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Étudier à l'étranger pour gagner plus : mythe ou réalité ?

jeune diplomee
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Écrit parAmeerah Arjaneele 24 Avril 2023

De nombreuses études démontrent qu'étudier à l'étranger augmente les chances d'obtenir un salaire de départ élevé dès l'embauche. Dans votre pays d'origine, les employeurs apprécieront les compétences linguistiques, interculturelles et de résolution de problèmes que vous avez acquises lors de votre séjour à l'étranger. Si vous choisissez de rester dans le pays étranger où vous avez étudié, votre expérience en tant qu'étudiant vous aidera sans doute à faire la transition vers la culture du travail sur place.

Les diplômés internationaux ont généralement des salaires de départ plus élevés

Outre une étude pertinente menée par Statistique Canada en 2022, il y a celle réalisée par le centre de conseil GSG Education en Colombie la même année, une autre réalisée par Erasmus et le Cereq en France en 2016 ainsi qu'une autre encore plus ancienne réalisée par IES Abroad aux États-Unis en 2012. IES Abroad est une organisation à but non lucratif qui propose des programmes d'études à l'étranger aux étudiants américains, tandis que le Cereq est une institution publique de recherche qui étudie la relation entre la formation et l'emploi en France.

Toutes ces études ont révélé que les nouveaux diplômés ayant étudié à l'étranger trouvent plus rapidement un emploi et se voient offrir un salaire de départ plus élevé que les autres. Ils ont également plus de chances de trouver un emploi directement lié à leur diplôme et de continuer à gagner plus par la suite.

Aux États-Unis, l'étude de l'IES Abroad a révélé que même pendant la récession de 2008-2011, les diplômés qui avaient étudié à l'étranger se voyaient offrir un salaire de départ supérieur d'environ 7 000 dollars en comparaison aux autres diplômés. Alors que le salaire de départ moyen était de 28 000 dollars, ceux qui avaient étudié à l'étranger percevaient un salaire de 35 000 dollars. Cela était possible même pour les détenteurs de diplômes d'arts libéraux, qui ont tendance à être associés à des salaires inférieurs aux diplômes en Sciences, en technologies, en ingénierie et en mathématiques ou en finance. En outre, 65 % de ces diplômés ayant étudié à l'étranger ont déclaré avoir réussi à décrocher un premier emploi « étroitement » ou « quelque peu » lié à leur spécialité.

En France, l'étude menée conjointement par Erasmus et le Cereq en 2016 a révélé que les jeunes diplômés ayant étudié à l'étranger touchaient en moyenne 240 euros de plus que les autres. Ils percevaient 1 480 euros au lieu de 1 200 euros par mois. En outre, ils ont décroché leur premier emploi plus rapidement, soit après une recherche d'environ 3 mois au lieu de 4,5 mois. Les chercheurs ont également constaté qu'un grand nombre d'étudiants partant à l'étranger étaient inscrits dans des écoles de commerce. Dans une économie fortement mondialisée, les entreprises ont souvent des filiales dans différents pays, ce qui rend les études à l'étranger particulièrement utiles pour les étudiants de commerce.

En Colombie, en 2022, le centre de conseil GSG Education a constaté qu'un nouveau diplômé ayant étudié à l'étranger pouvait gagner trois fois plus que celui qui a étudié dans une université locale. Un Colombien diplômé de l'université américaine de Berkeley gagne en moyenne 83 000 dollars par an une fois rentré au pays, celui qui a étudié à l'université de Manchester au Royaume-Uni touche une moyenne 35 500 dollars, tandis que celui qui a fréquenté une université privée à Bogota ne touche qu'environ 15 000 dollars au début de sa carrière.

Les jeunes diplômés ayant étudié à l'étranger ont dû investir plus d'argent dans leur formation, mais leur rendement est également plus élevé, de sorte qu'ils parviennent à « récupérer » leur investissement en peu de temps. Par exemple, même si un Colombien diplômé de l'université de Berkeley a investi environ 45 000 dollars par an dans son éducation, son salaire de départ élevé en Colombie lui permet de récupérer ce coût en deux ans. En revanche, une personne qui a étudié localement aurait besoin de 3 à 4 ans pour récupérer ses investissements bien plus faibles.

L'étude de 2022 de Statistique Canada porte surtout sur ce que les étudiants internationaux gagnent au Canada même, et non dans leur pays d'origine. Dix ans après leur arrivée au Canada, ils gagnent 9 à 12 % de plus que les autres expatriés qui sont venus directement en tant que travailleurs plutôt qu'en tant qu'étudiants internationaux, même s'ils ont techniquement le même niveau de qualification. En 2019, ces anciens étudiants internationaux représentaient 38 % de tous les migrants économiques au Canada, et ce pourcentage ne cesse de prendre l'ascenseur.

Les employeurs apprécient l'adaptation et les compétences interculturelles acquises à l'étranger

Pourquoi l'expérience des études à l'étranger se traduit-elle par de meilleures opportunités d'emploi et des revenus plus élevés ? C'est en raison de l'expérience et des compétences précieuses que les études à l'étranger apportent aux travailleurs. Les employeurs du monde entier apprécient réellement les compétences linguistiques, interculturelles et de résolution de problèmes que les diplômés ont acquis à l'étranger. Ils sont indubitablement prêts à payer davantage pour ces compétences supplémentaires.

Il est très difficile de parler couramment une langue étrangère sans une immersion culturelle dans un pays où elle est parlée. Il existe des nuances, des aspects du langage corporel, des différences dans le registre, des références culturelles et des accents qu'il est impossible d'assimiler uniquement dans un manuel ou une salle de classe. D'excellentes compétences en langues étrangères sont très appréciées sur le marché du travail de pays multilingues comme le Canada et dans des domaines très internationaux comme les affaires, le conseil, l'énergie, le tourisme/l'hôtellerie et la technologie.

L'université de Californie Merced a établi une liste des compétences et des valeurs que les employeurs disent apprécier chez les travailleurs qui ont étudié à l'étranger. Les « compétences linguistiques » figurent sur la liste, mais d'autres y sont également associées, comme « le courage », « la volonté d'apprendre », « la communication et la collaboration », « l'ouverture d'esprit », « les compétences sociales » et « l'adaptabilité et la flexibilité ». En effet, étudier à l'étranger peut être un défi. Les étudiants étrangers doivent faire preuve de beaucoup de résilience pour surmonter le mal du pays et le choc culturel. Ils doivent faire preuve de courage et d'autonomie pour se faire des amis d'autres cultures et de créer des réseaux à l'étranger. Ces traits de caractère sont transférables à leur vie professionnelle plus tard, et les employeurs en sont pleinement conscients.

En effet, Statistique Canada a attribué ses conclusions à la disparité des salaires à long terme exactement à cela. Les expatriés au Canada qui ont également étudié pendant un à quatre ans dans ce pays maîtrisent mieux l'anglais et/ou le français que ceux qui arrivent avec un visa de travail. Ils ont probablement travaillé à temps partiel ou comme bénévoles lorsqu'ils étaient étudiants, de sorte qu'ils étaient déjà habitués aux normes sociales d'un milieu de travail canadien lorsqu'ils ont obtenu leur premier emploi à temps plein. Cette facilité d'adaptation les aide à progresser plus rapidement dans leur carrière.

Les entreprises des pays en développement attachent également beaucoup d'importance aux qualifications acquises dans des pays économiquement plus développés. On suppose souvent que les connaissances qu'ils apportent de ces pays plus riches peuvent contribuer au développement économique de leur propre pays. C'est peut-être l'une des raisons pour lesquelles les personnes qui ont étudié à l'étranger sont mieux payées en Colombie.

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A propos de

Ameerah est chargée de cours et tutrice privée enseignant l'espagnol et le mandarin à l'île Maurice. Elle a aussi été traductrice indépendante, éditrice et rédactrice de contenu pendant une décennie. Elle a vécu à Madrid et à Pékin.

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