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2023, année des créateurs d'entreprise ? Canada, Japon, France, États-Unis, Pays-Bas… Les États rivalisent pour attirer les talents internationaux. L'innovation revient au cœur des programmes gouvernementaux, dans la Tech comme dans les autres secteurs. Mais vers quel pays se tourner ? Comment choisir sa zone d'implantation ? Zoom sur les meilleures villes où entreprendre et conseils pratiques.
Les meilleures villes pour entreprendre en tant qu'expat
Sans surprise, les villes américaines se démarquent. La première puissance mondiale s'est bâti une solide réputation auprès des entrepreneurs, notamment Los Angeles, New York ou San Francisco. Chicago entre dans la course, bien décidée à devenir le nouveau hub de la Tech. L'Australie aussi monte en puissance. L'un des pays phares des expatriés s'illustre par ses facilités administratives. Quelques jours à peine suffisent pour créer son entreprise. Sydney, la capitale économique, et Melbourne, la 2e plus grande ville australienne, régulièrement élue ville la plus agréable du monde, déroulent le tapis rouge pour les créateurs d'entreprise.
Les entrepreneurs la surnomment « l'île des affaires ». Eldorado des businessmen, l'île Maurice est le pays africain le plus ouvert aux entrepreneurs étrangers. Selon le World Bank Doing Business Report, c'est la première destination africaine pour les investissements et les affaires. En Asie, Singapour, place forte de la finance, offre une liberté monétaire qui facilite les échanges commerciaux. Si l'État a favorisé l'emploi des locaux depuis les temps durs de la Covid, il est toujours ouvert aux investissements étrangers. Les entrepreneurs étrangers sont également les bienvenus à Dubaï. Depuis quelques années, la ville phare des Émirats arabes unis (EAU) revient régulièrement dans le top des villes préférées des entrepreneurs. Le Global Entrepreneurship Index (GEI) 2022 classe même les EAU première destination mondiale des entrepreneurs.
En Europe, cap sur Paris et Berlin. La capitale française parvient à attirer les entrepreneurs grâce à son positionnement géographique et son écosystème technologique. Même bilan pour Berlin, haut lieu de la high-tech et cité des jeunes entrepreneurs. Surprise, Londres gagne des points dans les start-ups de la finance. Après des soubresauts post-Brexit, la capitale britannique revient en force. En 2022, elle devient même la capitale mondiale de la Fintech, devant San Francisco et New York.
Créer son entreprise à l'étranger : comment choisir sa destination ?
Si les villes business friendly tapent dans l'œil, attention à ne pas oublier ses objectifs professionnels. Une faible imposition sur les sociétés ou des facilités administratives ne devraient pas être les seuls moteurs d'une implantation dans telle ou telle ville. Au départ, c'est l'évaluation personnelle, puis le business plan qui importent.
Entreprendre à l'étranger : êtes-vous prêt ?
Créer son entreprise est une chose. La créer à l'étranger en est une autre. Avant même de s'interroger sur l'opportunité de se développer à Melbourne ou à Dubaï, il est indispensable de savoir si l'on peut vivre à l'étranger. Une phase d'introspection s'impose. Voyage, famille, amis, enfants… Comment se projette-t-on dans sa vie de futur chef d'entreprise ? Est-on grand, petit voyageur ? Casanier ? Pourra-t-on vivre loin des siens ? Part-on seul ou accompagné ? Toutes les questions que se pose le candidat à l'expatriation devront être posées pour le projet d'entreprise à l'étranger.
De nombreux créateurs expatriés ont choisi leur destination grâce à leur expérience et leur réseau. Ils ont déjà voyagé dans le pays d'accueil, ou y étaient immigrés au moment de la création de leur entreprise. Ils ont des contacts sur place, un réseau. Ils maîtrisent la langue ou l'apprennent. Ils connaissent la culture locale. Ils peuvent s'adapter et adapter leur projet à la culture locale. Ils ont d'ailleurs pensé leur business plan en fonction de leur cible. Ils ne partent donc pas à l'aventure, mais partent en connaisseurs : s'ils n'ont pas forcément une connaissance technique, ils ont le background socioculturel et le réseau professionnel. Un background qui facilite grandement le développement et la croissance d'une activité.
Travailler son business plan
Le business plan, ou plan d'affaires est un document officiel qui définit et développe toute la stratégie d'entreprise. Il comprend notamment la définition du projet, ses forces et faiblesses, l'étude de marché, la stratégie marketing et commerciale, l'étude financière (avec le fameux plan de financement au démarrage) et le statut juridique. C'est en travaillant son business plan que l'on dégagera les zones d'implantation pour son activité, zones étudiées lors de l'étude de marché.
Établir un business plan ne s'improvise pas. Il faut compter entre 2 et 6 mois en moyenne pour une activité lancée dans le pays d'origine. Les délais varient bien entendu en fonction du projet. Ils seront d'autant plus longs que le projet sera complexe. Une installation à l'étranger ajoute un temps supplémentaire (et éventuellement une complexité), ne serait-ce que pour des questions de visa. D'où l'importance de prendre le temps de bâtir son business plan.
Certains confient la tâche à des professionnels pour gagner du temps. C'est une fausse bonne idée. S'il convient de s'entourer d'experts du pays d'expatriation pour avoir des conseils (juridiques, comptables, etc.) il est indispensable de rester acteur du projet. Car le business plan, c'est l'entreprise sur le papier. On ne demandera pas d'être expert juridique du pays étranger ou de connaître toutes ses lois d'urbanisme ou ses spécificités comptables. On demandera en revanche de comprendre les différentes étapes de la création d'entreprise, de connaître son activité, et de pouvoir expliquer en quoi l'implantation dans telle zone du pays est la meilleure pour son business.
Quand les gouvernements encouragent les startupers étrangers
Les États sont unanimes : l'avenir est dans l'innovation. Pour attirer les meilleurs talents étrangers, les gouvernements développent leurs programmes incitatifs. Focus sur quelques programmes mis en place pour séduire les entrepreneurs étrangers.
France
Welcome to France ! Pour attirer les entrepreneurs étrangers, la France a développé des programmes spéciaux, dont le fameux French Tech Ticket, dédié aux talents internationaux. Il se déroule sous forme de concours, et sélectionne les entreprises innovantes (dans la Tech ou non). Il existe aussi le Passeport talent, carte de séjour pluriannuelle de 4 ans renouvelables, qui se décline en fonction de l'activité : mention « créateur d'entreprise », mention « porteur d'un projet économique innovant » ou mention « entrepreneur/profession libérale » (un an renouvelable). Le gouvernement français ajoute un autre visa, le French Tech Visa, spécialement taillé pour les startupers internationaux.
Pays-Bas
Les Pays-Bas ont débloqué 75 millions d'euros pour soutenir le démarrage des entreprises, renforcer la position du pays sur la scène internationale, attirer les entrepreneurs étrangers, ou encore, financer des projets innovants. Le gouvernement a développé Techleap, écosystème Tech, et Netherlands Point of Entry, plateforme de conseil pour les entrepreneurs étrangers.
Canada
Le Canada veut accueillir davantage d'entrepreneurs étrangers. Son Plan immigration table sur 3 500 talents cette année, 6 000 en 2025. Pour les attirer, il a pensé son Programme visa pour démarrage d'entreprise (PVDE) en collaboration avec des organismes de soutien. L'entrepreneur étranger qui obtient (notamment) une lettre de soutien de ces organismes pourra faire sa demande de visa. Ces organismes peuvent être des groupes d'investisseurs providentiels, des incubateurs d'entreprises ou des fonds de capital-risque désignés par le PVDE, qui s'engagent à soutenir le projet d'entreprise.
États-Unis
Les États-Unis comptent bien rester la place forte de l'entrepreneuriat. Son programme International Entrepreneur Parole, relancé en 2021, cible les jeunes créateurs de start-ups innovantes à potentiel de croissance rapide. Il ne s'agit pas d'un visa, mais d'un programme incitatif. Joe Biden montre ici qu'il reprend la main sur le dossier immigration. Un dossier mis à mal sous l'administration Trump, avec sa volonté de réduire au maximum l'immigration. Au contraire, l'administration Biden entend attirer les entrepreneurs internationaux.
Entreprendre dans l'innovation : le pari gagnant
« Innovation ». Le terme revient régulièrement dans les programmes des gouvernements. On a cru à la fin de la Tech en 2022. Le secteur tire les leçons de recrutements trop massifs en 2020-2021, mais embauche toujours. L'année noire de 2022 laisse la place à un nouveau réalisme. Chicago entend tirer parti de ce mouvement, et lance un appel aux talents étrangers.
Le Japon entend bien gagner des points dans la course. Le pays, qui doit attirer quelque 6,7 millions de travailleurs étrangers à l'horizon 2040 table sur le visa start-up pour attirer les talents étrangers. En 2018, il avait déjà lancé J-startup, programme inspiré de la French Tech. Le programme pensé en 3 parties, comporte un plan (inbound) pour attirer les entrepreneurs étrangers via le visa start-up et les Jetro Global Acceleration Hub, groupes de soutien à l'installation des entrepreneurs étrangers au Japon.
Bien sûr, l'innovation n'est pas seulement dans la Tech. Environnement, agroalimentaire, textile, industrie, services, marketing, santé, tourisme, construction… Tous les secteurs sont concernés et touchent différents types d'innovation : nouveau produit, nouveau procédé, ou encore, nouvelle organisation. La recherche et l'innovation demeurent des leviers indispensables pour répondre aux défis sociétaux, favoriser la croissance et la diversité.
Liens utiles :
Netherlands : supporting ambitious entrepreneurs and startups
Canada : Programme de visa pour démarrage d'entreprise (PVDE)
Canada : programmes de subventions