Si certaines femmes se contentent tout simplement mettre un terme à leur carrière pour suivre leur conjoint à l'autre bout du monde, ou encore fonder une famille, les femmes sont aujourd'hui de plus en plus nombreuses à vouloir tenter une nouvelle aventure professionnelle à l’étranger. Cependant, quelle est la place accordée aux femmes sur le marché du travail international ? Où avez-vous le plus de chances de profiter d'autant de droits et d'avantages que les hommes ? Pour vous donner une meilleure idée, Expat.com a décortiqué le Women in Work Index 2018 réalisé par la firme PricewaterhouseCoopers.
Les femmes et le marché du travail
Vous êtes-vous déjà demandé quels sont les pays les plus attractifs pour les femmes professionnellement actives ? Cette année, on retrouve en tête de liste trois pays nordiques, à savoir l'Islande, la Suède et la Norvège, suivis de la Nouvelle-Zélande et de la Slovénie. Le Danemark, le Luxembourg, la Finlande, la Pologne et le Canada se classent également dans le top 10. Globalement, la Pologne, la Hongrie, ainsi que l'Espagne, la Slovaquie et la Slovénie affichent une progression significative par rapport aux années précédentes tandis que la Finlande et la Suisse ont chuté.
A long terme, et cela risque de vous surprendre, le Luxembourg et Israël affichent une amélioration considérable sur le plan de l'écart salarial entre les hommes et les femmes. Au Portugal et aux États-Unis, en revanche, on déplore un ralentissement au niveau des perspectives de carrière pour les femmes. Le Royaume-Uni passe, cette année, de la 14e à la 15e place en dépit d'une légère amélioration de la situation des femmes au sein du marché du travail.
D'une manière générale, c'est à Londres que les femmes ont le plus de chances de faire carrière dans le domaine souhaité et de profiter d'un écart salarial moins important. En moyenne, les professionnelles au Royaume-Uni bénéficient d'une augmentation moyenne de 6,300 £ par année. Il est aussi intéressant de noter que depuis le 5 avril 2017, les entreprises britanniques disposant de plus de 250 salariés sont tenus de publier un rapport salarial dans l'objectif de garantir une plus grande transparence entre les postes occupés par les hommes et les femmes.
Mieux comprendre l'écart salarial
L'écart salarial entre les femmes et les hommes dans les pays de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) s'explique par de nombreux facteurs, notamment les dépenses liées à la famille, le nombre de femmes entrepreneurs, les congés maternité ainsi que la ségrégation professionnelle. Aujourd'hui, il faut reconnaître que la proportion des femmes entrepreneurs dans le monde entier reste inférieure par rapport à celle des hommes, ce qui a un impact direct sur les types de postes qu'elles occupent, leur flexibilité, ainsi que l'écart salarial. Encourager les femmes à se lancer dans l'entrepreneuriat pourrait donc aider les pays de l'OCDE à augmenter le revenu mondial des femmes par au moins 2 billions de dollars américains.
Parmi les facteurs ayant contribué à réduire l'écart salarial entre les femmes et les hommes, on compte, comme indiqué plus haut, les dépenses en matière de bien-être familial. En effet, ce sont les pays dont les dépenses publiques en termes de bien-être familial, y compris les services de garde d'enfant, sont les plus élevés, ainsi que ceux ayant un PIB par habitant plus élevé qui affichent les écarts salariaux les plus faibles. Qui plus est, dans les pays où la proportion de femmes employeurs, en particulier celles exerçant en indépendant avec des salariés, les écarts salariaux sont généralement moins importants.
D'autre part, les congés maternité, le taux de participation des hommes au sein du marché du travail et le nombre de femmes dans le secteur des services sont des facteurs expliquant l'augmentation de l'écart salarial. En effet, les pays les plus généreux en termes de congés maternité affichent les écarts salariaux les plus significatifs, compte tenu du nombre de jours de congés entièrement et partiellement rémunérés. Bien souvent, les femmes n'arrivent pas à réintégrer le marché du travail en raison d'une baisse de leurs compétences, résultant d'une période d'absence prolongée. C'est d'ailleurs pour cette raison que certains pays, particulièrement les pays nordiques, ont introduit les congés parentaux afin de permettre aux deux parents de partager leurs responsabilités familiales, ce qui fait que la femme n'est pas la seule à se retrouver loin du milieu professionnel pendant une période prolongée. Les femmes peuvent ainsi reprendre leur poste plus tôt que prévu.
Dans de nombreux pays, le nombre d'hommes surpassant celui des femmes au sein du marché du travail contribue également à la disparité des salaires. En ce qui concerne le secteur des services, la possibilité accordée aux femmes de travailler à temps partiel pour un revenu inférieur justifie l'écart salarial. En Europe, à titre d'exemple, la ségrégation sectorielle est principalement tenue pour responsable de l'inégalité des genres.
La tendance mondiale
D'une manière générale, aucun changement significatif n'est à noter en ce qui concerne l'écart salarial parmi les pays de l'OCDE au cours des la dernière décennie. Si 28 des 33 pays de l'OCDE affichent de légères améliorations, les disparités les plus importantes sont notées au Chili et au Portugal. Par ailleurs, de 2000 à 2016, l'écart salarial est passé de 26% à 17% au Royaume-Uni en dépit d'un ralentissement ces quelques dernières années. Le Luxembourg, pour sa part, peut se réjouir d'une réduction de 11% de l'écart depuis 2000.
Sur le plan de l'intégration des femmes au marché du travail, la plus grande progression a été notée du côté de l'Irlande tandis que l'écart reste relativement faible (4%) en Finlande, en Suède et en Norvège. C'est au Mexique que les femmes semblent avoir le plus de mal à intégrer le marché du travail bien que l'écart ait connu une réduction de 9% par rapport à 2000.
Le chômage des femmes demeure toutefois un sujet d'inquiétude dans la plupart des pays de l'OCDE en dépit des progrès démontrés par la Suisse, le Chili, l'Autriche et le Danemark au cours des deux dernières années, notamment grâce à une amélioration de leur situation économique. A titre d'exemple, le taux de chômage féminin en Pologne est passé de 18% en 2000 à 6% seulement en 2016. En Grèce, en revanche, le taux de chômage féminin a connu une hausse drastique, passant de 17% à 28% pour la même période.
En ce qui concerne l'emploi à plein temps, la part des femmes est restée plutôt stable au cours des dernières années, avec des améliorations notables en Pologne et en Islande. En revanche, le Chili, l'Italie et l'Autriche ont connu une hausse significative du nombre de femmes travaillant à temps-partiel.