![Andre, expatri? en serie et auteur](https://www.expat.com/images/upload/5/4/6/2/1621403826-andre-news_item_slider-t1621403826.jpg)
André est un aventurier dans l'âme. Son expérience de voyages dans une cinquantaine de pays et de vie dans quelques-uns d'entre eux, l'a inspiré à écrire un livre récemment. Il nous en parle et donne de précieux conseils aux expatriés pour qu’ils puissent surmonter les défis et avoir la meilleure version d'eux-mêmes à l'étranger.
Pouvez-vous vous présenter brièvement et nous parler de votre parcours ?
Je suis une personne heureuse. J'ai une âme d'aventurier, tel un nomade. Je suis également un serial entrepreneur et je passe ma vie à apprendre de nouvelles choses. J'ai vécu à l'étranger plusieurs fois, notamment en tant qu'étudiant au Danemark et en Australie et en tant qu'entrepreneur à Rio de Janeiro et à Sao Paulo au Brésil, où j'ai fondé des start-ups. J'ai eu l'occasion de voyager dans 57 pays sur 6 continents et de lancer et gérer des dizaines d'entreprises et de projets dans 7 pays. Je suis originaire de Tallinn, en Estonie. Pendant mon parcours, j'ai connu de très bons moments, mais aussi des coups durs. Pourtant, j'ai apprécié chaque instant malgré tous les défis que présente la vie d'expatrié.
Comment ces expériences ont-elles transformé votre vie ?
S'il y a un conseil que je donne toujours aux gens, c'est celui-ci : allez vivre à l'étranger pendant un certain temps, cela va vous transformer, vous et votre vie. Le fait de vivre à l'étranger depuis 8 ans m'a rendu plus résilient, empathique, ouvert d'esprit, conscient de moi-même, autonome, confiant, adaptable et moins craintif. Le changement est inévitable pour quiconque s'apprête à découvrir une autre culture. Le nouvel environnement incite notre cerveau à se développer et à fortifier de nouvelles connexions neuronales qui élargiront notre base de connaissances et ainsi élargiront notre zone de confort.
Vous êtes l'auteur du livre « Expat Years », basé sur votre propre expérience. Qu'est-ce qui vous a inspiré à écrire ce livre et vous a aidé à grandir ?
Je viens de terminer la 3e révision du manuscrit du livre et de commencer le processus de publication. Alors je ne suis pas encore auteur à part entière, mais je compte bien m'assurer à ce que le livre sorte cette année.
Plusieurs facteurs internes ou externes nous poussent à poursuivre notre croissance personnelle. Être externe est généralement une expérience de vie difficile qui nous fait réévaluer qui nous sommes. Je pense que dans mon cas, le facteur d'inspiration pour grandir a été principalement interne : la curiosité d'expérimenter de nouvelles choses et l'ouverture d'esprit pour laisser ces expériences me modeler. Y a-t-il un meilleur endroit pour trouver de nouvelles expériences qu'à l'étranger ? Dans mon livre, je parle beaucoup de l'importance de renforcer les croyances. Nos croyances sont des facteurs déterminants pour notre expérience d'expatrié. Ils sont l'essence de notre développement et de notre croissance. Il est donc logique de travailler dessus déjà avant le déménagement. Mais il n'est jamais trop tard.
Comment des histoires et des expériences telles que la vôtre peuvent-elles aider les expatriés qui doivent encore franchir le cap ou qui peinent à démarrer leur nouvelle vie à l'étranger ?
Il est toujours préférable d'apprendre des erreurs et des expériences des autres plutôt que des nôtres. En fait, le moyen le plus profond d'apprendre est l'expérience personnelle, car cela crée des connexions plus fortes dans le cerveau et conduit à des connaissances plus profondes. Cependant, nous n'avons jamais assez de temps pour tout apprendre par nous-même. Croyez-moi, je l'ai compris avec beaucoup de difficultés.
Quand je vivais à Rio de Janeiro et que j'essayais de faire décoller ma start-up, j'essayais généralement de tout faire tout seul. Quand les choses ont commencé à devenir plus difficiles, j'ai commencé à lire les histoires et les expériences des autres. Cela m'a aidé à calmer mon esprit, à grandir davantage, à voir les choses sous un nouveau jour, et à persévérer, même pendant les moments les plus difficiles. Les livres peuvent être une formidable source d'inspiration. C'est ce que j'essaie de faire avec mon livre : donner aux gens de l'inspiration et de l'optimisme.
À votre avis, comment les expatriés peuvent-ils devenir le meilleur d'eux-mêmes ?
Dans mon livre, je parle énormément des neurosciences, de la psychologie, de la mentalité de croissance et de la spiritualité derrière la croissance. En un mot, quelques-uns des principaux facteurs suivent ces concepts. Il faut comprendre que les gens arrivent à grandir en éliminant la peur. Ils arrivent à se sentir à l'aise en dehors de leur zone de confort. Cela est possible en raison de leur vision optimiste de la vie et de leurs croyances. La prise de conscience et l'établissement d'objectifs sont importants pour évoluer dans la direction que l'on souhaite, pas simplement dans la direction de notre situation. L'ouverture d'esprit est une autre condition préalable à la croissance. On ne peut pas grandir si notre subconscient (95% de notre cerveau) s'y oppose secrètement en essayant de maintenir le statu quo. Il faut avoir la volonté d'apprendre de nouvelles choses et de nouvelles façons de faire. La capacité de rester concentré sur le moment présent, pas de voyager dans le temps entre le passé et le futur (regrets et attentes) à l'intérieur de l'esprit. Les informations que nous laissons entrer déterminent grandement ce qui ressort de notre vie. Par conséquent, il est important de choisir consciemment nos sources d'information. Ce ne sont là que quelques facteurs clés auxquels il faut réfléchir.
Toute expatriation s'accompagne généralement d'appréhensions et de défis. Comment les expatriés peuvent-ils surmonter cela, particulièrement en l'absence d'un réseau de soutien ?
C'est une bonne question. Nous parlons de défis. Tant d'expatriés utilisent le terme « problème », y compris moi, de temps en temps. Mais toutes ces choses particulières qu'il nous arrive à l'étranger doivent être considérées comme des défis. Le cerveau n'aime-t-il pas les bons défis ? Un défi peut nous faire évoluer et nous faire réussir. Si nous nous concentrons sur les leçons que nous pouvons tirer d'un défi, alors il est impossible d'échouer. Apprendre signifie grandir. Si nous nous développons à partir d'un défi, nous sommes loin d'avoir échoué.
Et si vos croyances étaient comme suit : « J'aimerai être confronté aux différences culturelles et apprendre à les surmonter » ou « Je ne m'attends pas à une vie normale et ennuyeuse, je veux relever des défis et c'est pourquoi je suis ici ». Comment pensez-vous que votre corps et votre esprit réagiraient à l'adversité si c'est ce que vous croyez ? Beaucoup de « problèmes » à l'étranger cesseraient d'exister. Ils se transformeraient plutôt en opportunités.
Quant au groupe de soutien, la plupart des expatriés font face au même défi. Tout ce que nous avons à faire c'est de les trouver et de nous lier à eux sans appréhensions ni préjugés. C'est plutôt facile dans le monde interconnecté où nous vivons aujourd'hui. Au lieu de se rappeler constamment que l'on n'a plus personne sur qui compter, il faudrait commencer par se demander comment trouver et créer un nouveau cercle d'amis. Il y a plusieurs façons de le faire, comme adopter un nouveau passe-temps, trouver des groupes d'expatriés sur Facebook, utiliser les forums et les sites comme Expat.com, sortir. Ça commence par vous !
Combien de temps faut-il à un expatrié pour grandir et se créer une nouvelle identité lorsqu'il vit à l'étranger ? Et qu'advient-il de cette identité lorsqu'il décide de s'installer dans un autre pays ?
C'est très personnel. Certains y arrivent rapidement, d'autres prennent plus de temps alors que certains n'y arriveront jamais. Cela dépend de la personne ainsi que de sa situation de vie. J'ai vécu à l'étranger seul en tant qu'étudiant, et avec mon partenaire en tant que professionnel. La dynamique est différente, mais j'ai apprécié les deux cas. Ça m'a aidé à grandir et à me transformer. Comme je n'ai jamais cherché à avoir une zone de confort et que j'aime bien la nouveauté, je commence à façonner moi-même mon identité dès que je m'installe à l'étranger. Créer une nouvelle identité est un processus qu'il nous faut apprécier, pas un objectif à atteindre. Donc, je m'abstiendrai de lui donner une date limite. Les gens ont généralement tendance à attendre que cela se produise au lieu de profiter pleinement du processus. Laissez-le prendre le temps qu'il faut. Le plus important est d'apprendre à profiter du parcours. Soyez sûr que les 80 milliards de neurones à l'intérieur de votre crâne le géreront. Ils vous apprendront les ficelles du processus sans tout le stress, le contrôle et les attentes. S'accrocher à une identité fixe, c'est s'accrocher à notre ego. Pour aller vraiment en profondeur pendant un moment, c'est là que tous nos problèmes commencent en premier lieu.
En tant qu'entrepreneur, vous avez été à la tête de start-ups dans de nombreux pays, ce qui vous a permis de connaître le succès mais aussi des échecs. Y a-t-il une chose particulière que les expatriés devraient garder à l'esprit lorsqu'ils choisissent de démarrer une start-up à l'étranger ?
Laissez vos attentes derrière vous. Les choses sont différentes dans un nouveau pays. Ça ne va être ni meilleur ni pire, mais tout simplement différent. Vous ne pouvez pas changer le système, alors il vous appartient de changer de perception et d'approche. Arrêtez de comparer et de supposer. C'est d'ailleurs ce que j'ai fait au début, et qui m'a coûté cher. J'avais tendance à trop me concentrer sur les obstacles et pas assez sur les solutions. Il y a plus de défis à l'étranger, certes, mais aussi plus d'opportunités. Sur quoi est-il mieux de se concentrer ?
N'oubliez pas non plus que les gens sont différents, qu'il s'agisse de vos employés ou de vos clients. A la surface, tout peut sembler similaire, mais en creusant plus profondément, les différences enracinées commencent à ressortir.
Dans le livre, j'évoque beaucoup les défis auxquels j'ai fait face au quotidien sur le plan professionnel. Après tout, j'avais créé une start-up dans l'un des environnements des affaires les plus complexes au monde : le Brésil.
Quels sont vos conseils pour sortir de sa zone de confort et partir à la conquête du monde ?
Nous devons prendre conscience du fait que nous avons tous nos craintes et que c'est quelque chose de normal. La peur n'est rien de plus qu'une réaction neurochimique spécifique dans notre corps. C'est une réaction évolutive excessive aux problèmes relativement doux de notre temps. Pour réussir, il suffit de l'accepter et le surmonter mentalement. Le cortisol et l'adrénaline peuvent faire tourner nos estomacs, c'est vrai, mais ce n'est qu'une construction de l'esprit ; la peur n'est pas la réalité. Je révèle de nombreuses histoires de Rio de Janeiro. Il s'agit de moments où j'ai réellement eu peur mais j'ai réussi à les aborder. Ce qui m'a permis de comprendre que la réalité est toute autre.
La zone de confort est toujours entourée de craintes. Dès que nous apprenons à être conscients et à rejeter consciemment nos peurs, nous serons alors prêts à sortir de notre zone de confort et à explorer le monde. Il faut garder en tête qu'on arrivera seulement à grandir lorsqu'on parvient à sortir de cette zone de confort. C'est à partir de ce moment-là que de nouvelles habitudes et croyances commencent à se former. Tout le reste consiste simplement à pratiquer et à perfectionner nos modèles enracinés.
Y a-t-il une leçon que vous avez retenue de votre vie à l'étranger ?
Il y en a eu plusieurs et je leur en suis extrêmement reconnaissant. Mais il y en a une de particulier dont je juge bon de parler aujourd'hui. Les Estoniens, comme moi, sont généralement timides et introvertis dans leur nature. Le Brésil m'a appris à aller plus loin lorsque je veux accomplir quelque chose, à parler ouvertement de mes objectifs et à demander de l'aide si j'en ai besoin. En ce sens, cela m'a vraiment changé. D'ailleurs, je n'aurais peut-être jamais pensé à écrire un livre aussi ouvert si je n'avais pas été au Brésil.
Je vous souhaite juste assez de défis passionnants dans votre vie à l'étranger pour que ce séjour en vaille la peine, soit mémorable et plein de croissance personnelle. Apprenez à en apprécier chaque instant, même les épreuves !