La crise de COVID-19 a eu un impact considérable sur les systèmes de santé de la plupart des pays du monde. Même ceux des pays les plus développés n'ont pas été épargnés. Face à la demande grandissante de soins de santé et à la pénurie de main-d’œuvre localement, plusieurs pays, comme l'Australie, la Nouvelle-Zélande, ainsi que le Canada, sont en train de rouvrir leurs portes graduellement, en particulier aux professionnels de la santé hautement qualifiés. Si vous avez le profil qu'ils recherchent et que vous avez toujours rêvé de vous expatrier, c'est le moment de tenter votre chance.
Une pénurie de compétences globale
Les grandes puissances économiques mondiales, y compris les États-Unis, le Royaume-Uni, de même que la France, faisaient déjà face à une pénurie de compétences dans le domaine de la santé bien avant la crise. D'ailleurs, parmi les 33 pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), plus de la moitié manquent de professionnels étrangers dans diverses spécialités. L'Organisation mondiale de la Santé fait état, quant à elle, d'un manque de 5,9 millions d'infirmiers dans ces différents pays depuis 2018. La crise de COVID-19 n'a fait qu'accentuer la pression qui, aujourd'hui, pèse sur la capacité des systèmes de santé en matière de soins adéquats. Si les professionnels des secteurs public et privé ont été mobilisés, il n'empêche que de nombreux pays misent de plus en plus sur l'expertise étrangère dans le domaine de la santé. En effet, pour ces pays, il s'agit d'une pénurie de compétences non seulement dans le domaine mais aussi au niveau national. Il est d'ailleurs intéressant de noter que près d'un quart des médecins qui exercent dans les pays de l'OCDE sont d'origine étrangère tandis qu'un cinquième d'entre eux ont été formés à l'étranger. En ce qu'il s'agit des infirmiers, 16% sont d'origine étrangère et 7% ont été formés à l'étranger. Qui plus est, les systèmes de santé australien, néo-zélandaise et suisse comprennent entre 20% et 25% d'infirmiers formés à l'étranger.
La Nouvelle-Zélande a besoin de 25 000 infirmiers d'ici 2030
D'ici 2030, la Nouvelle-Zélande pourrait manquer de 25 000 infirmiers, selon les chiffres avancés par le ministère de la Santé néo-zélandais. En 2021, le pays aura besoin de 380 médecins spécialistes supplémentaires pour faire face à la demande grandissante de soins de santé. Rappelons que le pays abrite près de 220 hôpitaux publics et 20 centres de santé communautaires, sans compter plusieurs autres hôpitaux et cliniques privés, toutes dotés d'équipements de pointe. Il n'empêche que le système de santé fait actuellement face à une pénurie de compétences, principalement en matière de soins d'urgence et de chirurgie essentielle, entre autres. Le pays ouvre donc la voie à l'immigration pour près d'une quarantaine de spécialités dans le domaine de la santé, y compris pour les infirmiers et les sage-femmes. Ces postes figurent d'ailleurs sur la Skills Shortage List qui est amendée chaque année en fonction de l'évolution de la demande, alors pensez à y jeter un coup d'œil et de vous assurer si les compétences dont vous disposez sont reconnues en Nouvelle-Zélande. Il est intéressant de noter que le système de santé néo-zélandais comprend pas moins de 41,5% de professionnels qui ont été formés à l'étranger, selon le Medical Council. Sachez, par ailleurs, que les candidats sélectionnés sont également éligibles pour le droit de résidence en Nouvelle-Zélande.
Canada : la résidence permanente pour les professionnels de la santé
Le Canada pourrait manquer d'environ 60 000 infirmiers d'ici 2021, selon les chiffres officiels. Un chiffre qui a toutes les chances de croître compte tenu de l'évolution de la pandémie dans le monde. Aujourd'hui, le pays dispose de quelque 200 professionnels de la santé pour chaque 10 000 habitants. Malgré la présence d'un système de santé qui est à la pointe de la technologie, la crise de COVID-19 met davantage l'accent sur le besoin urgent de compétences étrangères dans ce domaine. C'est la raison pour laquelle le pays a choisi d'ouvrir la voie à la résidence permanente aux ressortissants étrangers désireux de s'y installer à long terme, en particulier à ceux qui possèdent les compétences recherchés dans le domaine de la santé. Que vous soyez médecin généraliste ou spécialiste, médecin de famille, opticien, dentiste, vétérinaire, chiropracteur, pharmacien, diététicien ou nutritionniste, ou encore infirmier, administrateur ou superviseur, vous avez toutes les chances d'être sélectionné, mais aussi, d'être accompagné des membres de votre famille. Qui plus est, si vous êtes déjà sur place, vous n'avez plus besoin de quitter le pays pour pouvoir faire votre demande de permis de travail. Les procédures ont été simplifiées afin de renforcer l'attractivité du Canada aux yeux des professionnels étrangers. Pour plus d'informations, rendez-vous sur le site officiel de la province dans laquelle vous souhaiteriez vous installer.
Australie : les spécialistes étrangers sont un atout
Si l'Australie a choisi de garder ses frontières fermées jusqu'en janvier 2021, elle est en train de se rouvrir graduellement aux professionnels étrangers dotés de compétences recherchées. En effet, le pays a récemment rendu public sa nouvelle Priority Migration Skilled Occupation List (PMSOL) qui comprend 17 professions prioritaires. Cette liste correspond à la pénurie de main-d'œuvre à laquelle le marché du travail australien fait face actuellement, en particulier dans le domaine de la santé. Il est d'ailleurs intéressant de noter qu'en 2016, le pays comptait 400 médecins et 1 145 infirmiers et sage-femmes pour chaque 100 000 habitants, ce qui est largement insuffisant. La demande s'accentue davantage avec la crise de COVID-19, comme dans la plupart des pays du monde, mais aussi en raison de la fermeture des frontières depuis plusieurs mois. Si des milliers de professionnels de la santé n'ont pas pu concrétiser votre projet d'expatriation, d'autres sont restés bloqués à l'étranger pendant plusieurs mois. Grâce à cette nouvelle liste, les ressortissants étrangers spécialisés en médecine générale, en soins d'urgence, en psychiatrie, en santé mentale, dans le domaine péri-opératoire, ainsi que les infirmiers et sage-femmes, ont toutes les chances d'être sélectionnés. D'ailleurs, la priorité en matière de traitement des demandes de visas est accordée aux professions inscrites sur la PMSOL. Toute personne éligible doit demander une exemption aux restrictions de voyage qui sont toujours en place. Les candidats doivent toutefois être parrainés par un employeur pour pouvoir obtenir un visa.
Royaume-Uni : un visa spécialement dédié aux médecins et infirmiers
Reconnaissant la contribution significative des professionnel étrangers au système de santé britannique, le Royaume-Uni a lancé, en août 2020, le Health and Care Visa. Destiné aux professionnels hautement qualifiés, ce visa est proposé à un coût inférieur à celui du visa Tier 2 et est exempt de l'Immigration Health Surcharge. Le pays souhaite ainsi renforcer sa main-d'œuvre et, en même temps, redorer son image à l'international en pleine crise de COVID-19. D'autre part, les visas d'un bon nombre de professionnels de la santé, y compris des médecins généralistes et spécialistes, des biochimistes, des dentistes, des physiothérapeutes, des ophtalmologues, des pharmaciens, des psychologues, des infirmiers et des sage-femmes, qui devraient expirer le 1er octobre 2020, ont été renouvelés automatiquement pour une année supplémentaire.