Après avoir découvert la Nouvelle-Calédonie lors d'un tour du monde, Aurélie a décidé d'y retourner afin de s'y installer avec son compagnon. Au travers de cette interview, la blogueuse nous livre son témoignage sur cette île aux paysages paradisiaques.
Bonjour Aurélie, peux-tu te présenter brièvement et nous raconter ton projet en Nouvelle-Calédonie ?
Je viens de fêter mes 30 ans, je travaille dans la communication. Je suis arrivée en Nouvelle-Calédonie avec mon compagnon il y a un peu plus d'1 an en nous disant qu'on y resterait 2 ans tout au plus. Aujourd'hui on se dit que 3 ou 4 ans sur le caillou ce serait pas si mal !
Qu'est-ce qui t'a poussé à venir t'installer en Nouvelle-Calédonie ?
Lors de notre tour du monde en 2014-2015 nous avons fait une halte d'1 mois sur le territoire. Au début nous nous disions que c'était juste pour faire une petite pause “française” durant notre voyage. Et puis en arrivant sur la Grande Terre, on est tombé amoureux du pays. La Nouvelle-Calédonie propose une grande diversité de paysages et d'activités qui nous plaisent beaucoup. Comme on avait pas forcément envie de retourner en France, on s'est dit que cela pouvait être une nouvelle aventure, histoire de ne pas reprendre la même routine que celle qu'on avait avant notre voyage. L'avantage de la Nouvelle-Calédonie pour moi c'est qu'il s'agit d'un territoire français, comme je ne suis pas toujours à l'aise en anglais, c'est plus simple pour trouver un emploi. J'ai eu la chance de décrocher un contrat dans une agence avant de pouvoir continuer un petit bout de notre tour du monde.
Comment se sont passés tes premiers instants dans le pays ? L'acclimatation n'a pas été trop difficile ou longue ?
Comme nous connaissions déjà Nouméa, cela s'est passé assez simplement. On avait prévu la location d'une voiture et d'un meublé pour notre arrivée. Ensuite avec mon contrat de travail nous avons pu louer un appartement et mon compagnon a très rapidement trouvé un emploi. Les lenteurs et lourdeurs administratives sont les mêmes ici qu'en métropole alors pas de changement !
Côté acclimatation c'est ici aussi plus facile car c'est un territoire français. La Nouvelle-Calédonie a certes son identité propre notamment de par la mixité de sa population mais on y trouve très rapidement ses repères.
Qu'est-ce qui t'a surpris dans les différences culturelles de cette collectivité française ?
Ce qui m'a le plus surpris c'est le peu d'échange entre les kanaks, les calédoniens (en partie issus des français et bagnards arrivés il y a plusieurs générations) et les métropolitains. On a l'impression que ces 3 populations vivent les unes à côté des autres mais assez peu les unes avec les autres. Là où on notera la plus grande différence c'est entre notre mode de vie et celui des Kanaks en tribu. La coutume a une place importante dans leur vie ainsi que le respect des aînés.
Comment décrirais-tu le niveau de vie en Nouvelle-Calédonie ?
En vivant à Nouméa, il y a peu de différence avec la métropole. Le niveau d'infrastructure est similaire à une ville moyenne en France. La vie coûte par contre plus chère, notamment au niveau des loyers à Nouméa qui sont assez élevés. La Nouvelle-Calédonie étant une île, la majorité des denrées y sont importées et entre les coûts de transports et les taxes, les prix sont globalement plus élevés.
En Brousse, il y a moins d'infrastructures, mais on accède tout de même aux soins et aux besoins courant assez facilement.
Quelles sont les opportunités professionnelles en Nouvelle-Calédonie ? Certains secteurs recrutent-ils plus que d'autres ?
La Nouvelle-Calédonie connaît aujourd'hui une crise économique car son économie repose en grande partie sur l'exploitation du Nickel et son prix a énormément baissé depuis 10 ans. Il devient plus difficile d'y trouver un emploi en tant que métropolitain fraîchement débarqué sur l'île. Certains secteurs continuent cependant d'avoir des besoins en recrutement et trouvent plus difficilement des profils diplômés : le secteur de l'informatique notamment, dans le médical aussi mais cela dépend des spécialités. En terme général, il sera plus facile de trouver un emploi lorsque l'on est diplômé d'un Bac+5 car l'offre de formation en master est assez réduite sur le territoire. Il faut cependant bien garder en tête qu'il existe ici une loi sur la préférence locale et qu'il est souvent difficile de se faire recruter à distance. Mais cela peut vraiment donner de belles opportunités d'évolution de carrière.
La collectivité est composée de plusieurs îles, y'a t'il des différences notoires entre celles-ci et celle de Nouméa ? Au niveau du rythme de vie, des paysages, des mentalités par exemple.
Si la vie à Nouméa est très proche de la vie en métropole, la vie en Brousse ou sur les îles Loyauté ou l'île des Pins est assez différente. Tout d'abord, ces régions sont assez faiblement peuplées, il y a donc moins d'infrastructures et de villes. Ensuite la population en Brousse et dans les îles est majoritairement d'origine Kanak et une grande partie des terres sont dites coutumières, c'est à dire qu'elles appartiennent aux tribus. Même si les terres ne sont pas clôturées, on n'y entre pas sans en demander la permission en réalisant la coutume auprès du chef de tribu. La vie est plus centrée sur la nature et sur un mode de vie plus simple.
Quelle est la tradition culinaire en Nouvelle-Calédonie ?
Le plat traditionnel est le Bougna. La viande ou le poisson, accompagné de tarot, d'igname et de légumes, le tout arrosé de lait de coco, sont cuits enveloppés dans des feuilles de bananier dans un four à pierre chaude. On peut en déguster lors de séjour en tribu ou dans les quelques restaurants qui en servent. C'est un plat qui va demander pas mal de temps de préparation.
Quels conseils donnerais-tu à un(e) futur(e) expatrié(e) en Nouvelle-Calédonie ?
De venir faire un tour sur l'île avec de bonnes économies afin de pouvoir faire face si il/elle ne trouve pas d'emploi tout de suite. Car avec des économies c'est plus facile de s'installer et de prendre son temps pour rechercher un emploi. Et si jamais le boulot n'est pas au rendez-vous cela permet tout de même de pouvoir profiter de ce magnifique pays. Ce serait quand même dommage de payer un billet d'avion aussi cher et ensuite de ne pas pouvoir sortir de Nouméa car on n'a pas trouvé d'emploi. Il faut arriver ici avec à l'esprit que ce n'est pas un eldorado de l'emploi et que les métropolitains n'ont pas la priorité sur l'emploi. Ici, il ne faut pas hésiter à aller directement déposer son CV auprès des entreprises. Une fois qu'on a décroché le job c'est vraiment un cadre de vie très sympa !