Le carnaval passé, la fête terminée, les brésiliens se retrouvent, cette année encore, face à une situation politique et économique morose. Pourtant, au dire des expatriés, le Brésil reste un eldorado pour les entrepreneurs, locaux ou étrangers. C’est du moins ce qui ressort d’une discussion lancée sur la plateforme Brésilienne d’Expat.com, qui rassemble près de 22 000 membres de toute culture et de toute nationalité.
Si certains membres ont pointé du doigt la fragilité et l'instabilité de l'économie brésilienne, ainsi que le départ de plusieurs entreprises étrangères du pays, d'autres ont insisté sur les opportunités naissant de ces périodes de crise. Pour la majorité des personnes s'étant exprimés sur le forum des expatriés au Brésil, le pays reste une terre d'opportunités. La confiance et l'optimisme sont des valeurs fortes et partagées dans ce pays d'Amérique latine, où beaucoup de choses restent encore à mettre en place.
Le secteur automobile : une passion brésilienne
Le foot n'est pas la seule passion des brésiliens. Les automobiles sont également reines dans le pays. Le secteur s'est développé avec succès ces dernières années, en laissant pourtant de côté certains pans de l'entretien et de la rénovation. La distribution de pneus ou de pièces automobiles, ainsi que le lavage automatique n'existent pas ou peu dans certaines régions du pays. Pouvoir d'achat oblige, les brésiliens limitent souvent leurs dépenses à ce qui est nécessaire. Pourtant, une part de plus en plus importante de la population dispose de revenus confortables.
La classe brésilienne aisée est avide de nouveaux services
La crise n'affecte pas les brésiliens de la même manière. Les données de la banque mondiale montrent ainsi que la population disposant de revenus élevés est peu, voire pas touchée par la baisse de revenus en cours depuis 2014. Cette population maintient ainsi un pouvoir d'achat élevé, avec près de 41 000 dollars de revenus par an. Ces brésiliens fortunés sont demandeurs de produits et de services : de la boulangerie française à des services d'entretien de la maison, des services de déménagement aux services à la personne, des centres sportifs à l'importation de mets étrangers, les besoins restent immenses, selon les expatriés vivant au Brésil.
Le secteur de la téléphonie mobile et des réseaux internet semble posséder des fenêtres d'investissements intéressantes. Les coûts élevés imposés aux brésiliens pour l'abonnement téléphonique ou l'achat de téléphones portables pourraient tenter des investisseurs ayant les reins solides à se lancer dans une course au moins disant, libérant ainsi du pouvoir d'achat aux brésiliens. Le secteur du e-commerce resterait également un eldorado pour les entrepreneurs et experts informatiques.
Enfin, des opportunités d'affaires seraient possibles dans le secteur du luxe, depuis le négoce de l'or à la vente de bijoux, bagues et bracelets auprès de la clientèle féminine.
Les énergies vertes, un no man's land prometteur ?
Deux membres ont suggéré de se lancer dans des projets durables. L'investissement dans les énergies vertes, notamment dans la diffusion et l'implantation de panneaux solaires, serait une piste à explorer. Le pays serait défaillant en production d'électricité, mais ne favorise pas ce mode de fourniture d'énergie alors qu'il bénéficie d'un ensoleillement presque constant. Un autre membre proposait de lancer un système de location de vélos, à l'instar de ce qui se pratique dans de grandes métropoles.
Connaître la culture locale avant de se lancer
Avant toute décision, les membres d'Expat.com conseillent aux entrepreneurs désireux de lancer une activité au Brésil de bien s'informer sur la culture brésilienne, notamment en ce qui a trait au mode de vie, aux relations professionnelles et aux relations d'affaires. Expat.com propose ainsi un guide en ligne gratuit sur le Brésil.
Le développement d'un réseau au Brésil comptera énormément dans la réussite du projet d'affaire. Les recommandations personnelles sont monnaies courantes et permettent d'ouvrir de nombreuses portes, plus rapidement.
Le respect de la hiérarchie est prégnant dans la culture du travail au Brésil et le micro-management est une nécessité quotidienne. Enfin, le rapport au travail diffère largement de celui rencontré dans de nombreux pays occidentaux.
Avant de se lancer dans les affaires, plusieurs visites s'imposeront, ainsi, naturellement, qu'une étude de marché approfondie. L'apprentissage et la maîtrise du portugais sera une condition indispensable au succès de l'entreprise. Enfin, les réseaux et associations d'entreprises telle que les CCI favoriseront l'implantation sur le marché brésilien.