien utile : carte scolaire). Avant d'inscrire votre enfant, pensez à demander un certificat de radiation auprès de l'école du pays d'expatriation. Rendez-vous ensuite dans la mairie de votre ville, en France, pour recevoir un certificat d'inscription, que vous remettrez à l'établissement scolaire français.

Luttez contre toute forme de harcèlement

Votre enfant se sent-il décalé par rapport aux autres élèves ? Les lacunes peuvent s'observer sur le strict plan scolaire, mais aussi dans les autres sphères d'interaction : jeux, musique, vêtements, stars à la mode, etc. Votre enfant pourrait être stigmatisé à cause de ces différences. Restez attentif à tout changement, même minime dans le comportement de votre enfant. La France a renforcé ses mesures pour lutter contre le harcèlement scolaire. Anticipez la venue de votre enfant avec l'établissement français dans lequel il sera scolarisé. Mobilisez les enseignants et les équipes pédagogiques.

On peut avoir tendance à minimiser ce retour d'expatriation. On pense que l'enfant rentre chez lui et qu'il s'adaptera facilement. Mais rien n'est automatique. L'enfant resté longtemps à l'étranger a plus d'attaches avec le pays étranger et doit progressivement renouer avec la scolarité française et la vie en France. Une adaptation est nécessaire, même s'il a étudié dans un établissement français à l'étranger.

Ne faites pas l'impasse sur l'aspect psychologique

L'enfant peut se sentir balloté : il n'a pas choisi de partir en expatriation et il ne choisit pas non plus de rentrer en France, mais doit « subir » vos décisions. Affairé dans les préparatifs du retour, on est souvent plus concentré sur la logistique que sur le bien-être de l'enfant. Pour lui, c'est une nouvelle séparation, des amis qu'il quitte et ne reverra peut-être plus, des activités qu'il ne fera plus… D'où l'importance de l'écouter, de le rassurer et de l'accompagner. Si la tâche est trop lourde pour vous, faites appel à un professionnel.

Rendez votre enfant acteur du projet de retour. Soyez positif. Faites tout pour garder le lien avec le pays d'expatriation. C'est ici que les outils numériques ont toute leur place. Votre enfant pourra facilement garder le lien avec les amis du pays d'accueil. Mettez la culture du pays d'accueil à l'honneur dans votre logement en France : pratique de la langue, déco, cuisine… La multiculturalité est une chance. Valorisez le chemin parcouru par votre enfant et permettez-lui de poursuivre les apprentissages commencés dans le pays d'accueil. Il existe peut-être des associations qui promeuvent la culture de votre pays d'expatriation. Revenir vivre en France ne signifie pas faire une croix sur vos années d'expatriation, mais plutôt mettre en valeur le temps passé à l'étranger. Encouragez votre enfant à continuer de pratiquer la langue du pays d'expatriation. C'est non seulement un plus pour son futur CV, mais aussi une manière concrète de garder le lien avec le pays d'expatriation.

Liens utiles :

Centre national des études à distance (CNED)

Scolarité en France : carte scolaire

Ministère de l'éducation nationale : inscription à l'école élémentaire ; au collège ; au lycée

Programme de prévention et de lutte contre le harcèlement (pHARe)

Trouver un établissement scolaire : annuaire de l'éducation nationale

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A propos de

Titulaire d'un Master II en Droit - Sciences politiques ainsi que du diplôme de réussite au Japanese Language Proficiency Test (JLPT) N2, j'ai été chargée de communication. J'ai plus de 10 ans d'expérience en tant que rédactrice web.

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