
Le constat du Bureau international du travail (BIT) est accablant. Depuis le début de la crise de COVID-19, près de 305 millions d'employés à plein temps autour du globe ont perdu leur emploi. Même si la situation commence à se rétablir, il y a aujourd'hui un besoin urgent pour les professionnels de mettre à jour leurs compétences pour s'adapter aux besoins du marché du travail.
Malheureusement, ce n'est pas le seul problème qui guette le marché du travail international en cette période de crise. Selon une récente étude intitulée « Hopes and fears 2021 » réalisée par la firme PWC, des milliers d'employés autour du globe craignent toujours de perdre leur emploi et ce, pour diverses raisons. Le travail à distance, qui semble être devenu la nouvelle norme depuis le début de la pandémie, couplée à l'automatisation de nombreux postes, y sont pour quelque chose. En effet, ce rapport dévoile que 60% des employés estiment que l'automatisation représente un risque potentiel pour leurs emplois respectifs. Qui plus est, plus de la moitié des sondés estiment que les emplois traditionnels auront disparu dans un futur proche et que certaines compétences seront uniquement sollicitées sur une base temporaire. 39% des sondés pensent également que les postes qu'ils occupent actuellement seront devenus obsolètes d'ici 5 ans.
Comment se porte le marché du travail ?
S'il est vrai que le taux de chômage a grimpé dans la plupart des pays pendant l'année écoulée, il faut aussi reconnaître que certains pays arrivent à remonter la pente mieux que d'autres. En effet, plusieurs pays, comme les États-Unis et la Chine, ont vu une hausse du nombre de leurs annonces d'emploi à peine quelques mois après le début de la pandémie. Une étude réalisée par le BIT dévoile que pas moins de 1,8 million de nouveaux postes dans différents secteurs étaient à pourvoir en juillet 2020, y compris des stages. Un chiffre qui ne cesse de croître malgré les restrictions sanitaires qui sont toujours en place. A savoir que le secteur de la vente se taille toujours la part du lion même si plein d'autres secteurs ont repris leurs activités des derniers mois.
Il y a aussi des pays comme le Canada, le Royaume-Uni, l'Australie ou encore la Nouvelle-Zélande qui se basent sur leurs listes de pénurie de compétences pour recruter à l'international. Dans ces pays, des postes sont à pourvoir dans une myriade de secteurs, y compris l'informatique, la santé, l'ingénierie, la construction, parmi tant d'autres. Mais que faire si vous souhaitez booster votre carrière à l'étranger malgré la crise, mais que votre profession ne figure pas sur la liste de pénurie de compétences ?
Améliorez vos compétences
Vos diplômes, votre expérience professionnelle, y compris une expérience antérieure à l'étranger, ou encore des trophées que vous avez reçus pendant votre parcours professionnel, peuvent faire de vous un candidat exceptionnel. Mais à l'ère de la COVID-19, il en faut bien plus pour vous démarquer parmi des centaines de milliers de demandeurs d'emploi, y compris des diplômés comme vous, avec ou sans expérience. Selon une récente analyse de LinkedIn, les employeurs aux quatre coins du monde sont aujourd'hui plus enclins à recruter des candidats ayant plusieurs compétences non techniques en plus de leurs diplômes et leur expérience. De quoi s'agit-il ?
Les qualités non techniques les plus recherchées par les employeurs sont, notamment, la facilité de communiquer, la capacité à résoudre les problèmes, les compétences analytiques, le service client, ainsi que la capacité à diriger une équipe. En effet, il ne suffit pas de posséder des compétences techniques pour être perçu comme le candidat idéal, en particulier lorsqu'on postule à l'international. A l'ère de la COVID-19, comme le travail à distance est pratiqué presque partout, il est indispensable pour les entreprises d'assurer une bonne communication, et pas seulement verbale, à tous les niveaux afin d'en assurer le bon fonctionnement. L'indépendance et la flexibilité, mais aussi l'esprit d'équipe, contribuent chacun à leur manière à la résolution des problèmes au sein d'une entreprise. Un employé doit pouvoir comprendre et exécuter ses tâches, mais aussi reconnaître et corriger ses erreurs afin de permettre à l'équipe toute entière de remplir ses missions.
Le candidat idéal doit également savoir se poser des questions et en poser à son entourage professionnel, et chercher et analyser les réponses pour enfin trouver la meilleure solution. Ce qui contribue également à renforcer les compétences en matière de leadership. Le candidat idéal doit donc pouvoir identifier ses priorités et rassembler les membres de son équipe autour d'une idée commune. Ainsi, chacun sera amené à jouer son rôle, permettant ainsi à l'équipe de fonctionner et de répondre aux attentes de ses différentes missions. En ce qui concerne les employés qui sont directement impliqués dans le service-clientèle, ils doivent inspirer confiance non seulement auprès des clients mais aussi au sein de l'entreprise en apprenant de leurs leçons et en venant de l'avant avec des méthodes rapides mais sûres.
La formation continue
Il est clair que la pandémie a profondément transformé le marché du travail international, y compris les besoins des entreprises. D'où l'importance de la formation continue pour les employés afin qu'ils puissent à leur tour répondre aux besoins de leur entreprise. D'ailleurs, selon le rapport « Hopes and fears 2021 », 77% des employés sondés sont prêts à acquérir de nouvelles compétences ou à recevoir une nouvelle formation tout court. Qui plus est, 40% d'entre eux ont profité de la flexibilité que leur procure le travail à distance pendant la crise pour améliorer leurs compétences sur le plan numérique. La plupart d'entre eux estiment qu'une amélioration de leurs compétences numériques leur permettra de mieux s'adapter aux changements au sein de leur entreprise.
La formation continue présente de nombreux avantages non seulement pour les employeurs mais aussi pour les employés. Elle leur permet, entre autres, de préserver leur poste et de faire évoluer leurs compétences au sein de l'entreprises, d'augmenter leur capacité de travail, d'être plus productifs, mais aussi d'acquérir une qualification ou un certificat reconnu dans le domaine, voire d'augmenter leur employabilité dans leur secteur d'activité ou le secteur convoité, et de s'adapter aux évolutions du métier. En ce qui concerne les entreprises, elle leur permet de rester compétitives et d'anticiper les changements au sein du marché. Les entreprises qui offrent une formation continue à leurs employés sont également plus attractives aux yeux des candidats potentiels.
Ainsi, en dépit des changements entraînés par la crise de COVID-19 et la montée en puissance du télétravail, de nombreux secteurs dépendent encore fortement de leur main-d'œuvre en présentiel. Une fois que les restrictions seront levées et que toutes les activités économiques auront repris leur souffle, ces entreprises auront besoin d'une main-d'œuvre formée et adaptée aux nouveaux besoins du marché. Il est donc judicieux pour les candidats potentiels à l'expatriation professionnelle de se mettre à jour constamment, sans perdre de temps, s'ils souhaitent se démarquer au sein d'un marché devenu encore plus exigeant.