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L'aventure d'un nomade digital

wakhan-yak hitchhiking
Matthew Karsten
Écrit parMaria Iotovale 28 Août 2017

Véritable aventurier dans l’âme, Matthew est blogueur et photographe de voyage à plein temps. C'est en 2010, lors de son séjour à l’étranger, qu'il choisit de devenir nomade digital. Sa curiosité et sa soif de nouveautés l’amènent à la découverte de plus de 50 pays. Des expériences qui lui changent la vie à tout jamais. Bien qu'il ait une résidence permanente aux États-Unis avec sa compagne, il passe plus de la moitié de l’année à l'autre bout du monde. Matthew partage ses aventures avec Expat.com et donne quelques précieux conseils aux aspirants nomades digitaux.

Bonjour Matthew, peux-tu te présenter brièvement et nous parler de ton parcours ?

Ma vie a pris une nouvelle tournure en 2010. J'ai décidé d'économiser un peu d'argent et de laisser tomber mon emploi pour passer une année en Amérique centrale où la vie me semblait abordable. Au cours des 7 dernières années, j'ai vécu comme un expatrié temporaire et nomade digital, blogueur et photographe de voyage, dans une cinquantaine de pays autour du globe. J'ai beaucoup voyagé au Mexique, en Thaïlande, en Espagne, au Nicaragua, ainsi qu'en Turquie. Cette année, je suis de retour aux États-Unis où je me concentre davantage sur l'expansion de mon entreprise et, surtout, pour me retrouver un peu avec ma compagne. Il n'empêche que je ressens toujours cette envie, voire ce besoin de voyager.

Pourquoi as-tu choisi de devenir nomade digital ? As-tu eu des difficultés à te lancer ?

J'ai eu un sentiment de libération incroyable. D'ailleurs, je ne me suis jamais senti aussi libre de toute ma vie, même si cela représentait aussi un véritable défi. Étant à mon propre compte, sans aucune pression professionnelle, j'avais toutefois un peu de mal à me concentrer sur le travail puisque je trouvais trop facilement quelque chose de plus intéressant à faire. Souvent, j'essayais de retrouver d'autres voyageurs et de me joindre à eux.

Quand je me suis lancé, j'avais tout de même une certaine appréhension. Et si je n'arrivais pas à gagner assez d'argent pour subvenir à mes besoins lorsque j'aurai épuisé toutes mes économies ? Cela m'aurait forcé à rentrer et à trouver un autre emploi. Cette même appréhension m'a cependant poussé à continuer de tenter des choses nouvelles. Je ne voulais, à aucun prix, perdre cette liberté et je dois dire que, jusqu'à présent, je m'en sors plutôt bien.

Qu'est-ce qui t'a le plus attiré vers ce style de vie nomade ?

russell glacier
© Matthew Karsten

C'est surtout la possibilité de travailler en toute liberté et avec flexibilité de l'endroit que je choisis et de prendre quelques semaines de congé quand j'en ai envie. Je suis à présent de retour aux États-Unis mais je songe à partir quelques mois vivre et travailler en Indonésie et en Nouvelle-Zélande dès l'an prochain. J'ai toujours rêvé de partir à la découverte de ces deux pays, de partager mes histoires de voyage et d'y vivre pleinement ma passion de la photographie. Cela dit, il m'a fallu beaucoup de patience et de sacrifices, sans parler des longues heures de travail, pour que mon projet de blog voyage se concrétise enfin. Je ne l'échangerais pour rien au monde.

Qu'est ce qui t'a motivé à écrire ton blog Expert Vagabond ?

Je voudrais surtout inspirer les voyageurs à se rendre dans les endroits que j'ai visités, pour qu'ils puissent également profiter de toutes ces merveilles. Je leur donne des informations utiles et amusantes sur ces destinations, afin de les aider à mieux organiser leur voyage. Je dirai qu'il s'agit de mon carnet de voyage que je prends soin d'alimenter de mes propres expériences, ce qui attire énormément de gens ayant adopté le même style de vie que moi.

Il s'agit aussi d'une forme d'évasion pour ceux qui n'auront jamais envisagé de voyager au Groenland, ou encore, en Afghanistan. Ils auront ainsi l'occasion de mieux découvrir et comprendre ces endroits à travers le regard d'un autre. En même temps, cela me permet de générer des revenus grâce à la publicité, le marketing affilié, ainsi que des projets de marketing dédiés avec des marques et des offices de tourisme.

Est-ce qu'il t'arrive de te sentir seul ?

Oui, et c'est d'ailleurs pour cette raison que j'ai décidé, après 7 ans de voyage autour du monde, de me poser. J'ai donc épousé ma compagne de voyage, Anna. Nous avons à présent un chat et un endroit pour stocker mes affaires qui est bien plus grand qu'un sac à dos de 50 litres. Je n'ai pas vraiment ressenti de solitude au cours des quelques premières années puisque je faisais constamment de nouvelles rencontres. Cependant, je me suis rendu compte que ces relations étaient éphémères et que le fait d'avoir un groupe d'amis réguliers et de proches me manquait.

Tu parles, sur ton blog, des équipements et gadgets que tu utilises lors de tes aventures et d'un vol dont tu as été victime lors de ton séjour en Afrique du Sud. Y a-t-il des indispensables que tu conseillerais aux nomades digitaux ? Aurais-tu des conseils à leur donner ?

Il y a deux choses, plutôt élémentaires mais incroyablement utiles, dont je ne me sépare jamais : une bonne paire de boules quies pour m'aider à m'endormir à bord du vol ou dans les régions bruyantes et une écharpe de voyage qui a 1001 utilités. En ce qui concerne l'aspect sécuritaire du voyage, je m'assure à présent de verrouiller mes objets de valeur dans un coffre lorsque je ne suis pas en train de les utiliser.

Évitez tout simplement de transporter des objets de valeur lorsque vous traversez des zones isolées. N'oubliez pas de souscrire une assurance voyage avant votre départ. Évidemment, vous ne pouvez pas tout protéger et un vol peut vite arriver, mais ce n'est pas la fin du monde. Assurez-vous simplement de sauvegarder régulièrement vos photos de voyage en ligne.

Quelles sont, selon toi, les destinations idéales pour les nomades digitaux ?

bangkok khaosan
© Matthew Karsten

Certains pays vous inspirent réellement à y passer plus de temps que d'autres grâce à la souplesse des formalités ou des lacunes en termes de visas. Il s'agit principalement de la Thaïlande, de l'Indonésie, du Vietnam, du Mexique, du Nicaragua, du Portugal, de l'Espagne, de la Roumanie et du Panama, entre autres. Vous pourriez être contraint à respecter quelques formalités pour pouvoir rester plus longtemps, mais cela ne devrait pas être une étape si difficile à surmonter. Vous trouverez dans pratiquement tous ces endroits des communautés d'expatriés avec lesquels vous pourrez facilement tisser des liens d'amitié et apprendre les bases de la vie sur place.

Quel est ton plus beau souvenir ? Y a-t-il quelque chose en particulier que tu souhaiterais faire lors de ta prochaine aventure ?

J'ai surtout apprécié ma récente randonnée dans le cercle arctique du Groenland et celle dans les montagnes du Wakhan Corridor en Afghanistan. Ma poursuite des Northern Lights en Islande était également une expérience époustouflante. Pour la suite, j'ai toujours rêvé de louer un camping car pour aller explorer la Nouvelle-Zélande pour quelques mois. J'aimerais aussi faire du surf et des randonnées en cours de route.

Sur ton blog, Expert Vagabond, tu parles aussi de ton parcours d'auto-stoppeur aux États-Unis. Quels conseils donnerais-tu à ceux qui voudraient tenter l'expérience ?

La vie de routard n'est pas donnée à tout le monde. Il faut vraiment être un dur à cuire pour le faire. Les gens vous renversent, vous lancent des déchets, vous regardent comme si vous étiez un criminel. D'autres vous font des propositions, mais au milieu de tout cela, vous tomberez tôt ou tard sur des personnes sympathiques, voire intéressantes. L'auto-stop est un véritable défi, sans aucun doute !

Quoi qu'il arrive, gardez le sourire et regardez-les droit dans les yeux. Évitez de porter des lunettes de soleil ou un chapeau afin que l'on vous voit tel que vous êtes. Vous devez aussi être prêt à passer des heures en bord de route, sous un soleil de plomb, mais tout cela fait partie de l'aventure. Restez sur vos gardes en toute circonstance, on ne sait jamais !

Pour réussir, vous devez être sûr de vous, que ce soit pour réagir en cas de situation embarrassante ou désagréable, ou décamper. Choisissez une ville qui se trouve dans un rayon de 10 000 à 20 000 kilomètres et indiquez que vous souhaitez vous y rendre. Si les choses commencent à prendre une mauvaise tournure, vous aurez toujours une porte de sortie. En revanche, si le trajet se déroule sans la moindre embûche, vous pouvez toujours essayer de demander à ce qu'ils vous conduisent un peu plus loin.

Quels sont les pays que tu souhaiterais visiter ou dans lesquels tu voudrais retourner ?

J'aime particulièrement l'Islande qui est toujours en train de se renouveler. Cette si petite île regorge de tellement de choses magnifiques à contempler. Aussi, je retourne au Mexique au moins une fois chaque année. Quant aux pays que je souhaite visiter, la Nouvelle-Zélande, la Bolivie et la Russie font partie de mes priorités. En fait, je prévois de passer une semaine, l'année prochaine, avec des éleveurs de rennes nomades au Kamtchatka.

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A propos de

Maria est journaliste freelance. Après avoir fait le tour de sa mère patrie, la Grèce, et du Royaume-Uni, cette diplômée en journalisme a vécu au Ghana, en Corée du Sud, à l'Ile Maurice et est, en ce moment, au Rwanda.

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