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De l'Inde à l'Italie puis en Belgique : l'aventure d'un expatrié indien

famille expat en Belgique
Écrit parVeedushi Ble 02 Juillet 2021

Athul est originaire du Kerala, en Inde. Après avoir travaillé pendant quelques années à Bangalore, il s'envole pour l'Italie pour un projet d'entreprise. Des années plus tard, une nouvelle opportunité le conduit en Belgique, où il vit actuellement avec son épouse et leur fille. Il nous parle de son expérience.

Pouvez-vous vous présenter et nous parler de votre parcours ?

Je viens du sud de l'Inde (Kerala). J'ai grandi dans un petit village au milieu des rizières. Je vis actuellement en Belgique avec mon épouse et notre fille de 2 ans. Je suis ingénieur de profession et travaille dans l'industrie des télécommunications. Ma femme s'occupe de notre beau petit paradis.

Qu'est-ce qui vous a donné envie de quitter l'Inde ?

Quelques années d'emplois dans différentes entreprises m'ont amené à Bangalore, en Inde, pour un nouvel emploi. Par la suite, j'ai dû me rendre en Italie en 2011 pour un projet qui devait durer trois mois. Mais le temps passe vite et le projet s'est prolongé pour de nombreuses années. J'ai ainsi eu la chance de profiter du climat agréable et de la pizza dans une petite ville près de Milan, en Italie.

Depuis quand vivez-vous en Belgique ?

Un matin, j'ai pris l'avion de Milan à Bruxelles pour un entretien. Cela a sans doute été la journée la plus mouvementée de toute ma vie. J'ai décidé de saisir l'opportunité et de signer le contrat en fin de soirée le même jour et j'ai fini par passer la nuit sur l'une des tables d'un restaurant fermé de l'aéroport de Zaventem. C'était le début de ma toute nouvelle aventure à Anvers en 2015. Depuis mon arrivée en Belgique, ma vie a beaucoup changé. En quelques mois, j'ai trouvé ma meilleure moitié. Nous nous sommes mariés en 2016 et nous avons maintenant une adorable petite fille de 2 ans.

Avez-vous eu du mal à vous adapter à la Belgique ?

J'ai eu la chance d'être reçu par une famille formidable : Sonia et Peter qui m'ont loué leur petit appartement. Quand Sonia est venue me chercher à l'aéroport de Bruxelles, c'était comme si mes parents étaient venus me chercher à l'aéroport de Cochin, en Inde. Vivre dans une petite ville en Italie est difficile quand on ne parle pas italien. A Anvers, l'anglais est plutôt répandu, donc je n'ai eu aucun problème pour m'installer. Si je vous parle de la culture « Beer & Bike » (bière et vélo), je pourrais facilement m'intégrer à celle de la bière. Mais je n'avais pas fait de vélo depuis 15 ans. J'ai tout de même participé à une activité de « team building » à Gand. Ce jour-là, j'ai parcouru 28 kilomètres et je pouvais sentir chaque pierre sur le parcours après quelques kilomètres. Il n'est donc pas très facile de s'adapter à certains aspects de la culture.

Comment qualifieriez-vous la qualité de vie en Belgique, notamment dans votre ville ?

La qualité de vie est quelque chose que nous choisissons, et bien sûr, rien n'est gratuit. Aujourd'hui, j'habite un peu loin du centre-ville dans un quartier paisible. Je suis très content de ce que j'ai l'occasion de vivre au quotidien et j'en profite de chaque instant. Il y a bien sûr eu de rares occasions où j'ai senti que ce que nous vivons ne correspond pas à l'impôt relativement élevé que nous payons sur le salaire que nous ne touchons pas aussi facilement. La plupart du temps, nous sommes responsables de ce que nous voyons et vivons. Anvers est une ville magnifique avec toutes ses saveurs et ses odeurs, ce qui la rend vivante et charmante.

Comment se dessine la vie en Belgique maintenant que les restrictions sanitaires ont été levées ?

La levée des restrictions est un grand soulagement. J'ai dû me rendre presque tous les jours au bureau pendant la pandémie pour accéder au matériel de laboratoire. Aujourd'hui, je peux voir quelques autres visages apparaître au bureau après un an. La vie revient graduellement à la normale. Je n'ai jamais vraiment compris l'importance de la liberté quand je la tenais pour acquise. La pandémie m'a (nous) appris de nombreuses leçons.

Quel est votre avis sur la manière dont la Belgique a géré la crise sanitaire ?

Je me souviens bien de ces jours, à part quelques restrictions. Nous avons survécu avec notre fille pendant toute cette période. Même si je devais aller travailler en semaine, j'ai réussi à rester à l'écart du virus jusqu'à présent. Je pense que les restrictions étaient inévitables, du moins jusqu'à ce que nous ayons des vaccins. Je voudrais commenter la manière dont les autorités belges procèdent à la vaccination. Quand je suis allé au centre de vaccination, il y avait des gens tous les 10 mètres pour me guider tout au long du processus. C'était très bien organisé et il n'y a pas eu de retard, même de quelques minutes. C'était une très bonne expérience.

La pandémie a-t-elle eu un impact sur votre travail ?

Le fait que la plupart des entreprises ont été touchées pendant la pandémie a été favorable pour l'industrie des télécommunications. Avoir des responsabilités supplémentaires en l'absence de nombreux collègues au bureau était assez dur au début. Mais au final, on s'est senti comme à la maison avec pas plus d'une cinquantaine de personnes au lieu de 2 200.

Comment se porte actuellement le marché du travail belge ? Y a-t-il encore des perspectives de carrière pour les expatriés ?

Le marché du travail s'active de plus en plus ces jours-ci; du moins, je reçois 1 à 2 appels par semaine. Mais la pandémie a également été porteuse d'un choix très particulier au sein du marché du travail. De nombreuses offres d'emploi sont proposées avec l'option de travail à distance. Une autre leçon que beaucoup d'entreprises ont tirée de la pandémie est qu'il n'est pas indispensable pour les employés de se rendre au bureau pour effectuer leurs tâches. L'option de travail à distance a des aspects à la fois positifs et négatifs pour les professionnels étrangers. Il est encore trop tôt pour évaluer ce que cette tendance pourrait apporter au marché du travail.

Quels conseils donneriez-vous aux personnes qui souhaiteraient s'installer en Belgique pendant ou après la pandémie ?

La Belgique est un très bon endroit avec un excellent équilibre vie privée-vie professionnelle. La plupart des entreprises/autorités connaissent bien les procédures et il est très courant de recruter des étrangers. Anticipez un certain retard dans le processus (visa/carte de séjour) et restez en contact avec l'employeur pour une transition en douceur. Si vous avez besoin d'effectuer la quarantaine à votre arrivée, pensez à en discuter avec votre employeur pour organiser la réservation de l'hôtel pour toute la période ainsi que quelques semaines supplémentaires jusqu'à ce que vous trouviez un logement.

Qu'est-ce qui vous manque le plus de votre pays d'origine ?

Il n'y a aucun doute que nos parents et nos proches nous manquent énormément. Nous avons raté certains des meilleurs moments de nos proches en raison des interdictions de voyage. De plus, nous étions loin quand nos proches avaient besoin de nous pendant les moments les plus sombres des confinements en Inde.

Si vous pouviez tout recommencer à zéro, y a-t-il quelque chose que vous feriez différemment ?

Partir de l'Italie en Belgique avec deux valises n'est pas un vrai déménagement, à mon avis. Mais parfois, les choses tombent au bon endroit et au bon moment. Déménager en Belgique a été une occasion où les choses se sont mises en place, donc il y a très peu de choses que j'aurais faites différemment. Il y a tout de même une chose que j'aurais pu mieux faire : demander l'aide de mon employeur pour le déménagement. Je n'ai négocié ni la réinstallation ni le soutien logistique de mon employeur. Mais j'ai eu la chance de m'en sortir tout seul.  

A propos de

Détentrice d'un diplôme approfondi de langue française, j'ai été journaliste à Maurice pendant 6 ans. Je compte plus d'une dizaine d'années d'expérience en tant que rédactrice web bilingue à Expat.com dont cinq au poste d'assistante éditoriale.

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