D'où venez-vous, Charlotte et Diane, et que faites-vous actuellement ?
Charlotte : Je suis originaire de Paris où j'étais chargée de communication. Depuis mon arrivée à Lausanne en 2007, je travaille dans le milieu publicitaire. J'ai deux enfants qui sont nés en Suisse.
Diane : Je viens également de Paris. Je suis juriste à Lausanne dans un groupe international. Je suis la maman de 3 garçons, tous nés en Suisse.
Pourquoi avez-vous choisi de vous expatrier en Suisse ?
Charlotte : Mon mari et moi-même avions l'envie commune de vivre autre chose et de se mettre un peu au vert ! Et il a eu une opportunité professionnelle dans la région.
Diane : C'était une opportunité professionnelle.
Comment s'est passée votre installation ?
Charlotte : Venant d'une capitale, on a cru très naïvement que la recherche de logement serait facile, mais ce n'était pas le cas. Pour notre premier appartement, on a eu de la chance grâce à une petite annonce à la COOP ! A part ça, comme partout ailleurs, il faut du temps pour prendre ses marques. Avoir une langue commune est déjà un sacré avantage. Il reste ensuite à comprendre les particularités du pays et comme partout, pas de miracle, il faut du temps.
Diane : Plutôt facilement. Ma société prend très bien en charge les nouveaux arrivants tant au niveau des formalités que de la recherche de logement. En revanche, il m'a fallu plusieurs années pour me débarrasser de mes lunettes filtrantes de française. C'est dommage.
Qu'est-ce qui vous a attirées vers Lausanne ?
Charlotte : Le lac, la proximité des montagnes, le centre-ville.
Diane : Une motivation purement professionnelle. Je ne connaissais absolument pas la région, ni la ville de Lausanne, lorsque j'ai signé mon contrat.
Depuis combien de temps y êtes-vous installées ?
Charlotte : 9 ans
Diane : Bientôt 10 ans
En tant que citoyennes françaises, quelles étaient les procédures à suivre pour s'expatrier en Suisse ?
Charlotte : J'ai suivi mon conjoint. Rien de bien compliqué pour le coup, car son entreprise s'est occupée de tout.
Diane : Sincèrement et à part établir mon permis de séjour, ce qui n'est franchement pas compliqué, je n'en ai aucune idée car c'est ma société qui s'est occupée de tout.
Avez-vous éprouvé des difficultés à franchir ces étapes ?
Charlotte et Diane : Non.
Quelles sont les particularités du marché de l'emploi de Lausanne ? Est-il difficile pour un expatrié d'y être embauché ?
Charlotte : C'est un petit marché très exigeant. Il y a beaucoup de sièges internationaux dans la région et ces entreprises recherchent des profils multilingues. Malgré tout, il y a de la place pour tout le monde, à condition de mener une recherche d'emploi active. La Suisse alémanique étant bien plus grande que la partie romande (francophone), parler allemand est un sacré avantage. C'est le + qui fait souvent la différence.
Diane : D'une manière pratique, et sauf par exemple en cas de suivi de conjoint, il me semble préférable de d'abord trouver un job avant de s'expatrier ici. Je ne suis pas au fait des règles en matière d'immigration et notamment si une proposition d'emploi est un pré requis.
Avez-vous eu des difficultés d'adaptation à votre nouvel environnement ?
Charlotte : Cette première expatriation m'a donné « les codes ». Si jamais je vis dans un autre pays, même francophone, je saurai que postuler à un travail est différent, ce que j'avais sous-estimé. Je connais les « réseaux » pour rencontrer du monde au début, quand on arrive seul et qu'on a un groupe d'amis à reformer.
Diane : Si l'on est ouvert d'esprit, je ne pense pas que l'on doive faire face à de réelles difficultés d'adaptation ici. Les Suisses sont accueillants si, comme partout, on n'arrive pas en conquistador.
Qu'est-ce qui vous a le plus surpris à votre arrivée à Lausanne ?
Charlotte et Diane : Le calme et le civisme des gens.
Est-il facile pour un expatrié d'y trouver un logement ? Quels types de logements y sont les plus accessibles ?
Charlotte : Le marché immobilier est tendu à Lausanne. Il ne faut pas hésiter à se loger en dehors de la ville et ça devient plus simple. A 10-15 minutes en voiture de Lausanne, il y a un paquet d'endroits qui ne manquent ni de charme, ni d'intérêts, des surfaces plus grandes et moins chers. La colocation se développe aussi beaucoup.
Diane : Expatrié ou pas, il n'est pas aisé de trouver un logement à Lausanne. Les alentours sont souvent plus accessibles.
Que pensez-vous du mode de vie des Suisses ?
Charlotte : Que du bien ! La proximité avec la nature véhicule forcément des bonnes valeurs.
Diane : Les suisses arrivent bien à gérer l'équilibre vie familiale/vie professionnelle, à profiter de la nature environnante et des loisirs qu'elle offre.
Une idée reçue qui s'est avérée fausse ?
Charlotte : La délation, jamais eu d'expérience.
Diane : La lenteur, ou en tous cas pas plus qu'ailleurs.
A quoi ressemble votre quotidien à Lausanne ?
Charlotte : Enfant, travail et vie de proximité. On a décidé d'être en plein cœur de la ville, 10 minutes à pied du lac, 10 minutes à pied du centre-ville. Pour nous, c'est un vrai luxe au quotidien. On profite beaucoup des parcs. Un week-end à Zurich, en Italie ou à Lyon, tout ça est proche.
Diane : C'est un quotidien paisible, entre famille, amis et boulot. Peu de temps de transport pour rejoindre le bureau, un environnement professionnel international couplé à une vie de village. Nos week-end passent vite, organisés autour des activités des enfants, balades au bord du lac ou dans le centre de Lausanne, apéros avec les copains. Peu de sorties culturelles, mais je ne pense pas que soit dû à l'offre existante - qui est bien suffisante lorsque l'on a une famille et que l'on est prêt à bouger un petit peu.
Que faites-vous pendant votre temps libre ? Quels sont les loisirs accessibles aux expatriés ?
Charlotte et Diane : On vit vraiment au rythme des saisons. Ski l'hiver et promenade ou baignade l'été.
Qu'est-ce qui vous plait le plus à Lausanne ?
Charlotte : C'est un village international. Avec ses 120 000 habitants, Lausanne est pleine d'atouts. Théâtre, opéra, restos, bars, il y a tout ce qu'il faut et il y a plus de 130 nationalités je crois. Être au parc avec ses enfants et entendre parler allemand, espagnol, anglais : je ne m'en lasse pas.
Diane : Je ne saurais dire mieux que Charlotte ! J'adore ce côté international que je trouve plus présent que dans une ville comme Paris, par exemple.
Qu'est-ce qui vous manque le plus par rapport à la France, votre pays d'origine ?
Charlotte : Ma famille et mes amis. Et attention, on est vraiment dans le superflu : du pain « comme je l'aime », des boulangeries qui ont encore du pain à 18h, et des magasins de chaussures à prix raisonnables. Je vous avais prévenu !
Diane : Ma famille et mes amis, et les magasins qui ferment tard.
Sur le plan culinaire, quelles sont vos spécialités locales préférées ?
Charlotte : Sans hésiter, les röstis ! Ceux du restaurant, pas ceux vendus sous vide !
Diane : La fondue moitié-moitié.
Un évènement particulier que vous avez vécu en Suisse et que vous voudriez partager ?
Charlotte : Ça faisait peut-être deux mois qu'on était en Suisse avec mon mari. On se promenait dans le canton du Valais et on est rentrés dans un magasin de meubles. Les vendeurs nous ont proposés de partager la fondue avec eux, visiblement la tradition du samedi dans ce magasin de meubles. D'abord très surpris, on a ensuite accepté. On était donc à table avec l'équipe de vendeurs ainsi que d'autres clients. Si ça ce n'est pas de l'accueil ça !
Votre avis sur le coût de la vie à Lausanne et en Suisse en général ?
Charlotte et Diane : La vie est chère mais les salaires sont adaptés. On paye une qualité de vie au quotidien. Faire ses courses est cher mais on apprend les bons plans.
Qu'est-ce qui vous a motivées à écrire votre blog « Deux Filles, Un Thé » ? Comment cela vous aide-t-il ?
Charlotte et Diane : L'envie commune d'écrire sur notre région d'adoption, celle où nous sommes devenues mères.
Quels conseils donneriez-vous aux personnes qui souhaiteraient s'expatrier en Suisse ?
Charlotte et Diane : Ce ne sont pas des conseils spécifiques à la Suisse, c'est valable pour toutes expatriations. On laisse ces gros sabots à la frontière, on est humble et curieux. Personne ne vous attend, pas plus qu'ailleurs.
Vos projets d'avenir ?
Charlotte et Diane : Pour l'instant, profiter de ce que la vie nous offre !