La morosité économique et les politiques d'immigration restrictives ne découragent pas les candidats à l'expatriation. Les étudiants sont toujours nombreux à vouloir tenter leur chance à l'étranger, et ce, même si leur pays possède de bonnes universités. Quelles sont les raisons qui les poussent à étudier à l'étranger ?
Vivre la mobilité « grand format »
À priori, vous avez toutes les bonnes raisons de rester étudier dans votre pays. Les prestigieuses universités sont au pas de votre porte (ou à quelques heures en train…), vous pouvez déménager dans la ville ou la région d'à côté, et profiter de son système universitaire privilégié. Mais comme de nombreux autres étudiants, votre regard se porte plus loin. Car beaucoup d'autres bonnes raisons justifient votre départ à l'étranger. Parmi elles, la mobilité. Certes, déménager dans une autre ville ou une autre région est une expérience en soi. Mais l'on avance en terrain plus ou moins connu. S'expatrier, même dans le pays d'à côté, vous fait découvrir la mobilité « grand format » : recherche de l'université étrangère, procédure de visa, paiement des différents frais, logement, embarquement pour sa nouvelle vie, etc. Passer par ces étapes (qui ne sont pas toutes enthousiasmantes…) est une manière d'entrer dans la vie active.
Connaître sa première confrontation avec « la vie active »
Bien sûr, vous n'allez pas commencer votre petit boulot sitôt sorti de l'avion. Mais l'organisation du voyage vous a préparé aux autres formalités à remplir dans le pays d'accueil : inscription à la mairie, affiliation au système de Sécurité sociale, recherche d'emploi… Là encore, partir étudier à l'étranger vous fait vivre ces expériences sous un autre angle. La « vie active », vous la découvrirez en recherchant un petit boulot à l'étranger. Chercher du travail est un travail en soi. La tâche peut être plus ardue à l'étranger, et vous plongera dans le monde du travail : comment les locaux cherchent-ils un job ? Est-il bien vu de taper directement à la porte des entreprises ? Faut-il privilégier les appels téléphoniques ? les mails ? les inscriptions sur les plateformes de recrutement ? les inscriptions auprès d'agences spécialisées ? Toutes ces recherches sont une formation utile pour votre évolution professionnelle.
Profiter de la mobilité étudiante pour tester un cadre de vie différent
Avez-vous déjà une idée de votre vie dans 5 ou 10 ans ? Certains étudiants partent à l'étranger en sachant très clairement ce qu'ils vont faire. Ils ont d'ailleurs choisi le pays avec soin, et projettent d'accumuler les expériences pour leur plan de carrière à l'étranger. Mais que vous ayez ou non établi votre parcours professionnel sur 10 ans, partir étudier à l'étranger vous permettra de tester un cadre de vie différent. On peut partir en sachant qu'on va vivre longtemps à l'étranger. On peut aussi partir en étant persuadé de revenir après ses études. On peut aussi vouloir voyager dans différents pays pour trouver là où l'on pourrait poser ses valises. La vie étudiante permet justement de tester, d'essayer, de se tromper, de revenir en arrière, de prendre une autre orientation. Profitez-en : vous n'êtes ni marié ni parent. Vous avez peut-être la chance d'avoir le soutien de votre famille, sur le plan financier et psychologique. Il n'y a bien sûr pas d'âge pour changer de vie. Il est néanmoins plus simple de tester un nouveau cadre de vie lorsqu'on a peu de charges.
Ecrire son plan de carrière à l'étranger
Vous envisagez une carrière dans la gestion de l'eau et des ressources naturelles, la peinture sur porcelaine, la robotique ou le design. Pourquoi ne pas aller voir ce qu'il se fait à l'étranger ? En vous expatriant durant vos études, vous aurez le temps d'apprécier le marché du travail de votre pays d'expatriation. La profession que vous voulez exercer est-elle demandée dans le pays ? Vous profiterez de votre séjour pour vous renseigner sur les entreprises du secteur convoité, établir des contacts, obtenir des entretiens, constituer votre réseau… et, pourquoi pas, décrocher un stage dans votre secteur de prédilection.
Combler ses lacunes en langue
Votre plan de carrière sera plus attractif si vous parlez la langue de votre pays d'accueil. Si vous voyagez dans un pays non anglophone, ne faites pas l'impasse sur la langue du pays d'accueil sous prétexte que « tout le monde parle anglais ». C'est en effet loin d'être le cas. L'anglais lui-même est divers, et s'enrichit avec les différentes cultures : l'anglais britannique n'est pas l'anglais américain, nigérian ou australien. Gagnez des points en montrant votre maîtrise de la langue locale. De nombreux expatriés choisissent justement d'étudier à l'étranger pour combler leurs lacunes en langue.
Se démarquer avec ses hard skill et soft skill
La concurrence sur le marché du travail international se voit aussi dans les secteurs très qualifiés. Les entreprises se livrent une bataille sans merci pour attirer les meilleurs talents étrangers. La compétition monte aussi d'un cran parmi ces professionnels, et les premiers duels ont lieu durant les études. Le niveau des étudiants augmente d'année en année ; il faut toujours être le plus compétent. Vous sortez justement d'une brillante promotion. Mais des milliers d'autres étudiants sortent également de prestigieuses universités. Comment vous démarquer ? Partir étudier à l'étranger est une façon de montrer vos capacités. Car partir permet de développer ses soft skill, valeurs sociales très recherchées par l'entreprise. À vous de tirer de chacune de vos expériences à l'étranger des qualités appréciées par les entreprises (esprit d'équipe, empathie, autonomie, altruisme, etc.)
Étudier à l'étranger en 2024 : les conseils en plus
Vous avez certes soif d'aventure, mais cela n'empêche pas une bonne préparation. Choisissez votre pays d'expatriation avec soin. Tenez-vous au courant d'éventuelles réformes concernant l'immigration. De même, renseignez-vous sur le marché de l'emploi et du logement : est-il facile de trouver un job ? Un logement ?
Ne vous précipitez pas à remplir votre dossier d'inscription. Vous n'imaginez pas le nombre de dossiers refusés à cause d'une mauvaise lecture… Il serait dommage de gâcher vos chances, surtout si vous demandez un permis d'étude pour des États très convoités, comme le Canada et les États-Unis. Votre dossier de visa mérite toute votre attention.
N'attendez pas d'être dans le pays d'accueil pour commencer à apprendre sa langue. Prenez des cours de langue dès que vous avez arrêté votre choix de pays. Apprenez en fonction de vos affinités : livres, applications, cours en ligne ou en présentiel… il existe de nombreux formats d'apprentissage. N'oubliez pas les révisions passives, avec les livres, les séries/films, la musique, etc.
Sur place, renseignez-vous sur les programmes de votre ville/université en matière de culture. Des prix réduits sont souvent proposés aux étudiants (inscription en club de sport, par exemple). Etudier à l'étranger, c'est aussi découvrir une autre culture, et s'immerger dans un nouveau quotidien.