La participation à la vie politique locale est quasiment absente chez les expatriés. Une tendance que l'on retrouve à l'échelle mondiale. Mais pourquoi donc ? Y a-t-il des pays où les expatriés sont plus impliqués dans la vie politique locale, voire même acteurs ? Nous allons essayer, dans cet article, de voir comment se passe l'engagement politique quand on vit dans un pays étranger.
La difficulté d'intégrer la vie politique locale
Voter est déjà un acte civique compliqué quand on est expatrié alors participer à la vie politique en étant candidat aux élections (même locales) est un autre challenge, quasiment impossible. C'est un constat que l'on retrouve à l'échelle mondiale.
Dans la plupart des pays, seuls les ressortissants nationaux peuvent faire partie de sa vie politique. Dans certains pays, les étrangers peuvent tout de même y participer en votant (sous certaines conditions) mais se présenter aux élections locales est rarement une option.
L'exception de l'Europe
En revanche, si vous êtes un citoyen européen dans un pays européen, c'est différent. Depuis le Traité de Maastricht de 1992, les ressortissants européens peuvent voter aux élections municipales de la ville européenne où ils résident sous certaines conditions (qui diffèrent pour chaque pays mais qui concernent généralement l'obligation de prouver sa résidence dans le pays et dans la ville, un minimum de résidence obligatoire, l'obligation de remplir un formulaire pour demander à bénéficier des droits civiques…). Cette législation peut toutefois être soumise à des règles différentes selon le pays où vous vivez.
Les pays de l'Union européenne, où les résidents non-ressortissants représentent plus de 20% de la totalité des électeurs peuvent, en ce sens, être soumis à des règles supplémentaires comme justifier d'une période de résidence plus longue (c'est le cas par exemple au Luxembourg). Par ailleurs, certains pays comme la France, rajoutent des conditions particulières : les non-ressortissants peuvent se présenter en tant que conseillers municipaux mais ne peuvent pas briguer un titre de maire ou d'adjoint. Il est donc important de bien se renseigner en amont sur les règles en vigueur dans son pays d'adoption.
En conclusion, en Europe, les Européens peuvent être acteurs de la vie politique locale (sous conditions), hors Europe, c'est encore plus compliqué. Quelques pays sont toutefois plus souples sur la question, nous allons voir lesquels.
Les pays plus ouverts
Comme souvent, en termes d'avancées sociales, ce sont les pays du nord de l'Europe qui sont les plus en avance sur l'ouverture de la vie politique locale aux non natifs. 7 pays autorisaient les immigrants (même ceux venant de pays hors de l'Union européenne) à participer aux élections locales, incluant le droit de vote mais aussi la possibilité de se présenter comme candidats. C'est le cas en Finlande, en Suède, en Norvège, au Danemark, au Luxembourg, au Pays-Bas et même en Irlande. Hors UE, l'Argentine, le Chili, l'Irlande et la Nouvelle-Zélande autorisent aussi les immigrants à être acteurs de la vie politique locale. Toutefois, toujours sous conditions.
Comment savoir si je peux participer à la vie politique locale ?
Chaque pays a des règles différentes selon la politique en vigueur, son statut au sein de pays, le type d'engagement que l'on souhaite avoir. Un conseil donc si vous souhaitez participer à la vie politique locale de votre pays d'adoption : renseignez-vous sur place. L'évolution de votre situation peut aussi vous apporter plus de droits civiques, si vous obtenez la double nationalité ou vous faites naturaliser, notamment.
Comment je peux participer à la vie politique locale sans pour autant être candidat ?
Sans être candidat aux élections municipales, vous pourrez peut-être quand même participer à la vie politique locale. Peut-être déjà en votant. Renseignez-vous si votre statut et la législation de votre pays le permettent. Autre option : en intégrant des syndicats ou des partis politiques. La plupart des pays autorisent les étrangers à joindre des organisations politiques à l'exception de certains comme le Mexique, la Russie, l'Afrique du Sud ou encore quelques pays d'Asie.
Rapprochez-vous donc de votre mairie, des principales organisations politiques de votre ville, éventuellement d'associations d'immigrants, elles pourront vous aider dans votre démarche et vous aideront à faire le point sur vos droits et vos options qui seront différents selon votre situation, le pays où vous vous trouvez et celui d'où vous êtes natif.