D'où viens-tu, Joël, et que fais-tu actuellement ?
Je viens d'Avignon où j'étais fonctionnaire de Police. Actuellement, je suis retraité et je vis en Bulgarie depuis 2012.
Comment s'est passée ton installation en Bulgarie ?
Je suis venu avec ma caravane. Ayant repéré une maison à vendre, je me suis installé sur le terrain d'amis français le temps de conclure l'achat de cette maison. Cela a pris un peu de temps car j'avais sollicité un prêt à la banque et il m'a fallu « batailler » pour l'obtenir.
Qu'est-ce qui t'a attiré vers ce pays ?
J'ai eu l'impression de retrouver ma région natale (le Pas-de-Calais) dans les années 60. Le temps semble s'être arrêté en Bulgarie. Les gens sont accueillants et prennent le temps de vivre tout simplement.
Quelles étaient les procédures à suivre pour qu'un citoyen français s'expatrie en Bulgarie ?
Pour ma part, j'ai dû mettre en ordre mes affaires, donner une adresse aux impôts pour être en règle avec l'administration, déclarer mon départ à la trésorerie générale qui me règle ma pension, me rapprocher de l'ambassade de France à Sofia. Rien de bien compliqué en somme.
Qu'est-ce qui t'as le plus surpris à ton arrivée à Varna ?
Ce qui m'a le plus surpris négativement, c'est l'état des routes et des trottoirs, les fils qui pendent partout sur les façades, les chiens et les chats errants, des personnes âgées et des gitans qui fouillent les poubelles toute la journée.
Ce qui m'a agréablement surpris, ce sont les magasins ouverts tous les jours et très tard, parfois 24/24, sans oublier les petits services en tous genres, le fait de pouvoir manger à toute heure, le peu d'accidents malgré le nombre de véhicules, la sécurité la nuit...
Il n'y a aucune délinquance envers les personnes, pas d'arrachage de sacs, pas de crachats, pas de « kékés » à casquette qui vous dévisagent ou vous demandent une clope à chaque coin de rue. Ici on a le sentiment de vivre en paix.
Est-il difficile pour un expatrié de trouver un logement à Varna ?
Pour ma part, j'étais venu pour acheter une maison qui m'avait été trouvée par un Français rencontré sur le forum d'Expat blog et qui est devenu mon voisin. Mais il est très facile de trouver un appartement à Varna. Il y a plus d'offres que de demandes.
Que penses-tu du mode de vie des Bulgares ?
Les Bulgares sont des gens calmes et non violents. Ils peuvent élever la voix, mais je n'en ai jamais vu en arriver aux mains. Ils sont simples, courtois et aiment rendre service. Ils vivent calmement, à leur rythme. Même dans le travail, ils sont au ralenti, ce qui n'est pas forcément positif pour l'employeur. Mais comme l'employeur est bulgare lui aussi, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Au travail, ils ne sont pas vraiment concernés par ce qu'ils font et ça peut être énervant pour un Français pressé.
Une idée reçue qui s'est avérée fausse ?
La mafia est partout en Bulgarie. C'est vrai et faux ! Elle est peut-être partout mais n'est pas visible. C'est une mafia d'affaires avec des intérêts dans des compagnies diverses (assurances, pétrole, assurances, travaux publics etc.)
As-tu eu des difficultés d'adaptation à ton nouvel environnement ?
Aucune. J'ai eu la chance de rencontrer sur un marché un couple de bulgares dont le mari parle français. Nous avons tout de suite sympathisé et ils m'ont un peu « adopté ». Ils m'apportent énormément et m'ont permis de découvrir des bons plans, des astuces, et bien sûr de faire d'énormes progrès en bulgare. Sans eux mon adaptation aurait été plus longue et plus difficile.
A quoi ressemble ton quotidien à Varna ?
Je construis petit à petit ma nouvelle maison et il y a beaucoup à faire. Mais je prends le temps de vivre.
Que fais-tu pendant ton temps libre ?
Je fréquente beaucoup mes amis. Nous allons souvent au restaurant, en vacances, aux champignons, à la pêche, à la plage. Je profite de ma retraite.
Qu'est-ce qui te plait le plus à Varna ?
Le centre ville piétonnier, le bord de mer et le jardin maritime. Mais je dois dire que je descends peu souvent à Varna. En fait, j'habite un village situé à 30 kilomètres et je m'y sens mieux qu'en ville.
Tes spécialités culinaires préférées ?
Je trouve la cuisine bulgare un peu pauvre. Alors j'essaie de faire partager à mes amis mes connaissances culinaires françaises et je leur fais découvrir la gastronomie française qu'ils apprécient beaucoup : couscous, coq au vin, poule au pot, foie gras maison, entre autres.
Un évènement particulier que tu voudrais partager ?
J'ai été hospitalisé pendant 3 jours pour subir une opération de la main. Sans mes amis, je n'aurais jamais pu profiter de ces soins. J'ai obtenu ma carte d'assuré social bulgare grâce à eux. L'administration est très lourde. Peu de personnel parle français et ils ne mettent aucune bonne volonté pour vous aider dans les démarches. Se faire soigner relève du parcours du combattant.
Quel est ton avis sur le coût de la vie à Varna et en Bulgarie en général ?
En Bulgarie, le coût de la vie est très bas, mais à Sofia, c'est beaucoup plus cher. Varna reste très attrayante dans ce domaine. On peut très facilement manger au resto pour 10 levas et même moins quand on connaît. Les fruits et légumes sont moins chers, les prix de produits français sont assez élevés, le petit électroménager également. Les vêtements et parfums de marque sont eux aussi assez chers. Mais en vivant simplement, la vie n'est vraiment pas chère.
Qu'est-ce qui te manque le plus par rapport à la France ?
Plus rien ne me manque par rapport à la France. J'ai réussi à trouver tout ce qui me manquait au niveau nourriture (viande, bœuf par exemple) et je reçois les chaines de télé et la TNT avec un décodeur. Donc, je suis toujours un peu relié à la France, suffisamment pour ne pas regretter d'en être parti.
Des conseils aux personnes qui souhaiteraient s'expatrier en Bulgarie ?
D'y venir plusieurs fois avant de se décider, de faire des efforts pour apprendre la langue et de fréquenter surtout les Bulgares. Je ne vois aucun intérêt à fréquenter des Français ici. Sinon, autant rester en France.
Quels sont tes projets d'avenir ?
Terminer ma maison et vivre le reste de ma vie ici. Bref je pense avoir réussi mon expatriation.
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