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Ces pays permettent aux parents et grands-parents d'être des expats

family reuniting at airport
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Écrit parAmeerah Arjaneele 04 Octobre 2022

Certains pays disposent d'un visa particulier pour le regroupement familial. Cela permet aux parents et grands-parents âgés de venir vivre avec leurs enfants ou petits enfants qui ont acquis la citoyenneté ou le statut de résident dans le pays hôte. Ce visa est cependant sujet à la condition préalable que les parents ou grands-parents soient entièrement pris en charge financièrement par la famille et qu'ils ne dépendent pas des services publics locaux. Quels sont ces pays qui proposent ce type de visa ?

Le super visa canadien

En juillet 2022, le Canada a mis en place un nouveau super visa qui permet aux parents et aux grands-parents de résider dans le pays pour une durée de 5 ans. Ce visa peut être renouvelé pour 2 années supplémentaires, ce qui porte la durée totale consécutive de séjour à 7 ans. Il convient de noter que les parents adoptifs peuvent également en bénéficier. 

Les règles sont plus souples que dans d'autres pays : il n'est pas obligatoire d'être un citoyen canadien. En effet, il est possible de parrainer ses parents ou grands-parents tant que l'on a la résidence permanente. Vous n'avez pas non l'obligation de prouver que vos parents ou grands-parents sont malades et incapables de prendre soin d'eux-mêmes. Ils peuvent tout simplement voyager ou déménager, pour passer plus de temps avec leurs petits-enfants, par exemple.

Le nouveau super visa est également plus souple que le précédent visa canadien de parents et grands-parents. Par exemple, avant, les demandeurs de visa devaient obligatoirement souscrire une assurance santé chez un prestataire canadien. Avec le super visa, vos parents ou grands-parents peuvent souscrire une assurance santé auprès de n'importe quel prestataire international. Il est d'ailleurs fort probable qu'ils arrivent à bénéficier de plus d'avantages avec une police d'assurance souscrite dans leur pays d'origine. Toutefois, en tant que parrain, vous devrez encore prouver que vous êtes capable d'assumer la responsabilité financière de vos parents ou grands-parents. Si vous vivez seul, il faudra justifier d'un revenu d'au moins 25 921 dollars canadiens par an pour parrainer un parent ou un grand-parent à charge. Si vous êtes en couple, vous devrez cumuler 32 270 dollars, et si vous avez un enfant, avoir un revenu annuel de 39 672 dollars.

Malgré toute cette flexibilité, il faut prendre en compte que le Canada est confronté à un énorme retard en matière de délivrance de visas (à septembre 2022 : le pays comptait un retard de près de 3 millions de visas !). Le traitement de votre demande risque donc de prendre beaucoup de temps, malgré la mise en place de mesures comme la numérisation pour résorber cet arriéré.

Parrainer ses parents aux États-Unis

Les États-Unis offrent également la possibilité aux expatriés de parrainer leurs parents, mais pas leurs grands-parents. Selon le site d'information juridique AllLaw, la seule façon de faire venir vos grands-parents aux États-Unis est de vous assurer que vos parents soient d'abord titulaires d'une carte verte, afin qu'ils puissent par la suite demander la citoyenneté américaine (après 5 ans) et ainsi parrainer leurs propres parents. Bien sûr, cette procédure prend beaucoup de temps, et peut même être impossible si vos parents ne veulent pas déménager ou sont décédés.

Il est intéressant de noter qu'aux États-Unis, vous pouvez également parrainer un beau-parent, à condition que cette personne soit devenue votre beau-père ou votre belle-mère avant vos 18 ans, c'est-à-dire qu'elle ait réellement joué un rôle parental dans votre enfance. Vous pouvez également parrainer des parents adoptifs, à condition d'avoir été adopté avant l'âge de 16 ans. Sachez qu'il faudra se soumettre à des procédures supplémentaires en ce qui concerne les parents adoptifs. Cependant, il n'est pas possible de parrainer vos parents biologiques si vous avez obtenu la nationalité américaine par adoption.

Qui plus est, vous ne pourrez pas parrainer vos parents si vous n'êtes qu'un expatrié avec un statut de résident permanent. Vous devrez d'abord être un citoyen naturalisé ! Il faudra donc envisager de demander la citoyenneté et d'obtenir la double nationalité si vos parents sont susceptibles d'avoir besoin de vos soins à l'avenir. Vous devrez également être âgé d'au moins 21 ans.

S'agissant des exigences financières, vous devrez gagner au moins 125 % au-dessus du seuil de pauvreté fédéral. Ce niveau augmente avec le nombre de personnes dans votre foyer. Selon le cabinet Boundless Legal, par exemple, si votre ménage ne compte que vous et votre conjoint, ce seuil est de 22 887 dollars dans la plupart des États, de 26 325 dollars à Hawaï et de 28 612 dollars en Alaska. En revanche, si vous et votre conjoint avez deux enfants, c'est-à-dire que vous êtes une famille de quatre personnes, pour faire venir l'un de vos parents aux États-Unis, il vous faudra un revenu minimum de 34 687 dollars dans la plupart des États, de 39 900 dollars à Hawaï et de 43 362 dollars en Alaska.

Le formulaire que vous devez obtenir auprès des services de citoyenneté et d'immigration des États-Unis est le formulaire F I-130 - Petition for Alien Relative. Après avoir soumis la demande, vos parents et vous-même passerez par la procédure consulaire : soumission d'autres documents, examens médicaux (pour vos parents), entretiens, avant de recevoir un visa d'immigrant qui équivaut à une carte verte. Si vos parents se trouvent déjà sur le territoire américain avec un visa temporaire, ils peuvent également faire une demande par le biais du formulaire I-485 - Application to Register Permanent Residence or Adjust Status. Ils devront se présenter à un bureau d'immigration pour un entretien visant à ajuster leur statut.

Parrainer ses parents en Australie

L'Australie dispose de plusieurs visas pour le parrainage des parents : le visa de parent parrainé (temporaire) de la sous-classe 870, le visa de parent de la sous-classe 103, le visa de parent âgé de la sous-classe 804 et le visa de parent contributeur de la sous-classe 143.

Ces visas concernent les parents, et non les grands-parents, de citoyens australiens ou de résidents permanents de plus de 18 ans. Comme dans d'autres pays, les parents biologiques, adoptifs et les beaux-parents sont traités sur un pied d'égalité. Pour tous les visas, à l'exception du visa de parent contributeur de la sous-classe 143, l'enfant parrain doit accepter l'entière responsabilité financière des parents parrainés, ce qui inclue logement, frais médicaux, nourriture, transport, etc.

Le visa de parent contributeur de la sous-classe 143, comme son nom l'indique, est destiné aux parents relativement jeunes, généralement âgés de moins de 65 ans, qui souhaitent travailler ou étudier en Australie. Leurs parrains doivent être des résidents permanents du pays depuis au moins deux ans au moment de la demande. Comme il s'agit d'un visa permanent qui leur donne droit à un emploi, il est très coûteux ! Les frais totaux s'élèvent à près de 48 000 dollars australiens, et sa durée de traitement est assez longue, environ 5 ans. Ce visa permet également aux parents de souscrire à l'assurance maladie nationale Medicare, financée par les pouvoirs publics, alors que les autres visas parentaux ne bénéficient pas de ce privilège.

Le visa de parent de la sous-classe 103 est essentiellement le même que le visa de la sous-classe 143. Ses frais sont moins élevés (6 625 AUD), mais le délai d'attente est actuellement de 30 ans ! Il s'agit d'une option peu pratique, compte tenu du retard impossible à rattraper, et il est donc peut-être plus intéressant de dépenser de l'argent pour le visa de la sous-classe 143. Il convient de noter que les visas 103 et 143 sont tous deux soumis à un test d' « équilibre familial » afin de déterminer le degré d'attachement des parents à l'Australie. Pour réussir ce test, 50% de tous leurs enfants doivent être résidents australiens. Autrement dit, s'ils ont trois enfants et que deux d'entre eux sont résidents australiens, ils sont admissibles ; si un seul est en Australie, ils ne le sont pas. Cela leur permet, entre autres, de s'assurer qu'ils ont plusieurs personnes susceptibles de s'occuper d'eux dans le pays lorsqu'ils ne seront plus en capacité de travailler. 

Le visa de parent âgé de la sous-classe 840 est également assez similaire aux visas 143 et 103. Son critère unique est que le parent doit être suffisamment âgé pour recevoir une pension de vieillesse en Australie, c'est-à-dire qu'il doit avoir 66,5 ou 67 ans. Ce visa comporte deux filières, selon que le parent se trouve déjà en Australie avec un visa temporaire (onshore) ou non (offshore).

En ce qui concerne les visas parentaux temporaires, le visa de sous-classe 870 permet aux parents de rester en Australie pendant 3 à 5 ans. Les frais de demande du visa de 5 ans sont simplement plus élevés : 10 180 dollars australiens, contre 5 090 dollars pour le visa de 3 ans. Le ministère australien de l'Intérieur précise que les titulaires de ce visa ne peuvent pas travailler dans le pays pendant leur séjour et doivent dépendre de leurs enfants ou de revenus provenant de l'étranger. Ils peuvent cependant renouveler leur visa plusieurs fois jusqu'à ce qu'ils aient atteint un nombre cumulé de 10 ans. Ils ne peuvent pas demander une nouvelle prolongation au-delà de 10 ans.

Amener des parents dépendants au Royaume-Uni

Le Royaume-Uni dispose du visa de parent dépendant qui permet aux citoyens naturalisés et aux expatriés bénéficiant d'un Indefinite Leave To Remain (ILR) ou résidence permanente, de faire venir leurs parents et grands-parents âgés pour vivre avec eux. Le cabinet juridique londonien Gulbenkian Andonian Solicitors indique cependant que, même si ce visa existe toujours, il est plus difficile à obtenir depuis 2012 en raison d'un changement de contexte politique, d'un processus de demande plus complexe et de règles plus strictes.

Vous devrez prouver qu'en raison de l'âge, d'une maladie ou d'un handicap, vos parents ou grands-parents sont incapables de prendre soin d'eux-mêmes et d'accomplir les tâches quotidiennes (s'habiller, cuisiner, nettoyer, etc.). Cette preuve devra être étayée par un rapport médical d'expert sur leur état de santé à plus long terme. Vous devrez également prouver qu'il n'y a aucun autre parent dans leur pays d'origine, comme des frères et sœurs qui n'ont pas immigré, pour s'occuper d'eux. Il devra être prouvé que le niveau de soins dont il a besoin est indisponible ou inabordable dans son pays. Par exemple, une maison de soins infirmiers pourrait être inabordable pour leur pension dans leur pays.

Richmond Chambers LLP, un autre cabinet juridique basé à Londres, précise que vous devrez prouver votre capacité financière à prendre soin de vos parents âgés au Royaume-Uni sans qu'ils dépendent des fonds publics, y compris des services de santé gratuits du NHS. Cela sera vérifié au moyen de fiches de paie, d'obligations, de relevés bancaires, de factures et de feuilles d'impôt, d'un prêt hypothécaire ou d'un contrat de location, etc. Chaque demande est analysée par un agent d'autorisation d'entrée au cas par cas, en tenant compte de détails tels que la région exacte dont sont originaires vos parents ou grands-parents (rurale ou urbaine, ayant de bons établissements ou non). Les chances de succès sont plus faibles depuis 2012. Certaines demandes peuvent être rejetées pour de simples détails.

Parrainer ses parents et beaux-parents en Espagne

L'Espagne n'a pas de catégorie de visa spécifique pour les parents et grands-parents à proprement parler, mais elle peut accueillir des parents et beaux-parents non européens âgés d'au moins 65 ans lorsqu'il « existe des raisons justifiant la nécessité d'autoriser leur séjour en Espagne », précise le ministère espagnol des Affaires étrangères. 

Il est intéressant de noter que vous pouvez parrainer vos parents et les parents de votre conjoint, mais pas vos grands-parents. En outre, vous devez vous-même vivre en Espagne depuis au moins 5 ans et être titulaire d'une carte de séjour de longue durée.

Vous devrez prouver qu'ils ont vraiment besoin d'être pris en charge financièrement et physiquement. Vous devrez présenter des documents prouvant qu'au cours de l'année écoulée, vous leur avez transféré des fonds représentant au moins 51 % du PIB par habitant de leur pays d'origine pour les aider à faire face à leur coût de la vie. Par exemple, si vos parents sont originaires du Maroc, où le PIB par habitant est d'environ 3000 dollars US, vous devez prouver que vous leur avez envoyé au moins 1530 dollars (ou environ 1585 euros) l'année précédente. Vos parents ou beaux-parents devront également divulguer leurs revenus et leurs biens. S'ils ont suffisamment de moyen pour s'offrir un/e aide-soignant/e à plein temps dans leur pays, ils ne pourront pas bénéficier du parrainage.

Exceptionnellement, ils peuvent vous rejoindre même s'ils ont moins de 65 ans, mais vous devrez fournir la preuve qu'il existe des circonstances humanitaires exceptionnelles - une maladie grave, par exemple.

Le cas de l'Espagne est similaire à celui de nombreux autres pays de l'Union européenne. L'Allemagne a plus ou moins la même réglementation pour le parrainage d'un parent qui est complètement dépendant de son enfant adulte. L'article 36 de la loi allemande sur la résidence, ou Aufenthaltsgesetz, autorise le regroupement pour les parents qui ont besoin de « soins de longue durée ».

Séjours plus courts et suspensions de visa dans d'autres pays

D'autres pays autorisent le regroupement des parents ou grands-parents pour une durée de séjour plus courte, généralement un an ou moins. Par exemple, le visa de long séjour français permet aux parents et grands-parents de rendre visite à leurs enfants/petits-enfants pendant 3 mois à 1 an. 

La Nouvelle-Zélande et les Pays-Bas, quant à eux, ont connu des suspensions de visas pour parents et grands-parents. Aux Pays-Bas, le visa a été définitivement suspendu après les élections de 2010, lorsque la coalition gouvernementale comprenait un parti anti-immigration, comme le rapporte le cabinet juridique Mynta Law, basé à La Haye.

Par ailleurs, en Nouvelle-Zélande, le visa de catégorie parentale a été temporairement suspendu en 2016 et a fait l'objet d'une révision. Lorsqu'il a été réactivé en 2020, la Covid est arrivée et les frontières ont été fermées. Il fait à nouveau l'objet d'un examen tandis que les demandes en suspens sont bloquées dans les méandres de l'administration. Cette situation est frustrante pour beaucoup. Sur Radio New Zealand, la mère russe d'une résidente néo-zélandaise déclarait que son visa temporaire allait bientôt expirer et qu'elle aimerait néanmoins rester aux côtés de sa fille. Elle soulignait, à cet effet, qu'elle pouvait parfaitement se débrouiller financièrement et qu'elle souhaitait surtout être en Nouvelle-Zélande pour ne pas se sentir seule.

Si vous êtes un futur expatrié et que vous avez des parents ou des grands-parents âgés, lorsque vous choisirez le pays où vous allez vous installer, il est important de vous demander si vous pourrez facilement les faire venir lorsqu'ils ne pourront plus prendre soin d'eux, que ce soit dans 10 ou 15 ans !

La réunification des conjoints ou des enfants mineurs fait partie du droit de l'immigration dans la plupart des pays, mais de nombreux systèmes juridiques font l'impasse sur la responsabilité des enfants adultes envers leurs parents ou grands-parents âgés. D'un autre point de vue, la flexibilité des visas pour les parents et les grands-parents peut être considérée comme un désavantage pour l'économie du pays d'origine d'un expatrié hautement qualifié et des étudiants internationaux qui peuvent retourner dans leur pays. Il est plus facile de faire venir les parents dans un pays où l'on travaille, ou l'on étudie.

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A propos de

Ameerah est chargée de cours et tutrice privée enseignant l'espagnol et le mandarin à l'île Maurice. Elle a aussi été traductrice indépendante, éditrice et rédactrice de contenu pendant une décennie. Elle a vécu à Madrid et à Pékin.

Commentaires

  • BARGACH ANAS
    BARGACH ANASil y a 2 ans

    Merci pour toutes ces informations utiles


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