Qu'elles envisagent ou non de construire une carrière internationale, de plus en plus de personnes partent étudier à l'étranger. Si les portes restent relativement ouvertes (malgré des restrictions prises dans plusieurs grandes destinations d'expatriation), elles peuvent se refermer lorsque vient le temps d'entrer dans la vie active du pays d'accueil. Entreprendre un master à l'étranger est un bon moyen de préparer son insertion durable sur le marché du travail local. Décryptage.
Décrocher un permis de travail post-diplôme
Nombre d'étudiants étrangers souhaitent rester dans leur pays d'accueil après l'obtention de leur permis. Mais le défi est de taille, surtout lorsque le pays d'accueil ne propose aucune solution spécifique pour les étudiants étrangers. Leur insertion sur le marché du travail local est plus difficile, les entreprises n'étant pas toujours au fait de leurs possibilités concernant le recrutement des étrangers. Pour mieux les accompagner, plusieurs pays – parmi lesquels les pays phares des étudiants étrangers – proposent des permis de travail post-diplôme (ou permis de travail post-études).
Au Canada, le permis de travail post-diplôme (PTPD) permet de travailler jusqu'à 3 ans après l'obtention du diplôme. Dans le cadre de sa « Graduate route », voie d'accès pour rester au Royaume-Uni après ses études, le gouvernement a mis en place le Graduate Visa. Il permet de rester au moins 2 ans après avoir validé son cursus, pour travailler ou chercher un emploi. Les États-Unis ont créé l'Optional Practical Training (OPT). Les étudiants sont autorisés à travailler 12 mois sur le territoire américain après l'obtention de leur diplôme. La durée monte même à 36 mois pour les diplômés en science, technologie, ingénierie et mathématiques (STIM). L'Australie propose le Temporary Graduate Visa (subclass 485). Il autorise les étudiants étrangers à travailler jusqu'à 4 ans après l'obtention de leur master.
Carte de séjour « recherche d'emploi »
Plusieurs pays européens proposent des cartes de séjour « recherche d'emploi » réservées aux étrangers diplômés. La Belgique et la France en proposent une valable 12 mois, non renouvelable. La carte française permet aussi de créer une entreprise. Les ressortissants de pays ayant conclu un accord bilatéral avec la France bénéficient de conditions spécifiques. Toujours en France, les titulaires d'une licence, d'un master ou d'un autre diplôme bac +5 ou plus peuvent demander une carte de séjour pluriannuel « passeport talent ».
Le permis de travail post-diplôme, voie d'entrée vers la résidence permanente
Il sera plus simple d'obtenir une résidence permanente après plusieurs années d'expérience sur le marché du travail du pays d'accueil. La durée de séjour et l'intégration dans le tissu socioéconomique font partie des critères d'éligibilité à la résidence permanente. Là encore, les destinations favorites des étudiants étrangers proposent une voie d'accès privilégiée.
Au Canada, les étudiants éligibles titulaires d'un PTPD peuvent demander la résidence permanente via Entrée express ou les Programmes de candidats des Provinces. Les États-Unis suivent un modèle proche : l'OPT permet de passer vers un statut plus stable. Grâce à leur emploi, les diplômés étrangers peuvent demander la Green card ou postuler pour un permis de travail temporaire, comme le visa H-1B, réservé aux professionnels qualifiés.
Au Royaume-Uni, les diplômés étrangers peuvent transitionner du Graduate visa au Skilled Worker Visa. C'est la voie d'accès établie par l'exécutif pour sécuriser le statut des immigrés. Contrairement au Graduate Visa, le Skilled Worker Visa doit être sponsorisé par un employeur britannique. L'étranger doit également occuper un emploi qualifié figurant dans la liste des professions éligibles.
Obtenir une bourse réservée aux étudiants étrangers
De nombreuses bourses sont disponibles pour les étudiants étrangers. Elles peuvent être délivrées par les organisations internationales publiques, les organismes privés, États, les régions, les universités… Elles peuvent être accessibles sur dossier ou réservées à un certain niveau de qualification. Certaines bourses sont réservées aux étudiants en master. Sans surprise, les bourses peuvent être très sélectives.
Ainsi, le Royaume-Uni offre plusieurs types de bourses pour les étudiants étrangers, selon leur situation : doctorants, niveau master, ressortissants d'un État du Commonwealth, ressortissants américains. Un moteur de recherche a été mis en place pour faciliter les démarches des étudiants étrangers. Les États-Unis délivrent également plusieurs types de bourses pour les étudiants étrangers. Certaines sont sponsorisées par le gouvernement, d'autres proviennent directement des universités ou d'organisations privées. Les autres destinations phares des expatriés fonctionnent sur le même dispositif.
Intégrer un programme spécial
De nombreux programmes ont été mis en place par les États pour favoriser l'expatriation des étudiants. Erasmus+ permet d'entreprendre un master en Europe ou dans un pays non européen éligible (un semestre ou un an) tout en conservant leur inscription dans leur université. Le programme Erasmus Mundus est ouvert à tous les étudiants du monde. Il propose des masters internationaux conçus par des établissements d'enseignement supérieur reconnus.
Au Canada, les étudiants encore non diplômés peuvent « demander un permis de travail en tant que stagiaires ou participants à un programme coopératif (coop) ». Pour être éligibles, ils doivent notamment prouver qu'ils sont dans l'obligation de travailler pour terminer leurs études au Canada. Les étudiants francophones peuvent participer au programme pilote pour les étudiants dans les communautés francophones en situation minoritaire (PPECFSM), programme permettant d'accéder à la résidence permanente.
Liens utiles :
États-Unis : USA Jobs
Royaume-Uni : work in UK ; work for The Home Office
Australie : Jobs and Skills Australia
UE : offres d'emploi dans les institutions de l'UE ; EU careers ; European Job Days
France : démarches pour les étrangers en France
Erasmus+ : Erasmus Student Network
