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Étudiants étrangers : les nouveaux critères décisifs hors du campus universitaire

groupe d'etudiants
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Écrit parAmeerah Arjaneele 30 Mai 2023

La nouvelle étude menée par les partenariats universitaires INTO basés au Royaume-Uni montre que les critères traditionnels tels que la réputation de l'université, les conditions d'admission, le contenu des cours et les frais de scolarité ne sont plus les seuls à influencer le choix des étudiants internationaux. En effet, des facteurs majeurs tels que le climat économique du pays, les opportunités d'emploi après les études, l'accessibilité des logements, la facilité de la procédure de demande de visa et la sécurité sont désormais également pris en compte.

Des étudiants étrangers préoccupés avant tout par le climat économique

INTO University Partnerships, une organisation britannique à but lucratif, offre des programmes de préparation à l'université aux étudiants internationaux et réalise des études sur l'enseignement supérieur. En avril 2023, elle a publié son rapport d'enquête mondiale auprès des agents éducatifs, après avoir interrogé des agents de différents continents sur les préoccupations de leurs clients.

L'enquête a pris pour cibles plusieurs régions et pays d'origine, notamment l'Asie du Sud, la Chine, le Moyen-Orient et l'Afrique, l'Amérique latine, l'Europe de l'Est et l'Asie centrale. Quant aux pays de destination, l'étude s'est penchée sur ceux accueillant le plus grand nombre d'étudiants étrangers dans le monde : le Royaume-Uni, les États-Unis et l'Australie.

L'Asie du Sud est la région qui envoie le plus grand nombre d'étudiants à l'étranger, tandis que le Royaume-Uni connaît la croissance la plus rapide du nombre d'étudiants étrangers accueillis, en partie grâce aux opportunités de travail post-universitaires qu'il offre. Les préoccupations des étudiants varient selon les régions, mais la principale reste l'état de l'économie et l'accessibilité financière. Cette préoccupation ne se limite pas seulement aux frais de scolarité, mais concerne également le coût de la vie, en particulier le logement.

Le logement : poste de dépense le plus important pour les étudiants

Le logement étudiant représente la principale dépense en dehors des frais de scolarité, pouvant représenter entre la moitié et les trois quarts de leur budget consacré au coût de la vie. Un étudiant étranger à Londres, par exemple, devrait prévoir environ 1 300 livres sterling par mois, dont 600 à 800 livres pour le loyer contre 125 livres par mois pour l'alimentation. À Perth, il aura besoin d'environ 2 000 à 2 500 dollars australiens par mois, dont 1 000$ pour le loyer. Le loyer le moins cher est d'environ 600 dollars australiens.

Dans un pays aussi vaste que les États-Unis, le coût du logement varie considérablement d'une région à l'autre. Les étudiants qui choisissent des villes plus petites ou des zones rurales peuvent bénéficier de logements plus abordables, au détriment d'un environnement avec moins d'activités sociales et culturelles. Selon le cabinet indien de conseil en éducation internationale Yocket, le coût du logement peut aller de 750 dollars par mois dans une ville de taille moyenne comme Pittsburgh, à 1 500 à 4 000 dollars par mois dans les grandes métropoles telles que New York et San Francisco.

La menace du sans-abrisme en cas de pénurie de logements

Nous avons vu précédemment que le logement représente souvent la plus grande charge financière pour les étudiants, en plus des frais de scolarité pour les étudiants internationaux. Dans certains pays et certaines villes, le problème est si grave que de nombreux étudiants internationaux risquent le sans-abrisme. C'est notamment le cas aux Pays-Bas et dans de nombreuses villes écossaises.

Les Pays-Bas sont confrontés depuis quelques années à une crise du logement. Ce qui pousse certains établissements universitaires néerlandais à recommander aux étudiants internationaux de reporter leur inscription ou d'abandonner leur projet d'études s'ils ne parviennent pas à trouver rapidement un endroit pour vivre. Dans un article de The PIE News, un porte-parole de l'université d'Utrecht a souligné que, malgré les 1 250 logements réservés aux étudiants internationaux par l'université, ces derniers ne suffisent pas à répondre aux besoins de tous les candidats au logement.

Lorsque les logements se font rares, les étudiants internationaux risquent de se faire concurrencer par les étudiants nationaux. En effet, bon nombre d'entre eux ne commencent à chercher un logement qu'après avoir obtenu leur visa d'étudiant. Dans ce contexte, il est préférable de réserver son logement si cela est possible. Celles et ceux presque certains(es) d'obtenir leur visa d'étudiant peuvent également réserver leur logement avant qu'il ne leur soit accordé. Certaines agences immobilières acceptent une lettre d'admission ou une offre de votre université pour effectuer votre réservation, et il est même possible de bénéficier d'une réduction pour une réservation anticipée.

Autre obstacle pour les étudiants étrangers durant la recherche d'un logement, l'absence de parents ou d'amis proches, dans le pays, susceptibles de se porter garant pour eux. Qui plus est, de plus en plus de bailleurs, notamment au Royaume-Uni et aux États-Unis, exigent aux étudiants non-résidents de présenter un garant résidant dans le pays. Sans cela, ils doivent être capables d'avancer 12 mois de loyer, ce qui représente un défi financier considérable pour cette catégorie de la population d'expatriés.

Le rôle du garant dans la recherche de logement pour les étudiants étrangers est crucial, car il doit signer un document juridiquement contraignant promettant que l'étudiant a un bon profil locatif et qu'il paiera le loyer si l'étudiant ne le fait pas ; avoir des revenus ou des épargnes suffisamment élevés pour prouver qu'il peut assumer cette lourde responsabilité financière ; être un résident dans le pays où l'étudiant recherche un logement ; être une personne de confiance, qui a des liens étroits avec l'étudiant, car cette responsabilité ne peut être assumée par une simple connaissance ou un parent éloigné.

Les villes universitaires d'Édimbourg, de Glasgow, de Stirling et de St. Andrews en Écosse connaissent une grave pénurie de logements étudiants, ce qui complique la recherche d'un logement abordable pour les étudiants, notamment les étrangers. En effet, ces derniers ont besoin d'un garant résidant au Royaume-Uni pour louer un logement à un prix abordable, ce qui représente un obstacle important.

Selon la BBC, l'Union nationale des étudiants (NUS) a lancé une alerte : 21% des étudiants étrangers en Écosse risquent de se retrouver sans domicile fixe, soit presque le double des 12% d'étudiants nationaux dans la même situation. Face à cette situation, certains étudiants étrangers en Écosse ont même été contraints de dormir temporairement dans des auberges de jeunesse, où le prix de la nuit est élevé, ou dans les salles communes des résidences universitaires.

En janvier de cette année, le ministère de l'Éducation chinois a publié une directive exigeant que les étudiants restés chez eux en raison de la pandémie retournent sur leur campus universitaire à l'étranger. Le ministère a également averti que les étudiants qui continueraient à suivre des cours en ligne en 2023 ne verraient pas leur diplôme reconnu par les autorités chinoises.

Par conséquent, les étudiants de deuxième, troisième et quatrième années qui reviennent au Royaume-Uni après avoir suivi un semestre ou plus de cours à distance, que ce soit depuis la Chine ou d'autres pays, pourraient avoir du mal à trouver un nouveau logement en 2023. Pour éviter les difficultés liées à la recherche de logement étudiant à l'étranger, il est donc recommandé de prendre contact avec votre université dès que possible, bien avant de faire votre demande de visa étudiant. Cela vous permettra de faire part de vos préoccupations en matière de logement et de demander des conseils. Même si elle ne peut pas garantir un logement sur le campus, l'université pourra vous orienter vers des agences privées ou des résidences étudiantes fiables.

Avant d'accepter une offre de logement, il faut prendre le temps de s'informer sur la situation du marché immobilier dans la ville où se situe votre université. Il est préférable de choisir une ville où vous avez de la famille ou des amis, ou encore une ville avec une importante communauté d'étudiants et d'expatriés de votre pays. En cas de besoin, vous pourrez toujours chercher un hébergement temporaire chez un ami ou un membre de votre famille. Les étudiants internationaux originaires d'un même pays ont également tendance à tisser plus facilement des liens, du moins au cours des premiers mois de leur séjour à l'étranger, de sorte qu'ils pourront s'entraider, par exemple en sous-louant leur appartement à un concitoyen.

La crise énergétique

La crise énergétique, les disparités de subventions en matière de transports en commun et l'accessibilité au système de santé public peuvent également avoir un impact significatif sur le budget des étudiants étrangers. Les États-Unis sont particulièrement réputés pour leur système de santé coûteux. Selon le Times Higher Education, les étudiants étrangers devraient s'attendre à consacrer de 1 500 $US à 2 500 $US par an à l'assurance maladie.

Le Royaume-Uni fait actuellement face à une crise énergétique sans précédent, avec une hausse considérable du prix du gaz à la fin de l'année 2021, multiplié par quatre. Bien que des mesures aient été prises pour plafonner les prix pour les consommateurs jusqu'en mars 2024, il est possible que les tarifs augmentent de nouveau après cette date. Pour les étudiants qui souhaitent louer un logement hors charges, il est impératif d'intégrer cette incertitude dans leur budget et de prévoir d'éventuelles fluctuations des coûts de l'énergie à partir de 2024.

Le contexte économique

Selon l'enquête réalisée par INTO University Partnerships, les étudiants originaires d'Afrique et du Moyen-Orient se montrent les plus inquiets quant au contexte économique, avec près de 70 % d'entre eux exprimant leur préoccupation. Cela s'explique en partie par le fait que les économies et les devises de ces pays sont souvent moins puissantes que celles des destinations d'études occidentales, ce qui pose des défis financiers majeurs aux étudiants de ces régions.

À l'inverse, moins de la moitié des étudiants de Chine et d'Asie du Sud ont indiqué être principalement préoccupés par les questions financières. Cela peut s'expliquer par le grand nombre d'étudiants de la classe moyenne supérieure et supérieure, qui sont très nombreux dans ces pays.

Emploi, visa et sécurité : les autres critères clés pour les étudiants étrangers

Toujours selon l'enquête menée auprès des partenariats universitaires INTO, 30 % des étudiants étrangers interrogés considèrent que les perspectives d'emploi après leurs études dans le pays d'accueil sont une préoccupation majeure et 17 % d'entre eux ont également indiqué que les opportunités de stages ou d'emplois pendant leurs études étaient une priorité. Seulement 8 % des répondants ont mentionné les informations liées à la demande de visa comme une préoccupation.

Le visa et l'emploi

De nombreux étudiants étrangers envisagent l'obtention d'un diplôme à l'étranger dans le cadre d'un plan d'immigration plus global. Ils font souvent le choix de suivre des études coûteuses dans l'espoir de décrocher un emploi bien rémunéré dans un pays économiquement puissant à la fin de leur cursus. Ainsi, la possibilité d'avoir un visa de travail après les études est une préoccupation majeure pour bon nombre d'entre eux.

Le Royaume-Uni et l'Australie se distinguent par leur générosité en matière de délivrance de visas pour les étudiants étrangers. En effet, l'Australie propose actuellement un visa temporaire pour diplômés, qui permet aux étudiants internationaux d'avoir la possibilité de travailler entre 2 et 6 ans après l'obtention de leur diplôme. Attention, il est possible que cette période soit réduite à l'avenir.

Concernant le Graduate Visa, instauré en 2021 au Royaume-Uni, il permet aux diplômés internationaux de travailler dans n'importe quel emploi ou de se mettre à leur compte pour une période de 2 à 3 ans. Cette mesure semble avoir un impact favorable sur l'attractivité de cette destination, considérée comme le pays où le nombre d'étudiants étrangers devrait connaître la plus forte augmentation pour l'année à venir selon 75 % des agents interrogés dans le cadre de l'enquête.

La sécurité

Dans cette enquête, la sécurité apparaît comme la quatrième préoccupation majeure des étudiants étrangers. En effet, un quart d'entre eux la considèrent comme très importante. La pandémie a malheureusement entraîné une hausse de la xénophobie et du racisme, notamment envers les Asiatiques de l'Est. Ce phénomène a un impact sur la décision des étudiants quant au choix de leur destination d'études.

Les étudiants étrangers qui envisagent de s'installer aux États-Unis sont de plus en plus préoccupés par les fusillades et la violence armée, selon Inside Higher Education. En effet, en 2023, un étudiant chinois a été paralysé lors d'une fusillade à l'université d'État du Michigan, et un étudiant indien a été tué par balle lors d'un vol à Chicago. Les étudiants asiatiques sont particulièrement inquiets pour leur sécurité.

Une enquête menée par World Education Services en 2019 a révélé que 40 % des étudiants asiatiques, 32 % des étudiants européens et 25 % des étudiants latino-américains sont préoccupés par la sécurité lorsqu'ils choisissent une destination d'études. Toutefois, les étudiants latino-américains ont tendance à préférer les États-Unis comme destination en raison de la proximité et des liens familiaux.

Les préoccupations concernant l'obtention du visa d'étudiant et les restrictions de voyage sont moins importantes pour les étudiants étrangers. Néanmoins, la pandémie a entraîné un arriéré dans le traitement des demandes de visa d'étudiant dans de nombreux pays, ce qui a affecté certains étudiants qui ont dû reporter leur inscription. En mars, les États-Unis ont annoncé une augmentation de 15 % des frais de visa pour les étudiants, ce qui pourrait avoir un impact sur leur décision de venir étudier aux États-Unis, bien que cela reste à confirmer.

Scolarité et études
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A propos de

Ameerah est chargée de cours et tutrice privée enseignant l'espagnol et le mandarin à l'île Maurice. Elle a aussi été traductrice indépendante, éditrice et rédactrice de contenu pendant une décennie. Elle a vécu à Madrid et à Pékin.

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