Laurette, tu es expatriée au Danemark. Qu'est-ce qui t'a poussé à franchir le cap ?
Mon master en poche, j'avais visité plusieurs capitales européennes et j'ai eu un vrai coup de coeur pour la ville de Copenhague. Mon envie d'ailleurs, ma soif de découverte et ma curiosité ont été les déclencheurs de mon expatriation.
Quand es-tu arrivée au Danemark et quels ont été tes projets ?
Je suis arrivée au Danemark fin 2008. Je me suis rapidement mise en recherche d'un logement et d'un travail. J'ai ensuite fait le nécessaire pour apprendre la langue danoise.
Aujourd'hui, je suis guide touristique pour la société Strömma, qui gère l'équivalent des bateaux-mouches parisiens.
As-tu eu des difficultés entre les préparatifs en France et l'installation au Danemark ?
Pour les citoyens de l'Union Européenne, les démarches administratives sont facilitées. En revanche, il est nécessaire d'avoir des économies, afin d'effectuer les démarches pour obtenir un numéro de sécurité sociale sans contrat de travail.
Trouver un logement à Copenhague s'est révélé toutefois plus difficile que prévu et cela a pris du temps. Enfin, même si la population parle très bien anglais, les secteurs du service et de la vente requièrent souvent la maîtrise du danois, ce qui est bon à savoir.
Combien de temps as-tu mis à t'adapter à ta nouvelle vie danoise ?
C'est difficile à dire... On ne peut pas non plus parler de dépaysement quand on vient de France, mais il y a bien sûr des ajustements à faire. J'en apprends chaque jour un peu plus sur l'histoire, la culture et les habitudes sociétales du pays.
Par ailleurs, l'apprentissage du danois et sa pratique au quotidien ont favorisé mon adaptation et mon insertion dans la société danoise.
Que faut-il absolument savoir avant de s'expatrier au Danemark ?
Les Danois sont d'une nature assez froide et distante. Les salutations peuvent notamment paraître formelles (on se serre la main quand on ne se connaît pas, même au sein de la jeune génération), mais on s'habitue vite à l'embrassade qui est de mise une fois que les premiers liens se tissent !
Quelles sont les formalités à remplir pour s'installer et travailler dans ce pays ?
Comme évoqué plus haut, si l'on s'installe dans le pays sans avoir de travail, il est indispensable d'avoir des économies afin de pouvoir obtenir un numéro de sécurité sociale (environ 10 000 €). Un numéro de sécurité sociale est bien évidemment requis pour toute embauche.
Tu vis et travailles à Copenhague. Pourquoi avoir choisi la capitale ?
J'ai été séduite par les nombreux charmes de Copenhague : le déplacement à vélo (infrastructures qui facilitent et sécurisent la circulation), les nombreux espaces verts et points d'eau (lacs et bord de mer), la diversité architecturale qui marie l'historique et le moderne.
J'ai également choisi Copenhague car c'est à la fois une ville à dimension humaine, et une capitale dynamique et riche en activités culturelles et artistiques.
Y a-t-il d'autres coins qui te plaisent ?
Lors de mon voyage en Europe précédant mon expatriation à Copenhague, j'avais été également séduite par la ville de Lisbonne, au Portugal. En ce qui concerne le Danemark, je dois avouer que ma connaissance se réduit principalement à la capitale.
As-tu eu des difficultés à faire des rencontres au Danemark ? Comment peut-on décrire la vie sociale des jeunes dans ce pays ?
J'ai en effet eu des difficultés à me rapprocher des locaux. Pendant mes deux premières années d'expatriation (de fin 2008 à fin 2010), j'ai surtout fréquenté d'autres expatriés, dont la plupart ont été rencontrés sur les bancs des cours de danois.
Lorsque je suis revenue m'installer à Copenhague fin 2012, j'ai pu développer mon réseau de connexions danoises. La pratique de la langue est un gros avantage pour tisser des liens.
De nature extravertie et amicale, j'ai toutefois encore aujourd'hui des difficultés à me faire au tempérament danois.
La consommation de bière est, dans bien des cas il faut l'avouer, nécessaire à l'instauration de rapports plus chaleureux entre Danois (la bière est très appréciée de toutes les générations et crée un réel lien social).
Quelle a été ta plus belle expérience dans ton pays d'accueil ?
Peu de temps après mon arrivée fin 2008 et alors que je logeais dans une auberge de jeunesse, une Danoise avec qui j'étais entrée en contact via le forum d'un site spécialisé en voyages m'a proposé de m'héberger le temps de trouver quelque chose. J'ai finalement vécu dans son appartement pendant deux mois ! Je suis très reconnaissante d'avoir fait sa connaissance, elle est encore aujourd'hui une de mes amies les plus proches.
D'ici 5 à 10 ans, entends-tu renouveler ton expérience d'expatriée, au Danemark ou ailleurs ?
Pourquoi pas ! On verra ce que l'avenir me réserve.
As-tu un message à faire passer aux personnes qui hésitent encore à franchir le pas et venir vivre au Danemark ?
Même si l'apprentissage de la langue et des codes sociaux peuvent s'avérer difficiles, la qualité de vie dont on bénéficie ici vaut bien quelques efforts. La liberté offerte par le vélo et les nombreux charmes de la ville en font un cadre de vie idyllique. Enfin, je tiens à souligner qu'en tant que femme, je ne me suis jamais sentie en danger ici.