L'économie mondiale tournant au ralenti, compte tenu de la progression de la pandémie de coronavirus, le marché immobilier est l'un des secteurs les plus affectés autour du monde. Chômage technique, licenciements et baisse de revenu obligent, des milliers de familles autour du monde se retrouvent aujourd'hui dans l'incapacité de payer leur loyer ou de rembourser leur prêt hypothécaire. Voici ce que vous devez savoir si vous aviez pour projet de louer ou de faire l'acquisition d'un bien immobilier à l'étranger et que vous attendez la fin de la crise pour le concrétiser.
Il est interéssant de noter que des pays comme l'Allemagne ou encore l'Espagne ont mis en place des dispositions spéciales en vue de soulager leurs populations face à la crise du logement résultant de la pandémie de coronavirus. En Allemagne, à titre d'exemple, les locataires disposent d'un moratoire de trois mois pour régler leur loyers. En Espagne, ainsi qu'au Portugal, le paiement des loyers dans leur parcs d'habitations à loyer modéré a été gelé jusqu'en juin. Toujours en Espagne, le paiement des prêts immobiliers a été suspendu, tandis qu'au Canada et au Royaume-Uni, les locataires bénéficient d'une aide de l'État. Qu'en est-il dans le reste du monde ?
États-Unis
Selon une étude réalisée par le site Zillow, les États-Unis enregistrent une baisse des demandes de pas moins de 40% depuis le début de la pandémie. Les annonces immobilières se font de plus en plus rares, ce qui contraint le marché immobilier américain à tourner au ralenti. Dans les grandes villes comme New York, la ville la plus touchée par le coronavirus, ainsi qu'en Californie, les offres de logement ont chuté de 70%. Couplée à cela, une baisse de 17% des demandes de prêts hypothécaires en avril. Si la Floride et New York se retrouvent parmi les marchés les plus vulnérables, d'autres villes comme Boston et Los Angeles sont en train de se tourner vers des solutions digitales en vue d'assurer la continuité du marché. En revanche, il sera désormais plus difficile d'obtenir un prêt hypothécaire en vue de faire l'acquisition d'un bien immobilier aux États-Unis. Des institutions comme Chase exigent à présent que les demandeurs de prêts disposent d'un « credit score » de 700 et d'un accompte de 20% pour être éligible pour un prêt. En ce qui concerne les loyers, la crise s'accentue, donnant naissance au mouvement « Cancel Rent ». Même si les autorités n'envisagent pas de suspendre les loyers, les gouverneurs de certains États, comme New York, ont signé un moratoire en vue de suspendre les expulsions jusqu'à juin.
France
Pour l'heure, l'impact de la pandémie sur le marché immobilier français est imprévisible, d'autant que 90% des chantiers de développement sont à l'arrêt. Il n'empêche que même si la vente des logements anciens a chuté durant le mois de mars, les prix ont connu une hausse de 5,4%. Qu'en est-il de la location ? Selon une étude réalisée par le site Se Loger, 18% des locataires en France craignent de ne pas pouvoir payer leur loyer. Qui plus est, 34% des propriétaires ont peur que leurs locataires n'aient pas la capacité de payer leur loyer durant les prochains mois. L'étude révèle également que 32% des locataires anticipent une hausse des loyers. Si certains proprietaires se montrent généreux envers leurs locataires, leur accordant un moratoire jusqu'à ce que leurs situations individuelles se rétablissent, de nombreuses régions font face à une véritable grève des loyers.
Royaume-Uni
L'un des pays d'Europe les plus touchés par la crise sanitaire mondiale, le Royaume-Uni se prépare également à connaître des jours sombres sur le plan de l'immobilier. D'ailleurs, le logement occupe la plus grande part des dépenses des foyers au Royaume-Uni. Depuis le début de 2020, les experts annonçaient déjà une baisse de 13% des prix de l'immobilier jusqu'à la fin de l'année. On s'attend d'ailleurs à une baisse des prix moyenne de 38 000 £ durant les prochains mois, selon un rapport publié par le Centre for Economics and Business Research. Parmi les régions les plus affectées par la chute des prix, on retrouve Yorkshire (baisse de 16,5% attendue fin 2020). Le marché immobilier écossais devrait aussi connaitre une baisse de prix significative, soit de 10,5%.
Australie
La crise sanitaire n'a pas non plus épargné l'Australie où les prix de l'immobilier ont connu une hausse surprenante de 3,7% en mars uniquement. Ainsi, un bien immobilier dans la région métropolitaine de Melbourne coûterait en moyenne 893 000 $. En revanche, dans des quartiers populaires comme Port Melbourne et Brighton, les prix tournent désormais autour de 1,81 millions de dollars et 2,9 millions de dollars respectivement, ce qui correspond à une hausse de 8,4% selon les chiffres du Real Estate Institute de Victoria. D'autre part, la Tasmanie est la seule région australienne à avoir annoncé le gel des loyers pour les quelque 26 000 ressortissants étrangers qui y vivent. Une annonce qui a été très bien accueillie même si la situation reste complexe dans le reste du pays.
Singapour
Réputé pour son coût de la vie élevé, y compris son marché immobilier hors de prix, Singapour a enregistré en mars une baisse des prix de 1%. En début d'année, l'Urban Redevelopment Authority prévoyait déjà une baisse de 1,2%. Le confinement ayant été prolongé jusqu'au 1er juin, il y a de fortes chances que les prix chutent à nouveau, et ce de manière considérable, d'autant que les chantiers de développement immobilier et les unités d'exposition restent fermées jusqu'à nouvel ordre. Il n'empêche que le pays a enregistré un total de 1 081 transactions immobilières pour le mois de mars selon le site Knight Frank, ce qui represente une baisse de 33% par rapport à mars 2019. Aussi, il faudra s'attendre à débourser une somme de 3 000 $ le pied carré si vous souhaitez faire l'acquisition d'un bien immobilier à Singapour dans un avenir proche.