D'où viens-tu, Hervé, et que fais-tu actuellement ?
Je viens de Paris où je suis né. J'y ai vécu et travaillé. A présent, j'ai 62 ans. J'ai pratiqué plusieurs métiers : celui de dessinateur industriel, de livreur de charbon, coursier et laborantin. Ensuite, je suis rentré à la Compagnie des transports parisiens (RATP) comme mécanicien. J'y suis resté jusqu'à ma retraite en 2014.
Pourquoi as-tu choisi de t'expatrier en Équateur ?
Depuis 2003, je vis avec une Équatorienne. L'idée de s'installer en Équateur s'est peu à peu imposée. Les raisons principales étaient que la famille de mon amie se trouve ici et la vie en famille est très important ici et pour elle également. Puis, il y a le climat. J'avais hâte d'en finir avec l'hiver et la pluie française. Je vis sur la côte, dans une région très sèche. C'était très tentant.
Qu'est-ce qui t'a attiré vers Playas ?
Playas est la station balnéaire la plus proche de Guayaquil où vit la famille de mon amie. Et puis, être près d'une grande ville avec ses hôpitaux, médecins, service, magasins et le consulat français, c'est pratique et rassurant. De plus, Playas a l'un des meilleurs climats d'Équateur avec peu de pluie et il ne fait pas trop chaud.
Quelles étaient les procédures à suivre pour qu'un Français s'expatrie en Équateur ?
J'ai eu mon visa permanent et ma carte d'identité équatorienne en quelques semaines au ministère des Relations Extérieures qui se trouve à Guayaquil. Le plus important, même si les autres documents sont indispensables, est de prouver que l'on dispose d'un revenu mensuel supérieur à 800 dollars.
Depuis combien de temps t'y es-tu installé ?
C'est mon troisième séjour depuis 2008 et 2011. Ça fait maintenant plus d'une année que j'y vis et ça c'est fait relativement facilement.
Qu'est-ce qui t'as le plus surpris à ton arrivée ?
Ce qui a été le plus impressionnant, pour moi, c'est la pauvreté dans laquelle vivent les gens, le peu de choses qu'ils possèdent : un vieux vélo pour qu'un couple puisse se déplacer, quatre chaises et une table comme seuls meubles dans une pièce etc... Mais cela ne les empêche pas d'être heureux, ou souriants en tout cas. Plus positivement, la vie animale, les plantes... La biodiversité ici est remarquable.
A propos de la violence, même s'il ne faut pas être naïf, Guayaquil est une ville dangereuse. Mais les gens sont tranquilles et aimables.
As-tu eu des difficultés à trouver un logement ?
Nous avons pu faire construire une maison agréable pour une fraction du prix que cela aurait couté en France. Une fois que c'était achevée, et je n'ai eu plus qu'à m'y installer.
Que penses-tu du mode de vie des Équatoriens ?
Ceux que je connais se débrouillent pour vivre en cumulant plusieurs petits boulots sans sécurité d'emploi, sans sécurité sociale et sans retraite. C'est donc une vie plutôt difficile.
As-tu eu des difficultés d'adaptation à ton nouvel environnement ?
Oui bien sur ! C'est un énorme changement. Presque tout est différent, principalement la langue. Il faut du temps pour s'y adapter, mais je m'y sens de mieux en mieux.
A quoi ressemble ton quotidien d'expatrié à Playas ?
Je mène une vie de retraité. Pendant que mon amie va travailler au salon de coiffure qu'elle a ouvert il y a quelques mois, je m'occupe de l'entretien de la maison et du ménage. Puis je vais me baigner et pêcher.
Quels sont les loisirs accessibles aux expatriés dans la région ?
Sur la côte, l'on peut faire du surf, aller voir les baleines pendant la saison, pratiquer la pêche au gros. Il y a les Galapagos bien sur. L'on peut aussi faire des randonnées dans les Andes, des séjours en Amazonie. C'est un concentré des pays andins.
Qu'est-ce qui te plait le plus à Playas ?
J'aime beaucoup le climat. Il peut pleuvoir à verses sur le reste du pays, mais ici ça reste sec. J'aime aussi me baigner dans les grosses vagues du Pacifique.
Tes spécialités culinaires locales préférées ?
Il y a l'encocado de pescado, du poisson avec une sauce au lait de noix de coco, les jus de fruits géniaux. De manière générale, le poisson et les légumes sont très variés, frais et sains.
Qu'est-ce qui te manque le plus par rapport à la France ?
Ma famille et mes amis, même s'il y a les réseaux sociaux. Et puis, me balader à vélo à Paris.
Quel est ton avis sur le coût de la vie en Équateur ?
La nourriture est très bon marché et de bonne qualité. La mains d'œuvre en termes de maçonnerie, le taxi, les transports en commun, les services médicaux aussi. L'essence coûte 50 cents le litres. Les produits manufacturés, par contre, sont plus chers : voitures, chaines Hi-Fi, téléphonie, entre autres.
Des conseils à donner aux futurs expatriés en Équateur ?
Apprendre l'espagnol et bien le maitriser impacte directement sur la qualité de vie, d'autant que les francophones ne sont pas légion ici.
Quels sont tes projets d'avenir ?
Être heureux.