S'expatrier en 2023 : pour poursuivre ses études supérieures

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Écrit par Asaël Häzaq le 25 janvier, 2023
La nouvelle année ravive les projets d'expatriation. Pour de nombreux étudiants, c'est une revanche sur la période pandémique. Les frontières sont désormais bien rouvertes, et les soubresauts de la Covid ne semblent pas malmener les projets d'études à l'étranger. Quels sont les meilleurs pays où étudier en 2023 ? Comment préparer son voyage dans ce contexte de crise internationale ? Décryptage et conseils pratiques.

Le retour de la mobilité étudiante internationale

Les étudiants voyageurs sont de retour. Après une année 2020 marquée par les confinements et une année 2021 marquée par les réouvertures des frontières, 2022 confirme le retour à la normale. Les visas étudiants sont de nouveau délivrés, les stages sont honorés, les étudiants étrangers sont de retour. Même le Royaume-Uni, frappé par le Brexit et ses conséquences (sortie du programme ERASMUS+...) conserve leur bonne image auprès des étudiants internationaux. En 2020-2021, le pays a accueilli 605 130 étudiants étrangers en cursus universitaire, remplissant son objectif de 600 000 nouvelles inscriptions. Sur la même période, la France a accueilli 302 900 étudiants internationaux. De bons chiffres compte tenu du contexte d'alors, qui devraient continuer de progresser cette année. Pour attirer les talents internationaux, les universités rivalisent à coups de bourses étudiantes et de programmes reconnus. Car, si la crise sanitaire est, dans beaucoup de pays, de l'histoire ancienne, la crise économie malmène les projets d'expatriation.

Quand les crises menacent les études à l'étranger

La crise sanitaire a fait son grand retour fin 2022, dans un contexte socio-économique tendu. Comment penser les études à l'étranger en période de crise ?

Crise sanitaire : le cas de la Chine

Alors que le pic Covid semble avoir été atteint, la Chine ne cesse de compter ses morts. La fin de la politique zéro Covid s'est accompagnée d'une hausse vertigineuse des contaminations. La faute, selon les médecins et spécialistes, à une mauvaise anticipation du gouvernement chinois. Acculé, le pays, qui avait pris la décision de ne plus communiquer de chiffres, concède 60 000 morts depuis le mois dernier. L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) demande des précisions. Les États remettent des contrôles aux frontières : c'est le retour des tests PCR.

Quel impact pour les étudiants étrangers ? Depuis l'été 2022, le pays se rouvrait progressivement aux étudiants étrangers. En novembre, les études en Chine étaient de nouveau possibles pour une quarantaine de nationalités (ressortissants du Rwanda, du Royaume-Uni, d'Israël, d'Afrique du Sud, du Mexique, de France, de Turquie, du Qatar, de la Suède…). Malgré la flambée épidémique, aucune interdiction de voyage n'a été prononcée. Les personnes éligibles devront présenter un test PCR négatif. La situation pouvant évoluer, les autorités invitent les étudiants à vérifier régulièrement les informations officielles. Rappelons que les frontières chinoises restent toujours fermées aux touristes.

Inflation et baisse du pouvoir d'achat

2022 ont été marquées par une inflation record : entre 5 et 10 % aux États-Unis, au Canada, au Maroc, en France ou en Australie, avec des pics à plus de 10 % en Espagne ou en Pologne. Pour des millions d'étudiants étrangers, l'inflation est un coût dur supplémentaire. La crise sanitaire avait déjà grignoté leurs ressources, notamment par manque de travail. Moins de petits boulots (beaucoup d'établissements, notamment ceux embauchant massivement les étudiants étrangers, avaient fermé ou réduit leur activité), moins d'argent, plus de précarité. Avec la réouverture des frontières et la fin des restrictions, les étudiants ont pu retrouver leurs petits boulots. Mais là encore, la précarité guette.

En Australie, les étudiants étrangers n'en démordent pas. Fin 2021, l'Australie rouvre ses frontières et tend la main aux étudiants étrangers. Leurs frais de visas seront remboursés. Leur quota d'heures de travail, supprimé jusqu'en juin 2023. Mais le cadeau cache un loup. Confrontée à une grave pénurie de main-d'œuvre, l'Australie a besoin de bras. Les étudiants étrangers constituent une manne facilement employable. Mais les étudiants étrangers pointent les effets pervers de la mesure. Pour eux, mieux vaudrait augmenter les salaires plutôt que d'accumuler des heures dans des emplois précaires. Le temps passé au travail est du temps de moins consacré aux études.

Le constat est partagé ailleurs dans le monde. L'augmentation du coût de la vie plombe les études : problèmes de logement, malnutrition, stress, anxiété, épuisement professionnel… De nombreux étudiants étrangers se retrouvent dans une grande précarité. Les bourses, lorsqu'elles sont disponibles, sont un bon complément, mais qui ne suffit pas toujours. Certaines universités proposent des aides supplémentaires. Les États promettent régulièrement des solutions de sortie de crise. Mais pour les étudiants étrangers, ces dernières ne concernent trop souvent que les ressortissants du pays.

Les meilleures destinations pour étudier à l'étranger

Selon le classement 2023 d'Education.com (enquête réalisée auprès d'étudiants internationaux), le Royaume-Uni est le meilleur pays pour étudier (86,97%). Il devance l'Australie d'une courte tête (85,86%). Les États-Unis sont 3e (83,04%). Le Canada, pays star des expatriés, est 4e (77,14%). Viennent ensuite la France, l'Allemagne, les Pays-Bas, la Suisse, l'Espagne. La Corée du Sud clôture le top 10 (66,72%).

On peut s'étonner de la place occupée par le Royaume-Uni, compte tenu du Brexit. Mais le gouvernement a investi massivement pour garder sa position de place forte de la mobilité étudiante. De plus, l'étude ne prend pas en compte le contexte socio-économique et politique du pays. Elle retient plutôt la qualité de l'enseignement, les perspectives de carrière et la culture du pays. Le Royaume-Uni compte de nombreuses universités à la réputation internationale. C'est assez pour pousser des milliers d'étudiants étrangers à tenter leur chance. Ceci d'autant plus que certaines universités ont réservé des bouses spéciales pour les étudiants étrangers (selon le pays de provenance, pour certaines bourses).

La Corée du Sud confirme sa place de nouvel Eldorado des étudiants étrangers. Le gouvernement coréen récolte les fruits de son soft power. Pensée il y a plus de 30 ans, la hallyu (vague coréenne) diffuse la culture du pays du matin calme à travers tous les canaux : séries télé, cinéma, musique, mode, beauté, gastronomie… Avec le succès que l'on connaît actuellement. Les étudiants étrangers sont autant de nouveaux ambassadeurs de la Corée du Sud, vantant la qualité de ses enseignements et son art de vivre.

Étudier à l'étranger : les conseils en plus

Choisir son université, faire sa demande de visa, vivre dans le pays étranger… L'expatriation pour les études requiert une bonne dose d'organisation. Conseils pratiques pour préparer son voyage et bien vivre sa nouvelle vie à l'étranger.

Faut-il apprendre la langue du pays d'accueil ?

Si l'on ne part que quelques semaines ou mois pour tester la vie étudiante à l'étranger, on pourra se contenter d'apprendre le vocabulaire de survie. Trousse de secours utile pour demander son chemin, les toilettes ou l'arrêt de métro, mais qui ne permettra pas de dialoguer. Mais si l'on part plus longtemps, ou si l'on projette de voyager de nouveau un jour, apprendre la langue est indispensable. Dès lors qu'un projet d'expatriation se met en place, l'apprentissage de la langue devrait être la priorité. Apprendre la langue vous permettra de vous faire des amis, de vivre comme un local, de pratiquer des activités avec les locaux, d'être autonome. Nombre d'universités proposent des cours de langue pour les étudiants étrangers. Vous pouvez aussi opter pour les écoles de langue de votre pays d'accueil.

Jusqu'à quel âge peut-on faire un visa étudiant ?

On pense souvent que le visa étudiant est réservé aux jeunes. Or, contrairement au Permis Vacances Travail (souvent, entre 18 et 30 ans, voire 35 pour certains pays), le visa étudiant ne comporte pas de limite d'âge. On peut donc postuler même après 30 ans.

Comment trouver une université à l'étranger et obtenir un visa ?

Pas de suspens inutile : une bonne préparation, c'est avant tout une bonne organisation. Exit les plans d'aventurier. Faire un visa étudiant demande plusieurs mois. Si vous vous y prenez trop tard, vous n'aurez pas les documents requis pour voyager au moment voulu. Pas d'improvisation, donc, mais de l'organisation. Si vous êtes étudiant, vérifier si votre université a des partenariats avec des établissements à l'étranger. Quoi qu'il en soit, ciblez les universités selon les cursus qu'elles proposent et la filière que vous souhaitez intégrer. Contactez votre future université, vérifiez votre éligibilité et envoyez les documents demandés. C'est l'université qui établira votre Certificat of Eligibility (CoE), document indispensable pour votre demande de visa étudiant. Rendez-vous ensuite dans votre ambassade, muni du CoE et des autres pièces nécessaires à la demande de visa. Ces formalités peuvent prendre jusqu'à 6 mois. Il est indispensable de s'y prendre suffisamment tôt.

Comment se faire des amis à l'étranger ?

Club universitaire, club sportif, de loisir, soirées, réseaux sociaux… Il existe une multitude de façons de socialiser à l'étranger. Paradoxalement, se faire des amis relève parfois du défi. Restez vous-mêmes et restez confiant. Si vous êtes timide, introverti ou réservé, commencer par intégrer un petit groupe pourra vous rassurer. Si possible, pratiquez les activités que vous aviez l'habitude de pratiquer, ou découvrez-en de nouvelles. C'est l'un des meilleurs moyens de nouer des relations solides avec les locaux et les autres étrangers. C'est aussi une manière de s'intégrer.

Liens utiles :

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A propos de Asaël Häzaq

Titulaire d'un Master II en Droit - Sciences politiques ainsi que du diplôme de réussite au Japanese Language Proficiency Test (JLPT) N2, j'ai été chargée de communication. J'ai plus de 10 ans d'expérience en tant que rédactrice web.